Les derniers jardiniers du Pré Manche
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Il y a encore au Pré Manche quelques jardiniers émérites qui cultivent avec amour leur lopin de terre.
Ils ne sont plus qu’une poignée alors qu’il y a seulement quelques années une bonne dizaine de parcelles étaient cultivées. Locataires de parcelles d’environ 200m2 ils labourent, sèment, repiquent, arrosent, désherbent sans relache à longueur d’année avant de récolter leurs salades, tomates, poireaux, oignons, … « fruits de la terre et du travail des hommes » … … la suite de l’article … |
Son voisin André aura été jusqu’au bout de sa passion. En ce jour de juin 2003, il était fier de me montrer sa plantation de pommes de terre qu’il venait de terminer; à 87 ans cela représentait beaucoup d’efforts. Trois semaines plus tard il nous quittait, ses pommes de terre lui ont survécu, la nature est ainsi faite, généreuse mais impitoyable.
Certains se sont essayés à travailler les lopins récemment libérés ou en friche depuis longtemps; ils ont finalement abandonné après une ou deux saisons. L’un des jardiniers « rescapés » a repris plusieurs parcelles quelques années pour finalement se recentrer sur son terrain d’origine.
Désormais les deux tiers du terrain sont en friche, les photos montrent le contraste entre les jardins entretenus avec zèle et obstination et les parcelles vite retournées à l’état sauvage. Les mauvaises herbes deviennent très vite envahissantes, franchissant rapidement la clôture de mon jardin.
On imagine ce que deviendrait la France sans paysans … ni jardiniers.
C’est un fait que les jardiniers rescapés du Pré Manche ne sont plus très jeunes.
La terre est dure à travailler pré du Grand-Morin, mouillé c’est de la glaise, sèche c’est de la pierre, il faut être obstiné, patient et courageux pour la domestiquer ; les jeunes ne le seraient-ils plus ?
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Ca me rappelle les jardins de mon grand-père paternel (Picard). Tout était propre, aligné. A l’époque, cela me paraissait normal. Les deux premières photos sont très belles.
Cindy
Je serais déçu qu’on me dise que les deux dernières sont belles.
C’est assez ahurissant de constater sous ses yeux à quelle vitesse la jungle s’installe sur un terrain non entretenu. Pourvu que la France entière ne devienne pas ainsi.
Pour revenir aux jardins du Pré Manche, avis aux amateurs, si vous voulez manger vos propres légumes cultivés sans produits chimiques, avec amour et patience, il reste de la place. A ma connaissance le loyer est plutot symbolique.
Les deux dernières photos me plaisent bien quand même, du point de vue artistique. Ces herbes folles ne sont-elles pas jolies aux yeux des poètes qui aiment à flaner sur ce site ?
Certes leurs graines vont donner du travail à jms dans les temps qui viennent s’il ne veut pas que son terrain soit envahi à son tour, mais les bardes que nous sommes préférons ignorer ces détails.
« Oh herbes folles
Vos couleurs m’affolent
De vos parfums
mes sens raffolent
et m’enivrent à tel point
que mes jambes flageolent
et ne puis rester debout
zut, me voila dans la gadoue »
les nouveaux bardes
Pour les amateurs d’herbes folles, j’organiserais une opération commando au travers des dites-herbes, par exemple samedi soir en marge de la soirée country; on rigolera moins.
Je connais depuis peu de temps le Pré Manche. N’est-ce pas un lieu proprice aux promenades d’amoureux? Quelle est l’histoire de ce lieu?
Cindy
Autrefois c’était un marécage. Le site a été acheté (ou loué ) par la mairie de crecy pour en faire un lieu de sport-loisirs qui a été amélioré au fil des années. Les jardins auxquels je fait référence c’est en face, un peu avant les serres rachetées il y a 5 ans par une entreprise qui fait de la location de plantes. Ces jardins représentant avec le bois au-dessus qui est dans la même parcelle un demi-hectare environ appartiennent au même propriétaire et sont loués à des jardiniers qui les exploitent. Selon un ancien après la guerre tout le terrain était en jardins, y compris le bois qui est au-dessus.