Une bien curieuse collégiale

Voici une gravure bien singulière de la collégiale de la Chapelle. Je l’ai trouvée sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (espace GALLICA). La légende de la gravure indique une représentation de l’église de la Chapelle-sur-Crécy au XIX ème siècle  (je dirais, début de ce siècle compte tenu des tenues vestimentaires). Cette gravure d’inspiration romantique a quelque chose d’Italien, de toscan peut-être. Quelques notes romanes dans l’architecture nous interpellent et l’arrière plan avec sa colline chapotée d’une belle demeure aux toitures aplaties, évoque plus la Méditerranée que la Brie. Cette colline est le fruit de l’imagination de l’artiste, car en aucun cas, il ne peut s’agir de Saint Martin. En revanche, le sommet du clocher si caractérisitique est bien de chez nous, pas de doute, il s’agit  de notre collégiale. Cette représentation un peu singulière résulte-t-elle d’une facétie totale d’artiste où correspond-t-elle, en partie du moins, à la réalité de l’époque ?

Nous découvrons une  entrée imposante percée dans le pignon nord du clocher, alors qu’au même endroit, n’existe plus aujourd’hui qu’une simple ouverture. Celle-ci  a été  dégagée récemment à l’occasion des travaux de restauration en cours. La baie située juste au-dessus relève d’un style roman ou baroque bien étrange. Enfin, une fine rosace de pierre occupe la place du cadran de l’horloge que nous connaissons.
Je me suis amusé à réaliser un petit montage pour remettre en place  les éléments insolites de la gravure, sur le clocher tel qu’il nous apparait aujourd’hui. La photo est prise selon un angle très voisin de celui retenu par l’artiste de la gravure.
Au XIX ème siècle,  le niveau du sol de l’église était plus haut de près de deux mètres. La configuration des abords du bâtiment était nécessairement différente et une entrée à cet endroit de l’édifice n’aurait pas été surprenante. Toutefois, je n’ai trouvé ni autre gravure, ni témoignage pour confirmer une telle disposition architecturale.
 A la fin du XIX siècle cette porte, si elle a un jour existé, avait disparu. 

jna