De Camerone à Aubagne
La fête de la Légion est fixée au 30 avril, le jour anniversaire de la bataille de Camerone en 1863 au Mexique. Ce jour-là, les 3 officiers et les 62 légionnaires de la compagnie du capitaine Danjou, retranchés dans une hacienda, après avoir juré de se battre jusqu’au bout, résistèrent pendant toute une journée et tinrent en échec une armée mexicaine de plus de deux mille soldats et cavaliers. Le soir, n’ayant plus de cartouches les cinq derniers survivants chargèrent à la baïonnette, avant de succomber, tous blessés et épuisés.
Grâce à cet exploit héroïque, ces hommes avaient empêché les mexicains de s’emparer d’un important convoi d’or, de munitions et de ravitaillement que la compagnie devait protéger. Le récit détaillé de ce combat peut être consulté sur ce site. (De Camerone aux Champ-Elysées)
|
1 – La Place d’Armes avant la commémoration : les invités prennent place. |
Cette commémoration, au cours de laquelle est lue à haute voix le récit de ce sacrifice, est fêtée tous les ans dans tous les lieux où se trouvent les unités de la Légion étrangère, et les associations d’anciens légionnaires.
Implantés à Sidi bel Abbès (Algérie) le Commandement de la Légion étrangère, le 1er Régiment de la Légion étrangère et la Musique de la Légion, ont été transférés à Aubagne en 1962. Ce régiment créé en 1841 à Alger, le plus ancien des régiments de la Légion étrangère, est l’héritier de ses traditions. C’est sans nul doute à Aubagne que cette commémoration est la plus importante. Outre un défilé des troupes, une prise d’armes, une remise de décorations et de brevets de nationalité française, on célèbre avec solennité le souvenir de Camerone. |
« L’armée française assiégeait Puebla.
La Légion avait pour mission d’assurer, sur cent vingt kilomètres, la circulation et la sécurité des convois. Le colonel Jeanningros, qui commandait, apprend, le 29 avril 1863, qu’un gros convoi emportant trois millions en numéraire, du matériel de siège et des munitions était en route pour Puebla. Le capitaine Danjou, son adjudant major, le décide à envoyer au devant du convoi une compagnie. La 3ème compagnie du Régiment étranger fut désignée mais elle n’avait pas d’officier disponible. Le capitaine Danjou en prend lui-même le commandement et les sous-lieutenants Maudet, porte-drapeau, et Vilain, payeur, se joignent à lui volontairement. Le 30 avril, à 1 heure du matin, la 3ème compagnie, forte de trois officiers et soixante-deux hommes, se met en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s’arrête à Palo Verde pour faire le café. A ce moment, l’ennemi se dévoile et le combat s’engage aussitôt. Le capitaine Danjou fait former le carré et, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant à l’ennemi des premières pertes sévères. Arrivé à la hauteur de l’auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d’un mur de trois mètres de haut, il décide de s’y retrancher pour fixer l’ennemi et retarder ainsi le plus possible le moment où celui-ci pourra attaquer le convoi. Pendant que les hommes organisent à la hâte la défense de cette auberge, un officier mexicain, faisant valoir sa grosse supériorité du nombre, somme le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ». Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu’à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment. Il était 10 heures. Jusqu’à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n’avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l’extrême chaleur, la faim, la soif, résistent à deux mille Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins. A midi, le capitaine Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine. A 2 heures, le sous-lieutenant Vilain tombe, frappé d’une balle au front. A ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l’auberge. Malgré la chaleur et la fumée qui viennent augmenter leurs souffrances, les légionnaires tiennent bon, mais beaucoup d’entre eux sont frappés. A 5 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, ne restent que douze hommes en état de combattre. A ce moment, le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves (un légionnaire qui comprend l’espagnol traduit au fur et à mesure ses paroles). Les Mexicains vont donner l’assaut général par les brèches qu’ils ont réussi à ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan adresse encore une sommation au sous-lieutenant Maudet ; celui-ci la repousse avec mépris. L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Léonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face ; à un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve ; Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment ; pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont, par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée. L’empereur Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris. En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription :
Depuis, lorsque les troupes mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes. »
|
(article vu 204 fois)
réjouissons nous , la maison est bien gardée. :=!
c’est beau un militaires :-d) , dommage que ça serve à tuer… 🙁
Ca sert aussi à sauver des vies, et il y en a même qu’on appelle « les soldats de la paix ». Enfin ceux-là c’est un autre problème.
RC , bravo pour ton reportage superbe article :=!
Je m’associe au bravo de Serge :=!
Très beau reportage ….
RC a bien bossé !
voici un texte bien documenté et illustré.
Cela me rappelle une anecdote de mes vacances mexicaines, en l’occurence notre guide qui s’amusait à nous rappeler en arrivant à PUEBLA que c’était le lieu d’une grande bataille et particulièrement une cuisante défaite de l’armée française face à l’armée mexicaine.
Bah, elle ne connaissait pas Camerone, personne là-bas ne connait Camerone ! Hay caremba !!!!
Je suis très fier de voir ces magnifiques photos, mon petit-fils est adjudant dans la Légion Etrangère à Aubagne. Je n’ai pas vu la photo de la chapelle, ou doit être baptisée mon arrière petite-fille.
Âgé de 84 ans je suis très ému. Vive la légion Etrangère ! Un Régiment prestigieux.