On the edge of the war zone – chapitre 16
CHAPITRE XVI
8 Septembre 1915
Vous avez la bonne date. Cela fait un an, précisément ce 8 Septembre, que nous avons vu les soldats français marcher au loin à travers la colline, de l’autre côté de ce que nous appelons le « Champs Madame », personne ne sait pourquoi, sur leur chemin vers la bataille derrière Meaux. Par chance vous ne pouviez pas l’avoir planifié, puisque le temps que prend une lettre pour me parvenir dépend de l’intérêt qu’y trouve la censure. J’ai eu connaissance de la célébration de cet événement pour son anniversaire. Vous avez absolument tort cependant de noircir à ce point ma situation. Selon vous j’ai passé une année de détresse. Ce n’est pas le cas. Je suis sûre que mes lettres ne vous ont jamais donné cette impression, et je vous assure que j’écris exactement ce que je ressens. Je ne joue pas la comédie avec vous. |
Je reconnais que cela fut une année de tension. Aucun des 365 jours, sans compter ceux qui suivirent, ne s’est passé sans anxiété, quelle que soit la forme qu’elle ait prise. J’ai parfois eu froid. J’ai parfois été nerveuse. Mais cela fut malgré tout 52 semaines pendant lesquelles mon respect pour les personnes de mon entourage a grandi, ainsi que mon amour de la vie, et pendant lesquelles je n’ai jamais perdu la conviction que la somme de tout cela était la beauté. J’ai eu à combattre pour cette foi, mais je l’ai gardée. Toujours « Au milieu de la vie nous sommes dans la mort », (et la phrase continue : « de qui pouvons-nous chercher du secours ». C’est ainsi que commence un ancien chant religieux latin, http://en.wikipedia.org/wiki/media_vita_in_morte_sumus).
Mais en ces jours il n’y a pas que la mort, on peut aussi rencontrer la beauté. Personne ne choisirait les choses qui se sont passées lors de l’année écoulée. Mais à partir du moment où elles sont là, ne soyez pas insensée au point de me plaindre, moi qui ai la chance de les observer d’assez près pour les ressentir et les comprendre, tout en étant assez loin pour être en parfaite sécurité, hélas ! éternellement une simple spectatrice. Et parler d’avoir eu froid me rappelle que le froid commence à revenir. Nous avons déjà eu des averses de grêle, des grêlons aussi gros et durs que des pois secs, et je n’ai pas encore pu me procurer de fuel. Aussi je m’attends à un autre hiver rigoureux. Au printemps mon fournisseur de charbon m’a assurée que la situation de l’hiver dernier ne se répéterait pas, et je lui ai dit que je prendrai tout le charbon qu’il pourrait me trouver. Ayant dit cela je ne me souciais plus du problème. Depuis il n’a pas été capable de se procurer quoi que ce soit. La voie ferrée est trop utilisée pour le transport du matériel de guerre. J’ai été peinée par le ton de votre dernière lettre. Evidemment la mienne du 4 Juillet ne vous a pas plu. Evidemment vous n’aimez pas mes idées politiques ou philosophiques, ou mes « parallèles mortels », ou l’une de mes idées concernant le présent et l’avenir de mon pays natal. Détruisez la lettre, oubliez-la, parlons d’autre chose, et pour changer complètement, Avez-vous déjà eu des chats ? C’est une question au sujet de laquelle vous ne pouvez rien trouver à redire, et si ce n’est pas le cas c’est votre faute. Si vous n’avez jamais eu de chats vous avez manqué beaucoup de moments amusants. Vous ignorez plus de la moitié des choses. Vous n’avez pas été disciplinée du tout. Un chat est un animal merveilleux, mais il n’est pas et ne devient jamais ce que vous pensez au premier abord. Je pensais qu’un chat était un animal domestique qui lapait du lait, dormait, se roulait joliment sur un tapis, chassait sa queue de temps en temps, et de temps en temps jouait gracieusement avec une balle, venait s’asseoir sur vos genoux quand vous l’invitiez, et attrapait des souris, s’il en trouvait. Tous les chats que j’ai vus chez mes amis faisaient sûrement ces choses. Je les trouvais « si jolis », « si gracieux », « si doux », et je disais toujours qu’ils « donnaient une atmosphère cosy à une pièce ». Mais je n’avais jamais été intime avec un chat. Quand les soldats anglais étaient là il y a un an, Amélie arriva un matin portant un chaton dans son tablier. Vous vous souvenez je vous en avais parlé. Il avait probablement trois mois. C’est ce que dit Amélie et elle sait tout au sujet des chats. Elle déclara désinvolte : « C’est un chat du mois de Juin », (en français dans le texte). Elle semble savoir à quel mois les chats bien-élevés doivent être nés. Pour autant que je sache ils devraient être nés il y a longtemps. Il était comme un petit tigre avec une tête blanche et un plastron, des pattes blanches, et de ravissants yeux verts. Il devait avoir un nom. Aussi, comme il avait beaucoup de poils bruns, la couleur de l’uniforme anglais, et arriva chez moi pendant que les soldats étaient ici, je l’ai appelé Khaki. Il l’accepta et répondit immédiatement à son nom. Il se porta bien rapidement. Sa fourrure commença à pousser, ainsi que lui-même. D’abord il ne correspondait pas à l’idée que je me faisais des chatons. Il était toujours prêt à jouer. Mais il avait beaucoup plus d’originalité que je n’en connaissais aux chats. Il était si amusant que je lui consacrais beaucoup de temps. J’avais des bouchons attachés avec des ficelles pendant à toutes les poignées de portes et endroits de la maison, et il s’amusait pendant des heures à jouer au basket-ball et au football avec ces ficelles. J’ai perdu des heures de ma vie à le regarder et à appeler Amélie pour qu’elle vienne vite le voir. Son ingéniosité était remarquable. Il prenait le bouchon avec ses pattes de devant, le mettait sur son dos, et essayait de l’atteindre avec ses pattes postérieures. Je suppose que c’est comme cela que ses ancêtres attaquaient leur proie. Il transportait le bouchon attaché au pied de l’escalier aussi haut que la longueur de la ficelle le lui permettait, le posait par terre, et lui donnait une légère secousse pour qu’il puisse descendre l’escalier en roulant sur lui-même, de façon à pouvoir attraper le bouchon avant qu’il n’atteigne le pied de l’escalier. Tout cela était très satisfaisant. C’était ce que j’attendais d’un chat. Il lapait son lait très bien. Je ne savais pas quoi lui donner d’autre. Je demandais à Amélie ce qu’elle donnait aux siens. Elle répondit « soupe de pain et de jus Madame ». C’était une idée nouvelle. Mais les chats d’Amélie semblaient aller très bien. Aussi je fis le même genre de soupe pour Khaki. Il lui tourna le dos. Alors Amélie suggéra du pain dans du lait. J’essayai. Il lapa le lait mais laissa le pain. Je désespérais plutôt. Il semblait trop menu. Amélie suggéra qu’il appartenait à une race de chats minces. Je ne voulais pas un genre de chat mince. Je voulais un chat grassouillet. Un jour je mangeais un biscuit en prenant le thé. Il vint, se tint derrière moi, et je lui en donnai un morceau. Il l’accepta. Aussi après je lui donnai des biscuits dans du lait. Il prit l’habitude de s’asseoir à côté de sa soucoupe, lapa son lait, et alors s’empara des morceaux de biscuits avec sa patte et les mangea. Ce fut son premier numéro. Tout le monde vint voir Khaki manger « avec ses doigts ». Tous les efforts d’Amélie pour l’amener à adopter le régime de tous les autres chats de Huiry échouèrent. Finalement je dis : « Que veut-il Amélie ? Que mangent les chats qui ne mangent pas de soupe ? » A regret je dis « du foie » . Oui je pense, il en mange deux fois par jour. Jusqu’ici il n’avait jamais parlé aucun langage de chat. Il n’avait jamais miaulé jusqu’au jour où il se présenta à Amélie et demanda refuge. Mais nous avons eu au début un léger conflit d’autorité. Les premières semaines où il était un invité dans ma maison, j’étais très flattée car il ne voulait s’asseoir que sur mes genoux. Il ne se mettait pas en pelote comme Amélie disait que les chats faisaient généralement. Il ne grimpait pas sur mes épaules ni ne se frottait contre mon visage. Il sautait simplement sur mon giron, tournait, restait debout et parfaitement tranquille. Si je me levais je devais le mettre sur une chaise, l’apaiser un peu comme un bébé si je voulais qu’il y reste, mais, même dans ce cas, neuf fois sur dix, dès que j’étais installée dans une autre chaise il me suivait et grimpait sur mon giron. Maintenant les choses flatteuses finalement perdent leur charme. Je commençais à deviner que c’était son confort et non son amitié pour moi qui le motivait. Bien, c’est la vieille histoire. Mais le problème de la nuit était le plus dur. Il avait un panier. Il avait un coussin. J’ai l’habitude rurale de me coucher avec les poules. Le chat a failli changer tout cela. Je pris l’habitude de le laisser dormir sur mon giron, et de le mettre dans son panier près de la table avec tout le soin qu’on aurait pris avec un bébé. Alors je montais précipitamment l’escalier et fermais les portes. Ha ! Ha ! Deux minutes après il grattait à la porte. Je le laissais gratter. Je disais « Il doit être discipliné ». Il y avait un coussin à la porte, finalement il s’installait, et le matin il était là quand je m’éveillais. Je me disais « Il apprendra » Hum ! Une nuit, alors que j’étais dans mon dressing, j’ai négligé de verrouiller la porte de la chambre. Quand je fus prête à me mettre au lit, voilà ! Kakhi était au pied du lit, profondément endormi contre le marchepied. Non seulement il était endormi, mais il était étendu sur son dos avec ses deux pattes blanches pliées sur ses yeux pour se protéger de la lumière de la lampe. Bien Je n’ai pas eu le cœur de le chasser. Il avait gagné. Il dormit ici. Il ne bougea pas jusqu’à ce que je sois habillée le matin, alors il se leva, comme s’il en avait l’habitude, et me suivit, de la façon la plus digne, comme je descendais pour prendre mon petit-déjeuner. Bien c’était la bataille numéro un. Khaki avait gagné. Mais à peine m’étais-je réconciliée avec moi-même que je me sentais assez honteuse quand il changea ses plans. Juste au moment où j’étais prête à aller au lit il voulut sortir. Il ne miaulait jamais, il tapait juste à la porte, et si cela ne réussissait pas, il grattait à la fenêtre, et il était tellement obsédé par son idée que rien ne pouvait l’en détourner jusqu’à ce qu’on le laisse sortir. Pendant un temps je restais dehors pour qu’il rentre. J’avais honte qu’Amélie l’apprenne. Mais une fois, après avoir été dans le jardin à minuit avec une lanterne en train de le chercher, j’entendis un doux ronronnement, et, après avoir regardé dans toutes les directions, je le localisai finalement un peu embarrassé sur le toit de la cuisine. J’imaginai qu’il ne pouvait pas descendre. Je me tins sur un banc sous la fenêtre de la cuisine, et l’appelai. Il vint sur la corniche et je pouvais juste l’atteindre, mais comme j’étais sur le point de le prendre par une jambe pour le faire descendre, il recula, et fit ce que j’imaginais être un miaulement pathétique. Je lui parlai. J’essayai de l’amadouer pour qu’il s’approche de nouveau, mais il alla seulement sur le faîtage, regarda en bas de l’autre côté, et dit « miaou ». Je désespérai quand j’eus l’idée de prendre une échelle. Vous devez penser que je suis incroyablement stupide, mais je ne pouvais pas supposer qu’il pouvait descendre. J’allai chercher la clef de la grange, sortis l’échelle, la transportai sur la terrasse, et venais juste de l’installer quand le petit démon sauta du toit sur un lilas, s’y balança une minute, descendit rapidement, courut dans le jardin, et se précipita sur un poirier, et, bien, je pense qu’il riait de moi. De toute façon, j’étais folle. Je rentrais et lui dis qu’il devait rester dehors toute la nuit à cause de tout ce qu’il m’avait fait subir. Je ne pouvais malgré tout pas dormir pensant à lui, habitué au confort, dehors la nuit alors qu’il faisait froid. Mais il devait être discipliné. Je riais le matin parce qu’il était en train de jouer sur la terrasse quand j’ouvris la porte, et qu’il avait une rangée de trois grosses souris exposées pour moi, et je dis « Pourquoi, Bonjour, la mère de Kakhi l’a-t-elle fait passer toute la nuit dehors ? Bien, vous savez c’est un vilain chat ! ». Il me jeta un coup d’oeil. Je crois qu’il était narquois, se roula et montra son joli ventre blanc. Alors il sauta, jeta un coup d’oeil à la fenêtre de la chambre, se précipita sur le volet du salon, s’accroupit au sommet, et d’un bond atteignit la fenêtre de la chambre. Quand je me précipitais en bas pour voir s’il s’était blessé, je suppose, il était assis au pied du lit, et je pense qu’il souriait. Cela donne du mal de discipliner un chat. Cependant j’ai appris quelque chose, et, de façon évidente, lui aussi. J’ai appris qu’un chat peut prendre soin de lui-même, et a le droit de mener une vie de chat, et il a appris que c’était une vie terne. Nous nous traitons mutuellement en conséquence. La vérité est qu’il me possède, ainsi que la maison, et il le sait. Alors depuis il demande la porte, et l’obtient quand il la demande. Il va et vient selon son bon vouloir. Le jour, quand il veut rentrer, il regarde à toutes les fenêtres jusqu’à ce qu’il me voie. Alors il se tient sur ses jambes postérieures, et tape sur la fenêtre avec ses pattes jusqu’à ce que je l’ouvre pour lui. La nuit il grimpe à la fenêtre de la chambre et tape sur elle jusqu’à ce qu’il me réveille. Vous voyez c’est sa maison, pas la mienne, et il le sait. Ce qui est le plus drôle de tout, il n’est jamais en retard d’une minute pour ses repas. Il est familièrement connu des voisins comme « le Grand Duc de Huiry », et représente bien son personnage. Tout de même, de mon point de vue, il n’est pas un chat idéal. Il n’est pas du tout caressant. Il ne manque jamais de ronronner quand il entre. Mais il n’est pas plus joueur que ça. Il ne grimpe jamais sur mon épaule, ni ne se frotte contre mon visage comme le font des chats plus ordinaires d’Amélie. Il est intelligent et sage, juste un tigre miniature, et grogne comme un nouvel arrivant dans la jungle quand il est mécontent, et il est un grand chasseur de souris. En plus Amélie a décidé qu’il était un « intellectuel ». Un matin, alors qu’il avait été dehors toute la nuit, et n’était pas revenu jusqu’à presque l’heure du petit-déjeuner, il était assis sur mon genou, faisant sa toilette pendant que je lui parlais du problème. Amélie époussetait. Je lui reprochais de devenir un rôdeur, et je lui disais que je serais contente de lui si je savais où il était chaque nuit, et ce qu’il faisait. Il bailla comme si je l’ennuyais, sauta de mes genoux, et commença à marcher autour de la bibliothèque et à examiner les livres. « Bien dit Amélie, je peux vous dire où il va. Il a une classe dans la grange de Marie où le blé est stocké, une classe de souris. Il va chaque soir donner des conférences sur l’histoire et la guerre, et il mange toutes les élèves stupides ». Je devais rire, mais avant que je puisse lui demander comment elle savait cela, Khaki sauta sur la rangée de livres la plus basse, et disparut derrière. Amélie haussa les épaules et dit : « Voilà ! Il est allé préparer sa prochaine conférence », et il a réellement choisi une rangée de livres sur l’histoire. Vous savez Amélie connaît les bêtes mieux que moi. Il y a réellement une sorte de franc-maçonnerie entre certaines personnes et les animaux domestiques. Je n’en ai aucune, bien que je les aime. Vous adoreriez voir Amélie jouer avec des chats. Elle s’y connaît, et en ce qui concerne les conversations avec eux, c’est merveilleux. Je lui ai fait remarquer le fait un jour que ses salutations matinales avec les chats avaient été inhabituelles. Elle répondit avec son haussement d’épaules familier : « Eh bien, Madame, toujours, entre eux, les bêtes se comprennent. », (en français dans le texte). En bref cela suffit pour le chat numéro un. Pour le numéro deux c’est différent. Au printemps quatre chatons naquirent chez Amélie. C’étaient des bâtards de toutes sortes. Il y avait un mignon petit duveteux, à moitié angora, que je surnommais Garibaldi, et Amélie, comme d’habitude, vulgarisa ce nom pour le changer en Didine. Il y avait un chat bleu à longues jambes que je surnommais Roi Albert. Il y en avait un robuste, peu énergique, et rayé, que j’appelais Général Joffre, et un compagnon jaune et noir qui était naturellement Nicolas. Je regrettais qu’il n’y en ait pas deux ou trois de plus. Garibaldi était un des chaton les plus mignons que je n’aie jamais vus. Il s’attacha à moi aussitôt. Alors qu’il n’était qu’une petite boule duveteuse il essayait de grimper sur mon giron chaque fois que j’allais voir les chatons. Le résultat fut que quand il était encore très jeune il vint vivre avec moi, et je n’ai jamais vu un animal aussi adorable. Il a toutes les qualités du chat dont j’ai toujours rêvé. Comme dit Amélie : « Il a tout pour lui, et il ne manque que la parole », (en français dans le texte), et c’est vrai. Il rampe jusqu’à mon dos. Il reste pendant des heures sur mon épaule ronronnant sa petite chanson douce dans mon oreille. Il s’assois à côté de moi quand je suis à mon bureau, me regardant avec ses jolis yeux jaunes, comme si lui et moi étions tout pour lui dans son monde. Si je marche dans le jardin il est sous mes pieds. Si je vais chez Amélie il y va aussi. Son attachement a ses désavantages. Il essaie de s’asseoir sur mon livre quand je lis, et cherche à s’allonger sur le clavier de ma machine quand j’écris. Si j’essaie de lire un journal quand il est sur mon giron il rampe immédiatement dessous, et se tient entre mes yeux et les caractères d’imprimerie. Je suis très flattée mais son affection a ses inconvénients. Inutile de le dire Kakhi le déteste, et ne le rencontre jamais sans grogner. Heureusement Didine n’en a pas peur du tout. Jusqu’à maintenant ils ne se sont jamais battus. Didine a une grande admiration pour Kakhi et le montre. Leur différence de caractère est trop amusante. Par exemple si Didine apporte une souris dans le jardin, Kakhi n’essaie jamais d’y toucher. Il s’assoit à l’écart, observe indulgemment Didine jouer avec sa proie, la tourmenter, et finalement la tuer, et n’offre jamais de se joindre à ce sport. Au contraire si Khaki apporte une souris, Didine veut tout de suite le rejoindre. Résultat Kakhi émet un grognement féroce, abandonne sa prise, et sort du jardin. Différence, je suppose, entre un chat pur-sang et un chat ordinaire. Je pourrais remplir un livre avec des histoires au sujet de ces chats. Ne vous inquiétez pas je ne le ferai pas. Vous me demandez si j’ai un chien. Oui un gros caniche noir qui s’appelle Dick, un bon chien de garde, mais qui aime trop jouer. Je l’appelle « chien en caoutchouc », parce que quand il veut batifoler, ou demande qu’on lui jette un caillou, son objectif est le bonheur. Il saute sur ses quatre jambes raides exactement comme un chien-jouet en laine sur un élastique. C’est un bon chien pour se promener avec, et il adore « y aller ». Il est alors très obéissant parce qu’il sait que s’il ne l’est pas, il ne pourra pas « y aller » la fois suivante. Ainsi maintenant nous avons la famille complète. Je garantis que vous ne serez pas contente. Si vous ne l’êtes pas il n’y a rien pour vous satisfaire. Quand j’exprime mes rêves politiques sur le papier, et crie sur ma machine mes déceptions concernant l’attitude de Washington, vous êtes offensée. Ainsi que puis-je faire ? Je ne peux pas vous envoyer de lettres pleines d’aventures émouvantes concernant la guerre. Ce n’est pas dramatique ici, et c’est étrange pour moi comme cela semble l’être pour vous. |
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bravo Florence, quel travail depuis le début de ce feuilleton !!!
Merci José 😀