3 croissants entrelacés : un message pour 2008
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L’an dernier, je vous avais poposé un petit voyage dans le temps, à la recherche des origines du blason de Crécy. J’ai profité de ces dernières semaines pour corriger et enrichir le texte des articles publiés en 2006 : nouveaux éléments, nouveaux témoignages qui viennent étayer mes hypothèses. J’ai donc "remasterisé" les 6 articles concernés et mis à jour la plaquette qui en découle. J’invite ceux qui seraient intéressés par ce sujet à revisiter ces articles (voir dans la suite).
Les croissants entrelacés de notre blason forment une véritable signature que j’appelle, non sans fierté, le Chiffre de Crécy. Je pense que notre blason est porteur d’un message. Un message d’espoir que son créateur et ses contemporains, ont souhaité transmettre aux générations futures. C’est pourquoi, j’ai tenu à publier de nouveau l’épilogue de mon travail, en ce 31 décembre, à la veille de 2008, une année si importante pour notre avenir. |
EPILOGUE …
Crécy une ville d’eau Le plan de Crécy présenté ici est extrait d’un ouvrage de Jean Mesqui (Les enceintes de Crécy-en-Brie -1979). Il s’appuie sur un travail réalisé à la fin du 18ème siècle et il restitue l’organisation urbaine de la cité et de ses anciennes lignes de défense.
Nous constatons tout d’abord une première singularité. Les trois portes dites "du château", "du marché" et de "Meaux" sont situées très exactement sur une même droite. Elles sont alignées. Cette droite, une fois tracée, a tout l’air de constituer un axe de symétrie pour la figure. De part et d’autre de cet axe, la ville est dessinée selon une organisation très comparable. Les contraintes du terrain n’ont sans doute pas permis aux bâtisseurs d’atteindre la symétrie parfaite, mais l’on perçoit assez bien, une volonté évidente d’y parvenir. Sur ce plan, j’ai surligné en bleu les principales voies d’eau qui traversent le bourg : le Morin et les deux brassets. |
Maintenant, redressons, réorientons légèrement la figure, en la faisant pivoter comme pour placer l’axe de symétrie à la verticale : qu’observe-t-on alors ?
A la base du plan se dessine un premier arc de cercle dont la partie ouverte est orientée vers le haut : c’est la rivière, le coude du Grand Morin au fond duquel s’est niché Crécy. Au-dessus, deux autres arcs de cercle se détachent clairement, plus ou moins " parfaits ", ils sont orientés dans le sens inverse du premier, en s’ouvrant vers le bas.
Un, deux, trois, arcs de cercle : l’un montant sur lequel s’appuient les deux autres, renversés !
Voici trois belles courbes, trois bras de rivière (fossés et remparts) qui délimitent les contours de la ville et ses quartiers historiques. Des bras qui semblent enlacer la cité, des bras protecteurs, des bras nourriciers. Une eau protectrice, une eau source de vie, une eau source de prospérité à travers l’activité économique qu’elle engendre : le port, le commerce, les tanneries bien sûr.Cette eau que nous savons parfois indomptable est associée depuis la nuit des temps à tous les évènements marquant l’histoire de la ville, les meilleurs comme les pires.
Trois bras d’eau qui délimitent deux grands quartiers (le bourg et le marché) depuis le XIIIème siècle, date vraisemblable d’achèvement des fortifications de la ville par les Chatillon.
Sûreté, sérénité, solidarité
Des quartiers, une cité, des hommes et des femmes qui XVI ou au XVIIème siècle, après des périodes instables et troublées, aspirent naturellement à plus de paix et de prospérité.
Pour atteindre cet objectif commun de prospérité, les créçois n’ont pas le choix, ils doivent s’entraider, s’unir, travailler ensemble : les quartiers se fondent pour former une ville, UNE et solidaire, ….
Trois bras, trois courbes stylisées, par souci d’esthétique, par trois croissants, trois quartiers – de lune – entrelacés, sur fond azur. L’entrelacement des entités symbolise à mon sens cette nécessaire volonté de solidarité et d’entraide, une nécessaire union des bonnes volontés.
Les couleurs ont, elles aussi, leur langage. L’azur, dans la symbolique héraldique, est la couleur porteuse de profondeur et d’immatérialité : symbole d’intelligence, de fidélité, de paix et de sérénité.
Tout, dans ce blason, aspirerait dès lors à la sécurité, la sérénité, la prospérité et la solidarité … comme une vraie force tranquille à l’aube d’un nouveau siècle : XVIIème ou XXIème ?.
Et que ces courbes, ces croissants d’argent, évoquent aussi le "C", initiale de Crécy, constitue un PLUS qui ne peut que renforcer cette savante alchimie de symboles.
Voici que se dessine ce que nous pouvons appeler sans prétention, mais avec fierté, le Chiffre de Crécy, aux trois croissants d’argent entrelacés. Trois arcs de cercles, qui s’entrelacent dans une position bien précise et somme toute, naturelle, pour aboutir à la figure qui nous est familière (cf. figure ci-dessous).
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Cette expression de "Chiffre de Crécy" me plait beaucoup. Elle est porteuse de valeurs un peu désuètes, mais n’est-elle pas d’une esthétique, tout à fait adaptée et pertinente pour désigner un aussi bel emblème que le nôtre.
Si l’on devait travailler aujourd’hui à la conception d’un logo pour la ville de Crécy, pourrions-nous faire mieux, pourrions-nous avoir de meilleures idées, imaginer de meilleurs symboles pour évoquer en quelques traits la ville dans son ensemble ? Je crois que non et la symbolique décrite ici, présente un autre atout : son caractère intemporel. Ce qui était vrai hier, l’est tout autant aujourd’hui. Inutile de parler au passé. Tout y était et tout y est encore ! Trois croissants entrelacés. Un premier pour le Morin, notre rivière nourricière et capricieuse qui rythme notre vie depuis près de 10 siècles. Deux croissants aussi pour les brassets doublés de leurs remparts dont la vocation défensive et protectrice d’origine, s’est transformée au fil du temps en vocations plus contemporaines, industrielle, commerciale. C’est bien aussi le Morin et notre réseau de canaux qui aujourd’hui confèrent tout son charme à notre cité et le meilleur de ses atouts touristiques ! Peut-on imaginer emblème plus pertinent pour symboliser la sérénissime Venise briarde ! Epilogue En première lecture, notre blason apparaît comme une sorte de carte qui rappelle l’organisation de la ville, autour de la rivière et de ses brassets.
Trois croissants, trois quartiers de lune qui par leur entrelacement subtile peuvent aussi évoquer l’inaliénable aspiration des créçois à plus de paix, de prospérité, de solidarité. A bien l’observer, c’est une réussite, car c’est tout à fait le sentiment qu’il m’inspire. Un tel message dans une simple figure, sobre et esthétique, avouons que cela est bien plus emballant et plus fédérateur qu’un hommage à Catherine de Médicis et Charles IX …, Mon interprétation en vaut d’autres, mais d’autres, il n’y en a pas. L’important n’est pas nécessairement d’avoir raison, car je crois bien que personne ne connaîtra jamais avec certitude la vérité sur l’origine du blason de Crécy. L’interprétation que je propose, j’en ai l’intime conviction, comporte une part de vérité, car elle constitue un hommage à la ville, la rivière, aux créçois. Un hommage intemporel, vrai hier, tout aussi vrai aujourd’hui. Je pense que troquer notre vieille interprétation, au demeurant fort peu plausible, associée à une Catherine de Médicis, enferrée dans un passé sombre et bien lointain, contre une explication foncièrement positive, empreinte d’optimisme et de surcroit toujours pertinente, nous fait enfin retrouver la bon chemin. Un virage radical à 180° qui nous remet en marche dans le bon sens. C’est de nouveau le futur, l’avenir que nous regardons avec confiance et sérénité. Crécy, 2006-2007 jna. |
Bibliographie :
"Les enceintes de Crécy-en-Brie et la Fortification dans l’ouest du comté de Champagne et de Brie au XIII ème siècle " par Jean Mesqui 1979 (brochure) " Les Eloges et les vies des reynes, des princesses, et des dames illustres en piété, en Courage & en Doctrine, qui ont fleury de nostre temps, & du temps de nos Peres. " par Hilarion de Coste (1595-1661) "Promenades et excursions dans les environs de Paris" par Alexis Martin 1898 "Crécy-en-Brie et la Vallée du Morin" par Sabine Gervais et René Blaise (réed 1990 ) "Précis d’histoire de Seine-et-Marne" par Louis Leboeuf 1888 (Réed Amatteis) Sites internet de référence |
(article vu 83 fois)
Voila un sujet qui conclue en beauté l’année !
Bravo à notre historien-érudit-poête-visionnaire JNA !
C’est en connaissant le passé qu’on peut prévoir l’avenir.
Comprendre d’où l’on vient, les hommes, les valeurs et les symboles qui ont construit notre présent, nous aide à construire notre futur.
il se moquerait-t-il le jms ?
je ne retiendrai que « visionnaire » … ça me suffit, les autres substantifs n’étant pas adaptés à mes maigres talents.
En particulier, il ne s’agit pas de faire preuve d’érudition (ce terme me fait horreur : il est autant ringard que prétentieux), ni de ré-écrire l’histoire, mais de revisiter des « vérités » établies, non vérifiées, recopiées, répétées au fil du temps avec un grand manque d’esprit critique.
La vérité est ailleurs.
Superbe travail José :-e) :=! Il faut absolument qu’il ne soit pas uniquement à la mairie et sur notre site, mais aussi dans les librairies de la région.
Le document Word est prêt !
Je vais peut-être faire une distribution gratuite dans les semaines qui viennent, sur le marché de Crécy, le dimanche matin, à côté des distributeurs de tracts électoraux !
C’est pas un word qu’il faut mais un pdf pour être diffusé sans possibilité de modifs, en vrai pro.
Je suis d’accord : pour la version papier ça ne change pas grand chose a priori !
Mais si tu as accès à un Adobe qui permet de transformer mon Word en pdf, je suis preneur d’une prestation sérieuse !
Aucun souci, d’autant plus que PdfCreator est un logiciel libre.
Il figurait notamment dans le CD gratuit distribué lors des journées du logiciel libre à St-Germain en novembre dernier.
Jolie référence Monsieur jms d’autant que sur ce CD il y a « openoffice » logiciel libre concurrent du Word de Billy the Gates et qui intègre une fonction export pdf directement.
L’est pas belle l’informatique ?? :-b)
Attention toutefois, un pdf reste modifiable sauf précautions de base lors de la création. Mais entre gens de bonne compagnie, où est le problème ? 😉
Pour poursuivre sur pdfcreator, ce logiciel s’installe astucieusement comme une imprimante.
Ensuite depuis chaque logiciel disposant de la fonction d’impression (tous ceux utilisés couramment) il suffit de choisir « pdfcreator » comme imprimante, une fenêtre vous demande alors le nom que vous voulez donner au fichier pdf résultant et le tour est joué.
PS. En fait le logiciel je l’avais avant la journée du logiciel libre de st-germain, je l’avais obtenu au festival de Romans.
Sur le CD de St-Germain comme sur celui de Romans, il y avait bien une centaines de logiciels libres qui couvrent tous les domaines.