Visite de la collégiale, c’est parti !
La visite dure 1h30.
Elle commence à l’extérieur de la collégiale. Quelques rappels historiques et la vision extérieure de l’édifice permettent de se mettre dans l’ambiance. Pour notre guide, ce qui frappe au premier abord c’est le cadre rural dans lequel a été edifiée cette collégiale voici 7 siècles. Presque une cathédrale en pleine campagne, dirais-je ! et c’est un fait que le cadre champêtre ambiant (hormis la route nationale) ajoute du charme. Arrêt au niveau du portail d’entrée pour en admirer les sculptures situées juste au-dessus, sculptures qui bien sûr ont une histoire et un mystère. La suite de la visite se passe à l’intérieur de l’édifice. Notre guide nous fait découvrir des petits détails que notre oeil de néophyte ne remarquerait pas. Un côté un peu insolite de cette collégiale est d’imaginer qu’au XIXème siècle le niveau du sol pouvait être surelevé de 3 mètres. Les piliers en gardent encore les marques. Le niveau de l’ancienne porte d’entrée percée côté nord au niveau de l’ancien sol apporte une note d’apparente incohérence. Je regrette un peu que la visite n’ait pas débordé vers des lieux interdits ou insolites. Je serais bien monté au triforium pour observer la vue unique que l’on doit avoir de là-haut. Peut-être lors d’une autre visite ? |
Nous nous sommes interrogés sur ce site sur la nécessité de faire appel à un guide des monuments historiques.
La contrainte "administrative" n’est pas une raison valable pour satisfaire l’intellect curieux et critique d’un brionaute. Il en faut plus que ça pour nous convaincre. C’est un fait que les guides de l’Ile-de-France ont une image un peu stéréotypée. Bénéficiant de sites à visiter souvent très riches, leur discours consiste parfois en une simple énumération pompeuse des noms des auteurs des sculptures, meubles ou autre tapisserie qui ornent les fastes demeures royales. A l’inverse, je suis toujours admiratif des guides, pas forcément assermentés, que l’on rencontre dans certaines ruines au fin fond de la France et qui n’ont pas leur pareil pour faire revivre par l’imagination les sites qu’ils font visiter. Donc méfiance à priori ! Il fallait donc tester, ce que je fis. Là où l’érudition et le "métier" du guide trouvèrent leur justification et leur pleine ampleur, ce fut dans sa culture architecturale et sa capacité à comparer avec d’autres sites. Ce n’était que la 3ème fois que je pénétrais à l’intérieur de la collégiale ; la première fois c’était il y a quelques semaines lors de la consécration du tableau de Jean Commère, la deuxième pour la communion de ma fille. Des contextes différents et qui donnent un éclairage très varié à l’édifice. N’étant donc pas un spécialiste de la collégiale, je bus les paroles de notre guide. Au retour je me mis à fouiller notre site à la recherche de tout ce qui pouvait avoir été dit sur la collégiale, notamment par l’excellent jna. Je tombais en particulier sur ces articles : Pour sûr, que notre éminente guide n’était pas au fait de ses travaux. Comme quoi l’érudition d’un brionaute curieux peut aller au-delà du discours d’un guide officiel compétent. L’accès à la base Mistral, photo relatives à Crécy : Base Mistral du Ministère de la Culture Sans oublier ce document rédigé à l’occasion de la consécration de la collégiale en 2006 : inauguration collégiale |
(article vu 9 fois)
Et tu nous donneras les réponses à ces énigmes auxquelles je suis incapable de répondre ?C’est amusant d’observer tous ces détails d’autant que si « le diable est vraiment dans le détail » selon la formule, alors je suis un peu inquiet pour la suite …
Les réponses tu les connaitras en allant à la visite, sinon tu peux toujours essayez de deviner !
En fait les réponses sont dans les images, il suffit de savoir observer …
Pour pouvoir observer, il faudrait que l’on puisse agrandir les photos. Peux-tu faire ce tour de magie jms ?
C’est fait pour les 8 dernières photos. Mais je ne sais pas si cela va t’aider plus.
Quand je parle d’observer c’est pas d’un microscope dont il faut se munir mais plutot d’un oeil curieux et réfléchi.
Bon, trève de plaisanteries 😉
Les bonnes réponses :
– La Trinité incomplète : il manque le Saint Esprit
– Particularité de la Vierge : l’enfant est porté à sa gauche
– Le Christ : il est représenté les yeux fermés
– Le détail à voir : sur le fronton au dessus du portail ouest. Il s’agit d’une colombe portée curieusement par un des mages
– Le motif original : des fleurs (des coquelicots ?)
A noter : il y a des motifs d’animaux, de diables, de fleurs et de légumes. Un peu païen tout ça :#
A l’attention de jms : pensez-vous que l’on puisse avoir connaissance de tous ces détails sans avoir effectué la visite ? 😉
C’est aussi une question de culture.
Pour revenir aux réponses : 3 bonnes réponses (dont une incomplète) sur 5 seulement, donc 10/20 . Peux mieux faire !
Voici les bonnes réponses, les vraies, pas celles de korie bien sûr :
– « La Trinité incomplète » : en effet il manque le Saint Esprit, facile à trouver mais comment est-il réprésenté ? comme une colombe il devrait être.
– « Particularité de la Vierge » : elle n’est pas rigide, droite dans ses bottes dirait-on maintenant ,comme au moyen-age. Les vierges des XIV et XVème siècle ont le buste penché, leur donnant un côté plus humain et plus réaliste.
– « Le Christ » : il est représenté les yeux fermés, en effet il suffisait de regarder. Et ce n’est pas courant du tout.
– « Le détail à voir » : ce n’est pas sur le fronton au dessus du portail ouest ni d’une colombe portée curieusement par un des mages, n’inventons pas n’importe quoi voyons ! Il s’agit d’un détail de la vierge cité plus haut. L’enfant a dans sa main un oiseau, un chardonneret selon la guide.
– Le motif original : des fleurs (des coquelicots ?). Oui en effet un motif avec des fleurs c’est quasi-unique.
Pour la Vierge : :-c) Ma réponse était la bonne c’est la guide qui a précisé (lors de la toute 1ERE visite 😀 )que l’enfant n’était pas du côté habituellement représenté.
D’une manière générale on trouve des vierges à l’enfant qui porte l’enfant jésus soit à gauche soit à droite.
Dans la région 5 vierges du XIVème siècle sont répertoriées : à la collégiale, à Boutigny, à Couilly, à Sancy-les-Meaux et à Coupvray. 4 sur les 5 portent l’enfant à gauche. Selon Yves Richard (Crécy et ses villages – Editions Presses du village), en 1937 ce n’était pas un oiseau mais un sceptre en forme de fleur de lys que tenait l’enfant. Lui-même se basait pour citer ces 5 vierges sur une étude de Laurence Forgeard de 1995 « l’age d’or de la vierge et l’enfant » – editions du chêne.
Si l’on regarde sur la base mérimée donnée en lien dans cet article, la photo 18 montre la vierge en arrière plan. Difficile à voir ce qu’il tenait il y a un siècle !
Les motifs profanes sont très courants dans les décors des églises anciennes.