Une aubaine financière
M Pien situa le contexte du photo-voltaïque en France. Energie largement utilisée en Allemagne depuis 25 ans, les panneaux solaires produisant de l’électricité pour la revendre à EDF (car c’est bien de cela dont il s’agit) ne sont vraiment connus que depuis quelques petites années. Le propos de M Pien, technique à la base, fut néanmoins très coloré d’aspects contractuels et financiers, l’auditoire étant très sensible à ces questions.
C’est depuis 2003 que tout particulier peut mettre en place une installation de production d’électricité et la revendre à EDF qui a l’obligation de l’acheter.
En 2006 une loi en fixe la tarification, en intégrant au passage une très forte surcôte par rapport au prix conventionnel.
En effet, actuellement un particulier achète son électricité à EDF (ou maintenant à ses concurrents) à environ 11 centimes le KWh. Si vous produisez votre électricité, vous pouvez la vendre à EDF au prix de 60 centimes. Non, vous ne revez pas, le chiffre est bien exact. En fait, le prix de base est de 32 centimes auquel on ajoute 28 centimes si l’installation est intégrée au bati (nous reviendrons plus loin sur cette notion). Ce prix est volontairement surévalué pour développer cette filiaire, et, à terme, rendre compétitif le prix des installations par effet de volume. Il n’y a pas de piège, le contrat prévoie une réévaluation annuelle selon les indices classiques d’évolution des matériaux et de la main d’oeuvre, et ce pendant 20 ans.
Les objectifs des pouvoirs publics sont de 5400 MWatts (soit l’équivalent de 3 réacteurs nucléaires) en 2020.
Pendant combien de temps ces contrats pourront-ils être souscrits à ce prix ? personne ne le sait. Pour 2009 et 2010, les règles actuelles restent d’actualité. Pour 2011 également, sauf pour les professionnels pour lesquels le tarif devrait être fixé à "seulement" 45 centimes. Précisons, qu’à ces conditions, se rajoutent des crédits d’impôts, sujet qu’ Antoine Morel détaillera plus tard dans l’exposé.
Pour les années à venir, une simplification des démarches administratives devrait avoir lieu. La loi Grenelle 2 traite de ce sujet.
Explications techniques
Techniquement, une installation photovoltaïque comprend plusieurs composants :
– les capteurs. Ce sont des plaques à base de silicium, posées sur le toit. On les dit "intégrées" (ce qui donne lieu à la sur-prime évoquée plus haut) si elles remplacent les tuiles ou les ardoises et font donc partie du toit. Ce sont ces composants qui produisent de l’électricité quand il fait jour.
– l’onduleur. C’est un appareil électronique qui transforme le courant continu produit par les capteurs en courant alternatif afin qu’il soit utilisable dans le réseau.
– le compteur qui va mesurer l’énergie vendue.
– le raccordement au réseau.
Les capteurs sont de 2 types :
– sillicium mono ou polycristallin offrant un meilleur rendement mais complexe à fabriquer et dont le rendement diminue avec la température
– sillicium amorphe en couches minces présentant un moindre rendement mais étant peu sensible aux ombrages ou aux mauvaises expositions.
Le particulier a le choix entre 2 types d’installation :
– faire de l’auto-consommation. C’est plus facile à installer mais pécunièrement peu rentable vu le prix d’achat imposé à EDF.
– revendre tout à EDF en gardant en parallèle son abonnement pour sa consommation.
Les démarches pour un particulier sont doubles :
– technique : raccordement physique sur le réseau,
– commerciale : contrat de 20 ans pour la revente de l’électricité.
Précautions et risques :
L’installation électrique doit être réalisée selon les normes par un installateur agréée. Une installation de production présente les dangers d’une installation électrique classique avec la particularité que la génération de courant ne peut pas être arrêtée. Avant la mise en route, le passage d’un consuel (organisme de contrôle) est recommandé.
L’intégration au bati, on l’a dit, est obligatoire si l’on veut vendre son électricité au prix fort.
Elle améliore l’esthétique mais peut poser des problèmes par rapport aux règles d’urbanisme. Il est clair qu’il ne faut pas faire n’importe quoi et veiller à l’harmonie de la construction. En site classé ou inscrit, les architectes des Batiments de France ont leur avis à donner. Il semble que ces derniers deviennent tolérants vis-à-vis des panneaux photo-voltaïques.
D’autre part, l’échauffement des panneaux peut poser problème du fait de l’impossibilité de ventiler l’arrière des panneaux.
Quelques compléments techniques :
– le poids des panneaux est de l’ordre de 10kg au m², soit nettement moins que des tuiles.
– leur durée de vie est de 30 à 40 ans.
La puissance de rayonnement
– le rayonnement peut varier de 0 à 1000w par mètre-carré selon la météo. Un temps nuageux correspond à 200 à 600 w.
– selon la région l’écart peut être important. Il est de 1300 en moyenne à Toulon contre 950 à Paris.
– le rayonnement est optimal avec un toit orienté au sud et incliné de 30°.
Ainsi 25m² de surface de panneaux fournissent 3KW soit un revenu de 1800 euros par an.
Devenir Energiculteur
Tel est le titre de l’exposé de Antoine Morel qui fit suite à celui de M Pien.
La puissance de 3KW évoquée plus haut (soit 25m² de capteurs) n’est pas donnée au hasard. C’est un seuil en-dessous duquel un particulier est exonéré d’impôt sur le revenus (IRPP).
Au-delà, un particulier pourra utiliser le régiment réel des bénéfices industriels ou commerciaux non professionnels jusqu’à un plafond de chiffre d’affaire de 80 000 euros.
Le crédit d’impôt est de 50% du montant de l’installation plafonnée à 8000 euros (répartis sur 5 ans). Il s’applique à l’ensemble des dépenses d’économies d’énergie du contribuable.
La TVA de l’ensemble de l’installation est de 5,5% pour une puissance < 3KW pour une résidence principale et de 19,6% dans les autres cas.
Antoine Morel nous présentat un formulaire de calcul très complet, à la fois pour les professionnels, agriculteurs notamment, mais aussi pour les particuliers. La situation géographique, comme la situation fiscale des intéressés entrent en ligne de compte dans l’étude de la rentabilité. L’exemple que nous reproduisons, pour une famille de particulier réalisant une installation de 25m² d’un coût de 22000 euros offre un revenu net de 15000 euros en 20 ans. C’est donc un placement honnête.
Mais n’est-ce que cela ? les nombreuses questions de l’auditoire tendaient à rappeler que l’incitation fiscale est une bonne chose mais que le but final n’est pas de faire faire un bon placement financier mais de diversifier nos sources d’énergie en privilégiant les énergies renouvelables.
Il est probable que les futurs contrats signés dans les années à venir seront financièrement moins favorables. Parallèlement, les prix des installations diminuent fortement. Alors, est-ce le moment de se lancer ? Les propriétaires d’hypermarchés et d’entrepôts de logistique semblent avoir fait ce choix pour certains. Les particuliers vont-ils suivre ?
Alors, qui a été convaincu ?
Qui est allé aussitôt demander un prêt à son banquier préféré ?
ou qui est prêt à casser sa tirelire pour casser son toit ? Vu les mauvais placements disponibles, c’est peut-être une bonne idée !
c ‘est bon pour les jeunes…….non JMS :-c) ,j’ai dit « les jeunes » 😉 😎
20 ans c’est long et qu’est-ce qui garantit que le prix de rachat ne baissera pas et même que EDF existera toujours :# car en ce moment contrat ou pas contrat;tous les « décideurs » s’assoient confortablement dessus. :-a)
ceci dit techniquement je serais plutot pour le photo volta hic euh non ique évidemment. :=!
Le tarif d’achat du kwh est indexé sur le coût de la main d’oeuvre et celui des matériaux. Les matériaux peuvent baisser , mais pas la main d’oeuvre. En ce qui concerne EDF, je pense qu’il existera encore dans 20 ans.
Mon amie qui a franchi le pas dans le département du Gard m’annonce:
pour une puissance crête de 1.96kw, cout d’installation 21500 euros,puissance annuelle 2533 Kw…(je suis étonné de la précision des chiffres)
Qu’en penses tu?
A noter que l’installation datant d’octobre 2008; elle n’est toujours pas raccordée au réseau ERDF.
Le prix de l’installation de ton amie est élevé ramené au Kwc est de 11139 , en 2008 une entreprise m’avait fait une proposition à 25000 pour 3 Kwc soit un coût de 8333 par Kwc. l’installation de ton amie a un prix supérieur de 33% à la proposition qui m’a été faite sans négociation.
La production annoncée par le site PVGIS HOME dans le Gard est 1210 Kwh par Kwc soit pour une puissance installée de 1.93 Kwc une production prévisionnele de 2334 kwh. PVGIS HOME est assez pessimiste en général la réalité est un peu supérieure à ses estimations prudentes. Donc la production annoncée par l’installateur est assez honnête si le toit de ton amie est exposé plein sud avec une inclinaison de 30°.
En ce qui concerne le délai de raccordement, je constate qu’il est déplorable d’avoir affaire à un monopole. Maintenant peut-être qu’ils sont débordés. Si elle connait quelqu’un de la maison , je pense que ça peut aider à accélérer le mouvement…
Un contrat signé selon des règles établies par l’état, on peut difficilement avoir des craintes.
Par contre, qui sait, peut-être qu’un jour les lois fiscales peuvent évoluer. Par exemple, l’assiette de la CGS et de la CDRS pourrait être élargie à ce type de placement, on n’est jamais à l’abri. D’autant qu’il y a eu des précédents, le PEA par exemple.
J’ai vu qu’il était également possible de louer son toit ou un terrain, c’est peut-être plus intéressant.
Question placements en ce moment il vaut mieux se rabattre sur la Caisse d’Epargne. D’autant qu’ils viennent de sortir un produit sur le même modèle que le livret A, c’est à dire en somme des obligations à intérêts capitalisables, mais à un taux légèrement supérieur.
la caisse dépargne??????vous voulez dire le livret A (maintenant disponible dans toutes les banques)qui va rapporter que dal dans quelques jours? :-d) 🙁
Gare à la déontologie chère Florence, pas de réclame sur la page publique …..
C’est pas vraiment de la réclame, c’est l’avis de Florence et qui n’engage qu’elle.
Mais, sur le fond, comparer des produits financiers n’est pas vraiment notre vocation, pas plus que de comparer les établissements financiers. Et vu la concurrence que se font les banques, qui saurait dire en tout certitude quel est le meilleur, chaque banque ayant des produits comparables.
Pour revenir au sujet, compte-tenu des déconvenues des placements financiers et de l’immobilier, le photo-voltaïque est une opportunité de placement qui s’avère très concurrentiel et qui semble profiter de la situation.
oui, au bout du compte, on se fiche pas mal de produire de l’electricité solaire, l’objectif c’est la subvention artificielle, on comprend pourquoi cela éveille l’intérêt de nos agriculteurs. 🙂
Cela éveille également l’intérêt de des grandes surfaces et des industriels dans des proportions plus importantes , car ils ont des surfaces plus importantes et des moyens financiers également. C’est pour cela que l’état veut baisser le tarif d’achat à 45 centimes à partir du 1er Janvier 2011 pour toute centrale supérieure à 3 Kwc pour éviter que ceux soient eux qui raflent tout le marché des 5400 MW programmés en Photovoltaïque. L’investissement massif permet à la filière de se développer et aux prix de revient de baisser.
Sur le fond, nous n’avons pas plus (ni moins) vocation à comparer les produits financiers que nous n’en avons à comparer les sytèmes de production d’électricité.
Certes, mais l’objet de l’article c’est d’abord le photovoltaïque, sujet sur lequel nous avons pu désormais des spécialistes sur le site.
C’est justement ce qui est un peu choquant dans toute la panoplie des incitations à vouloir « préserver la planète » ou plus modestement faire des économies.
Particulièrement celle-ci qui est présentée plus comme un placement de(beau père ) de famille qu’ une économie d’énergie.
Pour ce qui est de la valeur à terme des contrats même s’ils sont plus ou moins garantis par l’état,permettez moi de me gausser car un contrat est toujours amendable et de plus ,faut pas être trop naïf,qui jure que dans X année EDF ou autre existera toujours ou ne sera pas passé complètement dans le privé.
Mais je répète que techniquement je suis pour ce système; ce qui me choque c »est qu’il y ait rachat de la production dont EDF n’a probablement que faire.
une limitation à un crédit d’impot comme pour tous les systèmes en bénéficiant (isolation-eau chaude solaire-etc…) aurait été moins choquante,voire au lieu d’un rachat; utilisation au mieux par l’utilisateur et rabais sur la quantité prise sur le réseau. :#
Je pense que les contrats EDF seront respectés, il n’y a pas de raisons, sauf si EDF rencontre des difficultés financières. Ce qui a priori est loin d’être le cas, tant que tout le monde règle ses factures d’électricité.
Le danger est ailleurs, sur les critères d’éligibilité pour l’obtention de la prime d’intégration. En effet le guide d’intégration de la DGEMP peut donner lieu à des interprétations différentes. La prime d’intégration c’est 50% du tarif d’achat.
Ne soyez pas choqué par le barème subventionné, sans lui , ce type d’installation ( entre 20 000 et 25 000 ) pour un particulier ne serait accessible qu’à un petit nombre de privilégiés capables de dépenser cette somme par pur idéal. L’ensemble des mesures prises : Crédits d’impôts, exonérations fiscales et tarif préférentiels en rendant cet investissement rentable permet à tous ceux qui le souhaitent, dans la mesure évidemment où ils sont propriétaires d’un toit bien orienté de se lancer dans cet investissement.
Maintenant si quelqu’un veut investir à perte, dans les énergies renouvelables, vous pouvez investir dans une micro éolienne.
Il est aussi possible d’investir à perte dans la Multinational Association Duty Of Fotovoltaïc Fondation … et sa filiale française Solarnac ou sa concurrente Solairenf…. qui se termine comme ceux qui chantent : » viens rejoindre notre armée ». Un placement super 12% la première année, 13% la seconde et 15% la troisième et puis totalement exonéré de droits de succession et d’ISF la quatrième année.
Celui qui investit dans le photovoltaïque a le droit d’autoconsommer , mais il n’a pas intérêt à le faire. Le but est de développer une filière d’énergie propre, pour une fois que l’état propose quelque chose de sympa et d’attractif , ne faites pas la fine bouche. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant, « couvrez cet euro, que je ne saurai percevoir ».
Il est évident que tu ne veux pas voir ce qu’il y a de choquant dans cette approche à mon avis plus financière que technique;
je pense que je ne suis pas le seul à raisonner de la sorte,mais mon discours n’est pas de te convaincre,c’est une réflexion personnelle et j’ai le droit d’être choqué et tu as le droit de pas l’être.
j’en termine là sur ce chapitre.
Là où je te rejoins , c’est dans l’ordre des priorités d’ une démarche d’économies d’énergies et de limitation de la consommation d’énergies d’origine fossile ( fuel et gaz par exemple ) , il vaut mieux commencer par isoler son habitation et utiliser une chaudière qui a un meilleur rendement à condensation, ou une pompe à chaleur, remplacer ses ampoules à incandescance par des Led. Une fois que tous ces investissements sont réalisés, on peut penser à produire des énergies renouvelables. Je me suis posé la question du photovoltaïques, mais j’ai préferré cette année changer toutes les fenêtres en double vitrage, le prochain investissement sera de poursuivre l’isolation mais au niveau du toit et sans doute le changement des ampoules par des basses consommations. Est ce que quelqu’un peut me conseiller là-dessus ( les ampoules ) ?
Bravo à jms pour la rapidité de son compte rendu 3 jours après l’événement et son exhaustivité, nous pouvons nous rendre compte qu’il a pris des notes et qu’il a une capacité rédactionnelle et d’assimilation hors du commun, avec en plus des photos.
Je suis trop honoré de ces compliments.
Je n’ai fait que rapporter, et sûrement de manière partielle, les grandes lignes des excellentes présentations auxquelles nous avons eu droit. L’objectif est de fournir un maximum d’informations et de prolonger le débat au-delà de cette journée.
du grand jms ! 🙂
Bravo à Amorel ! Quand il dit, il fait lui au moins :-d)