On the edge of the war zone – chapitre 36
CHAPITRE XXXVI
1er mars 1917
Bien, j’ai été très occupée pendant un certain temps, actuellement à recevoir le régiment, l’ensemble tournant autour du drapeau. Il a été levé aux « premières lueurs de l’aube », et descendu « aux derniers rayons du crépuscule » pendant quelques semaines, quand le régiment défila de nouveau devant la barrière. Je dois vous dire la vérité, le premier homme qui a tenté de crier « Vive les Etats-Unis, a été arrêté par un cri : « Attendez, patience, pas encore », et un émoi a parcouru la ligne. C’était très bien. Je pouvais me permettre de sourire, et pour le moment d’attendre. Vous me dites toujours quel « homme patient » est Wilson. Je ne le conteste pas. Il y en a quand même d’autres.
Le drapeau m’a amené son premier visiteur le matin après le passage du régiment. J’étais à l’étage. Amélie m’a dit qu’il y avait « un petit soldat » à la porte. Ils sont tous « les petits soldats » pour elle, même quand ils mesurent six pieds, (un pied = 30,5 centimètres). Elle aime les voir entrer dans le jardin. Je l’ai entendu dire à l’un d’eux l’autre jour qui « ne voulait pas déranger Madame, si elle était occupée » « Mais, entrez donc. Les soldats ne gênent jamais ma maîtresse » .
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Je descendis et trouvai un simple jeune-homme avec un galon de Sergent sur sa manche, rougissant tellement que je me demandai comment il avait eu le courage de franchir la barrière. Il balbutia un moment. Alors il pointa du doigt le drapeau, et, éclaircissant sa gorge, dit :
« Vous êtes une américaine ? » J’acquiesçai. « J’ai vu le drapeau. J’ai été tellement surpris. Je devais venir ». J’ouvris la porte toute grande, et dis « Faites », et il fit, et avec presque des larmes aux yeux, il était très jeune, et blond, il expliqua qu’il était Canadien. « Mais », dis-je, « Vous êtes un Canadien-français ? » « Breton » répondit-il : « Mais j’ai vécu au Canada depuis l’âge de 16 ans ». Alors il me dit que sa sœur était allée au New Brunswick pour enseigner le français il y a sept ans, qu’il l’avait suivie, que, quand il avait atteint l’âge de pouvoir le faire, il avait fait une demande de naturalisation, et avait acquis la nationalité britannique afin de devenir agriculteur, qu’il avait une ferme de 160 acres, toute en terres cultivées, que son exploitation était située dans le nord du Canada, et qu’il y cultivait du blé, (une acre britannique = 4047 mètres carrés). Il me dit également qu’il avait vingt ans quand la guerre avait éclaté, qu’il avait été immédiatement enrôlé, qu’il avait été blessé dans la Somme, et était sorti de l’hôpital juste pour connaître les durs jours de Verdun. A mesure que nous parlions, une partie de son accent disparaissait. Avant la fin de l’interview il parlait anglais vraiment couramment. Vous voyez il a d’abord été intimidé. Quand il fut à l’aise, malgré sa modestie et son excellente éducation, il parlait bien. Ce témoignage était intéressant pour moi parce que j’avais entendu dire que les Canadiens-français ne s’étaient pas portés rapidement volontaires, et je n’ai pas pu résister à lui demander comment il se faisait que lui, un sujet britannique, soit dans l’Armée française. Il recommença à balbutier un peu, et dit finalement : « Après tout je suis Français de cœur. Si l’Angleterre avait combattu n’importe quelle autre nation sauf la France, dans une guerre où la France n’était pas concernée, cela aurait été différent, mais depuis que l’Angleterre et la France combattent ensemble, quelle différence cela fait-il si mon cœur penche du côté du pays où je suis né ? » Le problème de la naturalisation n’est-il pas délicat ? Je ne peux pas m’empêcher de me demander comment l’Angleterre considère la question. Je ne sais pas. Elle a entrevu de nombreuses choses, et depuis quelque temps beaucoup sont arrivées auxquelles personne n’avait jamais pensé. Il y a un certain nombre d’officiers dans l’Armée anglaise aujourd’hui, enrôlés comme Anglais, qui sont des citoyens américains, et qui n’avaient aucune intention d’abandonner leur pays, ou qui étaient trop pressés pour mener à leur terme les formalités. Je crains que tout ce sujet ne prenne une autre couleur quand « cette guerre cruelle sera finie ». Ce garçon semblait prospère, et exception faite de mots aimables en anglais, pas en manque de quoi que ce soit. Il n’avait même pas besoin de cigarettes. Mais je le voyais tourner ses yeux fréquemment vers la bibliothèque, et il me sembla qu’il pouvait vouloir quelque chose à lire. Je le lui demandai, et vous auriez dû voir ses yeux briller. Il désirait de la lecture en anglais, et tout son visage rayonna à la vue d’une pile de magazines illustrés. Ainsi j’ai pu le renvoyer heureux. Il en résulta que tôt le matin suivant deux autres arrivèrent, un grand de six pieds de haut, et un plus petit. C’était dimanche-matin, et ils avaient vraiment des visages souriants. Le plus petit s’adressa à moi dans un très bon anglais, et me dit que le Sergent avait dit qu’il y avait une dame américaine qui était désireuse de prêter des livres à des soldats. Aussi je les laissai devant la bibliothèque, et alors qu’ils se délectaient au milieu des livres, ils s’emparèrent d’un ouvrage en anglais, et d’un autre en français. Naturellement je suis toujours curieuse au sujet de la vie civile de ces jeunes, et cela fait partie du privilège de mon âge de leur poser de telles questions. Celui qui parlait anglais me dit que son domicile était à Londres, qu’il était chef de bureau du département correspondance d’une importante maison. Je lui demandai quel âge il avait, et il me dit qu’il avait vingt-deux ans, qu’il faisait son service militaire en France quand la guerre avait éclaté, qu’il avait été très apprécié en Angleterre, et que son employeur s’était opposé à son retour en France, et avait insisté pour qu’il engage des formalités de naturalisation. Il dit qu’il ne pouvait pas accepter de ne pas faire son service militaire, et qu’il avait promis à son employeur de revenir quand son temps serait fini … Puis la guerre arriva. Je lui demandai s’il allait revenir quand ce serait fini. Il me regarda un moment, secoua la tête et dit : « Je ne le pense pas. Je n’avais jamais songé à quelque chose comme une guerre. Non, je suis trop français. Après cette guerre, si je peux obtenir un petit capital, j’entrerai dans les affaires ici. Je suis le seul, mais je crains que la France n’ait besoin de nous tous ». Vous voyez là encore il s’agit d’un problème de naturalisation. Cette guerre a fait réfléchir le monde, et il était grand temps. Une chose amusante était que toutes les quelques minutes il se tournait vers son grand compagnon, et lui expliquait en français de quoi nous parlions. Je trouvais cela si gentil. Finalement je demandai au plus grand, c’était un Caporal et il avait regardé son ami parler anglais avec une telle admiration, ce qu’il faisait dans la vie civile. Il tourna ses grand yeux bruns vers moi et répondit : « Moi, Madame ? Je n’ai jamais eu de vie civile ». Je semblai perplexe, et il ajouta : « Je viens d’une famille militaire. Je suis orphelin, et je suis un enfant de troupe ». Maintenant saviez-vous qu’il y avait de nos jours des choses telles que « Les Enfants du Régiment » ? Je reconnais que je ne le savais pas. Pourtant il y avait devant moi un Caporal souriant de vingt ans, qui avait été élevé par le régiment, et avait été un garçon soldat depuis qu’il était bébé. Pendant ce temps ils avaient choisi ce qu’ils voulaient comme livres. Le garçon anglais parlant français voulait soi un livre de Shakespeare, soi un livre de Milton, et comme je mettais les livres sur la table pour lui, il disait à son camarade qui étaient les deux auteurs, lui promettait de tout lui expliquer, et il n’y avait aucun signe de vantardise dans son attitude. Quant à l’Enfant du Régiment, il voulait un livre de Balzac, et quand je leur montrais où ils étaient, il prit « Eugénie Grandet », et les deux s’en allèrent heureux. Je n’ai pas besoin de vous dire que quand la nouvelle s’est répandue, qu’il y avait des livres dans la maison sur la colline qui pouvaient être empruntés à la demande, j’ai eu un flot de visiteurs, et une de ces visites concerna un sujet très différent. Un après-midi j’étais assise devant le feu. Le crépuscule approchait. On frappa à la porte. Je l’ouvris.Il y avait un beau soldat, avec des galons de Caporal sur sa manche. Il me salua avec un sourire, comme il me disait que ses camarades lui avaient fait savoir qu’il y avait une dame américaine qui ne semblait pas ennuyée si les soldats faisaient appel à elle. « Alors », ajouta-t-il : « Je suis venu vous faire une visite ». Je l’invitai à entrer. Il accepta l’invitation, enfonça son képi fatigué dans sa poche, enleva son manteau, le jeta sur le dos d’une chaise qu’il tira pour la mettre devant le feu à côté de la mienne, et, sur un geste de moi, s’assit. « Hum », pensai-je, « C’est nouveau ». Les autres soldats ne s’assoient jamais, même quand ils y sont invités. Ils préfèrent rester debout. Depuis que j’ai commencé à voir tant de choses concernant l’Armée, je me suis interrogée plus d’une fois : « Où sont les fils de famille ? ». Ils ne peuvent pas être tous officiers, ou tous dans l’artillerie lourde, ou tous dans la cavalerie. Mais je n’en avais jamais connu un dans l’infanterie. Cet homme constituait, dans tous les domaines, une nouvelle expérience, même parmi les sous-officiers que j’avais vus. Il était plus à son aise. Il resta près de deux heures. Nous parlâmes de politique, d’art, de littérature, même de religion, c’était un bon catholique, juste comme on parle à un thé, quand on rencontre un homme qui est cultivé et peut converser, et il était cultivé de façon évidente, et s’exprimait terriblement bien. Il examina la bibliothèque, emprunta un livre de Flaubert, et finalement, après m’avoir posé toutes sortes de questions, d’où je venais, comment se faisait-il que j’étais là, et m’avoir même demandé de lui expliquer Me Wilson. Je lui répondis en lui demandant ce qu’il faisait dans la vie civile. Il était appuyé contre la haute cheminée, disant qu’un feu de bois c’était délicieux. Il sourit et répondit : « Rien ». « Enfin ! », me dis-je. « Voici le fils de famille que je cherchais ». Aussi je lui rendis son sourire, et lui demandai dans ce cas, si ce n’était pas trop indiscret, ce qu’il faisait pour tuer le temps ? « Bien », dit-il : « J’ai une épouse à la fois très jolie et charmante, et j’ai trois enfants petits. Je vis une partie du temps à Paris, une partie du temps à Cannes, et je m’arrange pour être occupé ». Il me sembla correct de lui dire : « Je vous prie de m’excuser et merci ». Il me salua, me dit en souriant : « Il n’y a pas de quoi », et me remercia pour un après-midi agréable, « un genre de plaisir inhabituel », ajouta-t-il, « pour un soldat en ces temps », et partit. Ce fut seulement quand je le vis s’en aller que je pris conscience que j’aurais dû lui offrir le thé, mais vous connaissez le problème de « l’esprit de l’escalier ». Naturellement j’étais curieuse à son sujet. Aussi dès que je vis le Canadien je lui demandai qui il était. « Oh », répondit-il : « C’est un garçon sympathique. C’est un noble, un Vicomte, un millionnaire ». Ainsi vous voyez j’ai trouvé le type, pas tout à fait dans les rangs de l’infanterie, mais presque, et si j’en ai trouvé un il doit y en avoir beaucoup plus. Cela me console en ces jours où l’on entend si souvent crier contres « les embusqués ». Je commençai à penser que tous les genres étaient représentés dans ce fameux 118e, et j’étais loin d’avoir tort. Le mémorable jour suivant, je découvris le genre le plus délicieux de tous, le Français-américain, très français d’apparence, mais très marqué par New-York, spécialement dans son discours. De tous les garçons c’est celui que j’aurais souhaité que vous puissiez voir. Comme tous les autres Français parlant anglais, excepté le Canadien, il avait emmené un camarade pour l’entendre parler en anglais à la dame. Je dois vraiment essayer de vous donner par écrit une idée de cette conversation. Quand je lui ouvris la porte, il me regarda, leva alors les deux mains, et cria simplement : « Mon Dieu, c’est vrai ! Mon Dieu c’est une américaine ! ». Alors il me donna une poignée de main chaleureuse en s’exclamant simplement : « Mon Dieu, Madame, je suis content de vous voir. Mon Dieu, Madame, vous voir est bon pour des yeux attristés ». Puis il se tourna vers son camarade, et lui expliqua : « J’ai dit à la dame, Mon Dieu, Madame », etc., et dans le même souffle il se retourna vers moi et continua : « Mon Dieu, Madame, vous pariez votre vie que je le fais », et il me serra de nouveau la main, et continua en faisant cette remarque : « Je suis Américain moi-même, de New-York, grande cité, New-York incomparable. Je souhaite que tous mes camarades puissent voir Broadway, cela les étonnerait, et il se tourna vers son compagnon pour lui expliquer : « J’ai dit à Madame que je voudrais bien que tous les copains puissent voir Broadway. C’est la plus belle rue de New-York, ils seront épatés, tous », et il se tourna vers moi pour demander : « N’est-ce-pas Madame ? ». Je riais, il y avait de quoi. J’avais une image vivante de ses camarades voyant New-York pour la première fois. Vous savez cela prend du temps pour se familiariser avec la « Great White Way », (La Grande Voie Blanche, c’est une partie très touristique de Broadway au niveau des fameux théâtres mondialement connus pour leurs comédies musicales) https://fr.wikipedia.org/wiki/Broadway Je me souvenais du dernier cas connu du Français qui, attiré par la propagande, était allé se promener sur la grande voie, et qui au premier spectacle, au premier son, et à la première sensation, voulait poser sa tête contre le Times Square, (un jardin public), et sangloter comme un bébé de frayeur et d’étonnement. C’était un de mes flash. Mon interlocuteur ne m’a pas laissé le temps d’en avoir plus, car il commença à m’interroger. Il voulait savoir où je vivais en Amérique. Je n’avais pas envie de lui dire que je ne vivais pas là-bas, aussi je lui dis « Boston », et il déclara que c’était une « ville belle, jolie, tranquille », il la connaissait, et naturellement il ajouta, « Mais Mon Dieu, Madame, je ne me lasserai jamais de New-York. J’y ai vécu seize ans, y ai trouvé une gentille petite épouse, voici sa photo, et ceci est mon nom, et il posa devant moi une enveloppe tamponnée à New-York. « Bien », dis-je : « Si vous êtes un citoyen américain que faites-vous ici dans un uniforme français ? Les Etats-Unis ne sont pas en guerre ». « Mon Dieu Madame, je suis tout autant Français. Mon Dieu Madame, vous ne pensez pas, n’est-ce-pas, sur votre vie, que j’ai vu la France attaquée par l’Allemagne sans prendre part au combat ! ». On retrouve de nouveau ce problème de la naturalisation. Je n’ai pas pu m’empêcher de rire, mais je me suis aventurée à lui demander : « Bien, mon garçon, qu’auriez-vous fait si cela avait été la France et les Etats-Unis ? ». Il a retroussé sa lèvre, et éludé la question avec : « Mon Dieu, Madame, ne soyez pas stupide. Cela n’aurait jamais pu être le cas, jamais, sur votre vie ». Je lui demandai, quand j’eus la chance de placer un mot, ce qu’il faisait à New-York, et il me dit qu’il était chauffeur, et qu’il avait une sœur qui vivait à l’adresse suivante : « Riverside Drive, up by 76th Street », mais je ne lui demandai pas quelle était sa fonction, car, avant que je ne le puisse, il se lança dans une description enthousiaste de Riverside, qu’il traduisit immédiatement en français pour son copain, qui se tenait la bouche ouverte d’étonnement devant l’anglais volubile de son ami. Quand il partit il me secoua de nouveau violemment la main, s’exclamant : « Bien, Madame,naturellement vous n’irez pas prochainement aux Etats-Unis, comme je le ferai. Je ne peux pas vivre loin de New-York. Personne, ayant vécu là-bas ne le peut. Je suis un électeur. Je suis un démocrate. Je vote toujours démocrate. J’ai voté pour Wilson. Bien, au revoir Madame ». Comme il me secouait de nouveau la main, il sembla soudain se souvenir qu’il avait oublié quelque chose. Il se frappa le front avec son poignet, et cria : « Mon Dieu, Madame, Devais-je comprendre que vous avez été ici depuis le début de la guerre ? Alors vous avez été là pendant la bataille qui a eu lieu près d’ici ? Mon Dieu, Madame, je suis Américain aussi, et Mon Dieu, Madame, je suis fier de vous ! Je le suis c’est vrai », et comme il descendait la route je l’entendis dire à son compagnon : « J’ai dit à Madame », etc. Je ne pense pas qu’aucun commentaire soit nécessaire concernant l’effet que Broadway produit sur le jeune-garçon français du peuple. J’ai vu la nuit dernière un des plus beaux spectacles que je n’aie jamais vu. J’ai entendu plusieurs soirs différentes sortes d’exercices d’artillerie, mais je n’y ai pas fait attention. Nous n’avons pas de difficultés à distinguer le son des armes à feu actionnées à Soissons et à Reims, qui annoncent une attaque, de celui, audible mais tout à fait différent du tir d’exercice. Mais la nuit dernière le son était si proche, presque comme s’il était venu du jardin, qu’à environ 9 H. alors que je fermais la maison, je suis montée sur la terrasse pour écouter. C’était une nuit très sombre, presque noire. Je pensais d’abord qu’ils étaient en direction de Quincy, et alors je découvris en écoutant attentivement, qu’ils étaient en direction de la rivière. J’allai du côté nord de la maison, et vis le plus magnifique spectacle, plus beau que n’importe quel feu d’artifices, que je n’avais jamais vu. L’artillerie faisait des essais avec des signaux lumineux, et des tirs de fusées volantes colorées. J’avais lu à leur sujet, mais n’en avais jamais vu. Le point le plus proche où se trouvait l’artillerie était la colline de Monthyon, où nous avons vu la bataille de la Marne commencer, et la ligne où ils observaient était à Isles-lès-Villenoy dans la rivière juste à l’ouest de nous. Quand je découvris les exercices il y avait une demi-douzaine de lumières rouges et vertes suspendues immobiles dans le ciel. Je pouvais entendre la lourde détonation du canon ou du fusil, ou d’un quelconque autre support dont ils se servaient pour les lancer, puis voir le long arc de lumière, comme une chaîne d’or, qui marquait le cours de la fusée, jusqu’à ce qu’elle éclate en lumière à la fin. Je m’emmitouflai, pris mes jumelles, et restai dehors une heure à regarder la scène, essayant d’imaginer ce qu’exactement la même chose, à l’instant présent de la simple beauté, pouvait signifier pour les hommes au front. Le matin j’ai découvert que tout le monde avait entendu les canons, mais que personne n’avait rien vu. En l’occurrence c’était seulement de ma pelouse qu’à la fois Monthyon et Isles-lès-Villenoy pouvaient être vues. |
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