Notre avenir est au musée
Notre passé nous intéresse, peut-être parce que le présent va trop vite et le futur est trop incertain.
Les musées sur la vie d’autrefois fleurissent. En Juillet, sur les bons conseils de lomig, j’ai visité le musée des Pays de Seine-et-marne. En Aout, le nouveau musée de la vie Rurale en Val de Garonne présentait, selon un classement par métier (vigneron, planteur de tabac, sabotier, …), les objets de la vie quotidienne des paysans du passé. Ce passé datant d’à peine quelques années souvent, retrace les objets de métiers tués par la mécanisation, la mondialisation, l’exode rural. Toutes nos activités humaines traditionnelles mais peut-être aussi actuelles sont-elles destinées à finir au musée ? |
En Guadeloupe j’ai retrouvé un autre exemple de musée, où la friche industrielle peut apporter un espoir d’un monde meilleur. … par ici la visite dans la suite de l’article…
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Un petit rappel historique nous situe le contexte. Introduite au XVIIème siècle la culture de la canne à sucre nécessitant beaucoup de main d’oeuvre a entrainé le développement du commerce d’esclaves venant d’Afrique. Les besoins en sucre de l’Europe étant grandissant cette activité s’est développée jusqu’à la révolution. Celle-ci abolit l’esclavage, vite rétabli 10 ans plus tard par Napoléon. Napoléon, qui par le blocus continental destiné à combattre l’Angleterre, fut pris à son propre piège, empêchant la France d’être ravitaillée par les Antilles. La canne à sucre déclina alors et la France manqua de sucre.
Ce fut à cette époque que se développa, pour compenser le manque de sucre, la betterave.
Depuis, c’est la guerre entre les deux types de culture, les subventions, les droits de douane favorisant l’une ou l’autre des deux cultures.
Actuellement, au niveau mondial, la canne à sucre supplante la betterave, les deux cultures étant réparties dans des zones géographiques assez distinctes. Pour la France, le choix entre les deux cultures peut se discuter. La betterave chère à de nombreux paysans de la Brie fait l’objet de subventions. Aujourd’hui, des quotas draconniens établis dans les années 60 ont réduit considérablement la production de sucre de canne aux Antilles précipitant la faillite de toute une industrie.
L’exploitation de la canne conduit essentiellement à deux produits : le sucre et le rhum, et il y a d’ailleurs deux sortes de rhum.
Ainsi on trouve en Guadeloupe une dizaine de distilleries dont le seul but est de fabriquer du rhum avec de la canne à sucre, ce rhum est appelé Rhum agricole. A côté, il y a des fabriques de sucre. Dans ces usines, le résidu de la fabrication du sucre est distillé pour donner le Rhum industriel. En fait aucun des types de rhum n’est artisanal, seule la matière première est différente. En Guadeloupe il n’existe plus qu’une seule sucrerie (plus une deuxième sur l’ile de Marie-Galante).
Celle qui fut la plus importante unité de fabrication de Guadeloupe, l’usine de Beauport, est devenue une friche industrielle que l’on peut visiter.
L’usine s’est arrêtée seulement en 1990, pourtant son état de délabrement laisserait penser qu’elle n’a pas tourné depuis un siècle. Une des premières activités réhabilitées a été la voie ferrée, pratique pour attirer le touriste, toujours friant de promenades en petit train. En fait c’était un vrai réseau qui était déployé depuis l’usine et qui desservait tous les champs du nord de Grande-Terre afin de collecter la canne à sucre. Un effort important a été fait sur l’information au travers de film et de programmes pour audiophone, des heures d’explications intéressantes et de rappels historiques.
Le site n’est pas seulement un musée mais aussi un laboratoire de recherche sur la canne à sucre et de conseils techniques aux planteurs (s’il n’y a plus d’usine, il reste des champs cultivés). Ainsi on y apprend que les perspectives d’utilisation de la canne à sucre sont énormes. On connait on usage comme carburant bien trop peu utilisé (4 millions de voitures roulent à l’éthanol extrait de la canne à sucre au Brésil) mais il y aussi des usages possibles en chimie ou en pharmacie.
Comme quoi, une usine desaffectée peut tout en faisant découvrir son passé peut aussi préparer un avenir prometteur …
Champ de canne à sucre
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L’usine de Beauport seulement 15 ans après l’arrêt des machines |
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J’aimais bien ces éco musées il y a quelques années … mais j’avoue me lasser un peu, tant il y en fleurit partout.
Ce qui fait peur c’est de finir au musée…
Au fait quelqu’un connait-il un musée de l’informatique ?
Du côté de Toulouse, il existe Silicium :
http://www.silicium.org/
Silicium , 72 route de Seilh
31700 Cornebarrieu
Pour les plus anciens (j’en suis), c’est passionnant
On pourrait y mettre les répliques en cire de JNA-JMS etc…
Pour relancer la culture de la canne à sucre, buvons du rhum en coktail au lieu de tous les succédanés d’apéro tous plus chimiques les uns que les autres.
J’espère que JMS au cours de son séjour en Guadeloupe a aussi profité de la beauté de ce pays et de l’accueil des » zabitants ».
et avec un moteur au rhum il y aurait moins de pollution, on respirerait volontiers les rejets des pots d’échappement, à condition de ne pas utiliser de canne génétiquement modifiée bien sûr.
Ca marche très bien au Brésil.
Les PNR sont là pour relancer l’artisanat local, pas seulement les exposer dans des musées.
Si le Projet de PNR de la Brie et des deux Morins voit le jour, on pourra préserver en partie notre artisanat.
Le PNR souhaite attirer du monde chez lui et les touristes sont friand d’artisanat local, donc …
On expose d’anciens outils briards au musée des pays de Seine et Marne. Peut-être pourrons nous trouver une personne voulant reprendre une petite exploitation agricole et cultiver « à l’ancienne » en développant en parrallèle le concept de ferme auberge.
Tout à fait d’accord pour reconnaitre les bienfaits de l’éventuel futur PNR notamment sur l’artisanat.
Pour ce qui est de cultiver à l’ancienne, je n’y crois, il ne faut pas se retourner sur son passé à ce point. Le battage d’autrefois a heureusement disparu car trop pénible (je ne parle pas de critère de rentabilité) pour les êtres humains. Mon père, vieux paysan s’il en est refuse d’aller à des exhibitions de battage à l’ancienne car cela lui rappelle trop de mauvais souvenirs. La mécanisation a eu du bon dans le sens où elle a supprimé une alineation de l’homme à des tâches inhumaines. Cultiver bio, sans engrais, de manière raisonnée, Oui mais attention à ne pas re-créer un passé qui n’avait rien d’idyllique.
Je ne parlait pas d’aller si loin, ni de faire de l’exhibition. Je me suis peut-être mal exprimé.
Je ne pensait pas forcément à la coupe à la faux, au labour avec les boeufs, etc …, mais plutôt à l’utilisation de petites machines agricoles qui existaient avant les gros tracteurs ou moissoneuses batteuses faits pour cultiver des champs immenses.
Oui des paysans qui se tuent à la tâche comme ça j’en ai vu parfois dans les spectacles son et lumière.
Il traversent la scène en courbant l’échine avec un air affligé alors que le seigneur galope à côté sur son destrier. C’est pénible à regarder quand on est soi même confortablement installé, j’ai des scrupules.
C’est pourquoi je suis pour la suppression des sons et lumières qui exploitent encore de la sorte des paysans, rien que pour divertir un peu des gens qui viennent au spectacle. Même dans les zoos ça ne se fait plus.
Pourquoi est-ce qu’on ne leur achète pas des moissoneuses batteuses avec les recettes des spectacles ?
Ca me rappelle quelque chose cette scène!!!
Où l’ai je déja vu??