Le lavoir oublié
« Quels que soientles droits de la propriété, la destruction d’un édifice historique etmonumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs que leurintérêt aveugle sur leur honneur…
Il y a deux choses dans unédifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sabeauté à tout le monde ; c’est donc dépasser son droit que le détruire ». Victor Hugo Le patrimoine fait partie intégrante du cadre de vie, qu’il s’agisse dupatrimoine matériel, c’est à dire les paysages, les biens, le bâti… ou dupatrimoine immatériel (les savoir-faire, les parler locaux….). |
Les modes de vie ont beaucoup évolué au cours du XXème siècle et de nombreux édifices ont perdu leur fonction originelle : les lave-linge ont remplacé les lavoirs, l’adduction d’eau s’est substituée aux puits, les boîtes de nuit ont pris la place des kiosques à danser et les processions sont tombées en désuétude.
Ayant perdu leur fonction, ces édifices sont souvent négligés, abandonnés voire détruits. Ce bien commun, par sa valeur de témoignage et par la présence qu’il occupe dans le paysage, mérite cependant toute notre attention. Si les lavoirs en Pays Créçois font partie de notre patrimoine et ont été en grande partie restaurés par les collectivités locales, il en subsiste certains qui y ont échappé, dont celui que je vous présente aujourd’hui. Perdu sur des terrains devenus presque inaccessibles aux citoyens que nous sommes, devons-nous pour autant laisser ce petit patrimoine du temps jadis tomber dans l’oubli ? Devoir de mémoire oblige, j’ai foulé des terres interdites pour vous faire découvrir, en images, le lavoir de Montaudier, quelque part sur le ru de La Fosse aux Coqs… Un pont enjambant le ru qui se délabre… L’entrée et l’intérieur du lavoir ressemblent à un temple perdu… Envahi par la végétation… Vestige de la vie sociale des hameaux de Montaudier sur la commune de La Chapelle des temps jadis La vue côté champs… Camouflage parfait ! Il n’y a malheureusement pour les propriétaires privés aucune obligation en matière de sauvegarde ou de restauration, hormis leur bonne volonté. On l’a évoqué lors du « Crécy Code » avec des façades du centre-ville délabrées, et c’est encore d’actualité aujourd’hui avec l’action menée pour les passerelles des Promenades (cf bulletin municipal de novembre 2013 pour les Créçois). Pour ceux qui en ont l’envie ou qui souhaitent étudier financement, subventions et faisabilité, ils peuvent notamment s’adresser à La Fondation du Patrimoine, organisme créé par la loi du 2 juillet 1996 et reconnu d’utilité publique a pour vocation essentielle d’aider à la restauration d’édifices, représentatifs du patrimoine local non protégé par l’Etat au titre des monuments historiques. La Fondation permet à un propriétaire privé détenteur d’un bien immobilier présentant un intérêt patrimonial et non protégé au titre des monuments historiques, de bénéficier de déductions fiscales pour des travaux de sauvegarde ou de restauration, mais ne touchant souvent que le clos ou le couvert du bâtiment. Elle intervient aussi en partenariat avec les collectivités territoriales et soutient communes et associations locales dans leurs projets de sauvegarde du patrimoine de proximité. Et à plus grande échelle, elle est partenaire, avec la fondation Véolia environnement, des Parcs Naturels Régionaux. Ces acteurs deviendront indispensables à la continuté écologique par l’aménagement de passes à poissons et aux maintiens des seuils pour la préservation des moulins. Fondation du Patrimoine 10 rue du Parc royal, 75003 Paris – Tél : 01 53 67 76 00 – Fax : 01 40 70 11 70 E-mail : info@fondation-patrimoine.com – www.fondation-patrimoine.com |
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Bravo Franck pour ce bel article :-e)
Bravo IndinanaJones pour cette découverte !
Et un de plus je dirais !
Les lavoirs sont nombreux dans le secteur. Le Pays Créçois ces dernières années a entrepris leur réhabilitation avec un certain succès. Il reste à faire.
Bravo Indiana :=!
Ces lavoirs à l’abandon, quel dommage…
je viens de rendre le temps de lire ce bel article d’Indiana qui une fois encore a du affronter une jungle hostile pour nous faire découvrir un morceau de notre passé. Moi j’ai bien aimé le petit pont. Quel archéologue, toujours, à nous faire rêver …
une remarque quand même quand tu écris « les processions sont tombées en désuétude », je ne suis pas d’accord. Aurais-tu oublié celles de ce début d’année contre le mariage pour tous. Ils sont nombreux les processionnaires du coin à être aller processionner avec leurs calicots et oriflammes
Et oui les mentalités change leurs façons de faire et de penser éloignent les personnes qui ont un coeur et qui ne crois pas être maître de l’unique pensée une forme d’intégriste religieux
Sinon bravo pour ton article Indiana
Quel rapport avec le sujet ? Sauf si on cherche à déclencher une nouvelle bagarre sans fin. Cela me rappelle une réunion pathétique à laquelle j’ai assistée cette semaine, où régnait une ambiance sectaire et méchante vide d’intelligente. J’aurais sans doute l’occasion d’en parler sur le site 🙂 Bref, l’article d’Indiana ne mérite pas le départ d’une nouvelle polémique et je propose qu’on ne s’engrange pas dans ce sens. Bon dimanche 🙂
Merci pour cette remarque de bon sens.
Si tu aimes le petit pont José, sache alors qu’il a un petit frère à 200m en amont sur le ru et dans le même état de conservation. Nous savons que les lavoirs publics, fontaines et abreuvoirs sont apparus dans toutes les communes après 1850 par décret de santé publique suite aux épidémies de choléra. Et en 1904, le Conseil Général de Seine et Marne accorda une subvention de 150 francs pour la couverture du lavoir de Montaudier. Cela nous donne une fourchette de temps quant à la construction de ces ouvrages.