C’est le printemps
Le printemps est la saison propice aux jours quigrandissent, au renouveau de la nature, malmenée après plusieurs mois deprivation de lumière et de chaleur. C’est le moment de voir refleurir lestulipes, nicher les futurs merles, mésanges, grives qui égaieront plus tard lesjardins avec leur chant.
C’est aussi l’occasion de rappeler aux habitants duPays Créçois qu’ils vivent sur un territoire encore préservé, et qu’ils peuventagir pour entretenir cette beauté. Je vous emmène à la découverte du« peuple de l’herbe » qui se cache à chacun de nos pas, et du« peuple de l’air » qui s’envole dans un battement d’aile dès qu’ilnous aperçoit… |
Le jardinage et la « déco » ont le venten poupe, et les bienheureux propriétaires de terrains ou jardins ont unefâcheuse tendance à arracher ou tondre ce qui ne ressemble à rien, comme letrèfle, la luzerne, le plantain, pour remplacer ces herbes, régals despapillons, par des espèces non endémiques dans notre région.
C’est en partie la faute des grandes surfaces etjardineries qui proposent des mélanges fleuris, sous couvert de favoriser labiodiversité. Or, si ces mélanges présentent un aspect esthétique, pourcertains avec des espèces mellifères ou nectarifères, ils sont composésessentiellement de plantes exotiques ou horticoles. Or, les semer n’est pas favorable à labiodiversité. Je vais vous expliquer pourquoi : • parce que s’agissant de plantes exotiques,certaines, répandues sur de grandes surfaces, peuvent devenir invasives (1% desespèces introduites) et poser des problèmes à la biodiversité. • ces espèces exotiques ne sont pas reconnues parla faune locale : si elles sont parfois mellifères, ce ne sont pas des planteshôtes permettant aux animaux locaux (par exemple : les chenilles de papillons)de se nourrir, de se développer, d’exister à l’état adulte et donc de sereproduire… Et quel est le devenir d’une espèce qui ne peut plus sereproduire ? • les espèces horticoles, issues de sélectiond’espèces sauvages, vont appauvrir le patrimoine génétique de ces espècessauvages parfois menacées comme le Bleuet. En effet, une espèce horticole a unpatrimoine génétique réduit et peu diversifié d’un individu à l’autre,l’objectif étant que les individus se ressemblent tels des clones. • ces espèces sont sélectionnées sur leur beauté etnon pas leur capacité à produire du nectar et être efficace pour se reproduire.Car les espèces sauvages, non trafiquées, sont par essence plus riches ennectar. On retrouve donc dans nos jardins des plantesfleuries certes, mais aussi exotiques, sur lesquelles aucun insecte européen netrouve de nourriture ou qu’il puisse polliniser. La pollinisation de très nombreuses plantes dépenddes insectes… et réciproquement des milliers d’espèces d’insectes dépendentdes plantes à fleurs pour leur survie. Aujourd’hui,35% de notre alimentation repose sur des plantes pollinisées par lesinsectes. Sans les butineuses, la plupart des cultures n’atteignent plusune production satisfaisante. C’est le cas de nombreuses espèces sauvages(romarin, thym, lavande, moutarde), des arbres fruitiers (pommiers, poiriers,abricotiers, amandiers), des grandes cultures oléagineuses (colza, tournesol)et protéagineuses (lentilles, pois, haricots, maïs…), des cultures maraîchères(cucurbitacées, tomates, fraises). Et aussi des semences de crucifères (radis,choux, navets), d’ombellifères (carottes, céleri, persil) et d’alliacées(oignons, poireaux). Il est difficile d’imaginer un repas où les abeilles nesoient pas associées de près ! La disparition d’une quantité considérable decolonies d’abeilles sévit depuis quelques années, partout dans le monde : 1/3des colonies d’abeilles seraient décimées chaque année en France. Plusieursfacteurs identifiés contribuent à cette surmortalité : on retrouve en tête deliste les pesticides utilisés dans l’agriculture intensive, notamment leCruiser, le Gaucho, et le Régent. Les pouvoirs publics ont tardé à réagir,devant les pressions des fabricants de ces produits. A ce jour, le Régent estinterdit en France depuis 2004, et le Cruiser depuis juin 2012. Un champignon appelé Nosema Ceranae seraitégalement responsable de la disparition des abeilles, ainsi que le varroa, unacarien. Des espèces invasives, notamment des colonies de frelons asiatiques,ont également de lourdes répercussions pour l’apiculture française. Cetteespèce se nourrit des abeilles, les attaque en plein vol ou siège à l’entréedes ruches, obligeant leurs habitants à jeûner : la ponte et la fabrication dumiel sont alors stoppées, ce qui est le signe de la mort certaine de la ruche. La raréfaction des espèces végétales, la diminutionde la taille des habitats et le réchauffement climatique semblent égalementcontribuer au déclin des abeilles. Un rapport de l’ONU démontre que la pollution de l’air peut aussiinterférer avec la capacité des abeilles à trouver ou retrouver des plantes àfleurs et donc de la nourriture, dans la mesure où des odeurs et parfums quicirculaient il y a 150 ans dans un rayon de plus de 800 mètres, ne circulentplus aujourd’hui que dans un périmètre de moins de 200 mètres Sans vouloir être alarmiste, la disparition desabeilles et des autres insectes pollinisateurs aurait un impact catastrophiquesur l’agriculture mondiale : il diminuerait la production agricole etaugmenterait les prix de l’alimentation, aggravant la crise alimentairemondiale qui sévit actuellement. Les conséquences en termes de préservation dela biodiversité seraient également catastrophiques. Lespollinisateurs sont donc la source d’un véritable service écologique. Ceservice est d’autant mieux rendu que la diversité des pollinisateurs estimportante. Mais ce service est aujourd’hui menacé avec l’intensification del’agriculture, l’urbanisation ou encore les changements climatiques quiperturbent les populations de pollinisateurs. La menace qui plane sur la Valléeavec le projet de contournement de Coulommiers risque aussi d’aggraver la situation Les scientifiques manquent de données pour répondreà ces questions à l’échelle de la France. En France, le Muséum d’Histoire Naturelle, soutenupar la Fondation Nicolas Hulot, expérimente depuis 2010 le projet Spipoll(Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs) qui a pour but d’obtenir desdonnées quantitatives sur les insectes pollinisateurs et/ou floricoles enFrance, en mesurant les variations de leur diversité et celles de la structuredes réseaux de pollinisation sur l’ensemble de la France métropolitaine. Spipoll est ouvert à tous, avec un protocole en 3phases : premièrement choisir une plante de votre jardin, la photographierpendant 20 minutes minimum, puis sélectionner les images qui contiennent desinsectes. Les comptabiliser (1, 5 ou aucun insecte…). Il faut ensuites’identifier et envoyer les photos prises pour analyse par les scientifiqueschargés du projet. Des initiatives locales ne manquent pas et doiventêtre encouragées. Le Conseil Général de Seine-et-Marne a lancé unprogramme de soutien à la biodiversité dans le département, et a déjà engagé 2100 000 euros sur 5 ans (2005 – 2010) pour protéger la biodiversité par ledéveloppement des espaces naturels sensibles. Cela passe par l’acquisition ou la protection d’espaces naturelsremarquables. Un atlas des paysages destiné à recenser la diversité despaysages à protéger et à valoriser est en cours de création, ainsi qu’un atlasdynamique de la biodiversité en Seine-et-Marne prévu en 4 tomes, et dont lesdeux premiers tomes consacrés à la flore et à la faune sont disponibles. Plus proche, le SAN du Val d’Europe a créé un siteinternet dont l’objectif est simple : recenser tous les animaux et végétaux duVal d’Europe, afin de mieux les connaître, les apprécier, et donc les protéger. Comme Spipoll, c’est un site participatif qui faitappel aux habitants de cette communauté de communes pour participer aurecensement. Il suffit de proposer ses photos (oiseaux, mammifères, fleurs,arbres…), préciser de quel animal ou végétal il s’agit si vous le savez,indiquer le lieu précis et la date de la prise de vue, vos nom, prénom, âge etcommune d’habitation. Des villes comme Bussy Saint Georges seconvertissent aux prairies fleuries qui poussent désormais sur les ronds-pointsou les bordures des trottoirs. Ce n’est pas sans déplaire à certains fans dugazon anglais tondu à ras, mais qu’importe ! Il faut changer lesmentalités, et toutes les idées sont bonnes à prendre… Comme le mur végétal dela salle Altmann à Crécy-la-Chapelle. Mais l’avenir de l’équilibre biologique de lavallée du Grand Morin ne semble pas préoccuper certains élus dans notre région.Quelle est la valeur de la biodiversité pour l’intérêt de tous, face au coût ducontournement sud de Coulommiers et du barreau RN36-RD934 ? Devons nous serésoudre à observer notre faune sauvage écrasée le long de ces nouvelles routesou sur nos pare-brise ? Ou faire ensorte de limiter, comme inscrit dans la charte du Parc Régional Naturel de laBrie et des deux Morins, l’impact humain sur la faune et la flore ? Le projet du PNR est au point mort. On ne se demande pluspourquoi. Il semblerait que les rapporteurs de ce projet ne soient pasenthousiastes pour nous donner ce label. « On ne ressemble pas à la valléede Chevreuse !». C’est certain.Vous êtes en Brie, Messieurs, source de vie et d’inspiration, avec sonhistoire, son patrimoine, ses paysages et sa biodiversité. Le martin pêcheurniche sur les bords du Grand Morin. Pour combien de temps encore ? Sources : http://www.actu-environnement.com http://biodiversite.valeurope-san.fr – La flore sauvage de Seine et Marne : mieux laconnaître pour la préserver. Librairie des Musées, avec le concours du CG 77. – La faune sauvage de Seine et Marne : mieuxla connaître pour la préserver. Librairie des Musées, avec le concours du CG77. Photos : IJ
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(article vu 48 fois)
:-d) merci Indi pour cet article.
Il faut toujours une petite touffe d’orties dans son jardin.
Cela permet aux escargots de se protèger de leurs prédateurs.
Est-ce une impression mais j’ai l’impression que l’on voit de moins en moins de papillons ?
Idem pour certains oiseaux comme les hirondelles 🙁
Voila le genre d’article,ou il faut u,n maximum de commentaires,une façon de faire réfléchir nos politiques ,un sujet pour le moment bien plus intéressant que la politique, un sujet à apporter beaucoup de commentaires pour défendre notre environnement, pour se qui est de la politique garder votre venin pour le moment venu ,dévoiler ses idées et ses requêtes trop en avance permet aux politique de s’adapter à vos critiques le moment venu :-e)
Ce n’est pas qu’une impression, malheureusement. Les pesticides agricoles et à usage particulier, ainsi que le choix de plantes exogènes proposées en jardineries sont les principales causes de la raréfaction de la famille des lépidoptères. Les papillons, comme les autres insectes pollinisateurs, trouvent de moins en moins de plantes-hôtes leur procurant de la nourriture.
Moins d’insectes donc moins de nourriture aussi pour les hirondelles et autres oiseaux. Il faut savoir que l’hirondelle mange 1 fois son poids en insectes par jour. Et une nichée peut comporter jusqu’à 7 oisillons. Mais ce n’est pas la seule cause entrainant la régression de sa population. Les insectes ingérés par les hirondelles contiennent des résidus de pesticides et de pollutions de gaz d’échappement comme les métaux lourds, le dioxyde de souffre. La forte concentration dans l’organisme de ces produits affaiblit les hirondelles durant leur migration, et on constate donc une augmentation de la mortalité.
Les nouveaux matériaux de construction, trop lisses, les empêche de construire leurs nids, alors que les vieilles bâtisses et les granges restent un habitat idéal… au calme.
Ok. Je comprends maintenant. Merci Indiana ! :-d)
j’en ai vu 2 samedi faire quelques tours et puis????PFUITTT
je n’ai pas pu voir si c’était des hirondelles ou des martinets. :#
en tout cas pas des vautours..faut faire gaffe maintenant en randonnée. 🙁 🙁
Je serais heureuse d’avoir le ressenti d’un lecteur familier du site, pour qui les abeilles ont une très grande importance…
Car pour tout vous dire, j’ai trempé dans mon café ce matin une tartine recouverte de miel de printemps du rucher des mousseaux, et j’espère pouvoir en déguster encore longtemps…
Tout d’abord, désolé pour la longueur de mon intervention…mais le sujet est effectivement important à mes yeux.
Bravo tout d’abord à IndianaJones pour ce joli article printanier !
En ce qui concerne le Rucher des Mousseaux, oui l’envie de poursuivre reste entière et si l’année 2012 a été horrible (20% en volume des récoltes habituelles), c’est toujours avec de nouvelles motivations qu’on redémarre l’année 2013 sur les chapeaux de roues.
Par rapport au fond de l’article et la situation apicole, la problématique est beaucoup plus complexe que les seuls pesticides. Ce qui est rageant, c’est cette constante obstination des grands groupes de l’agro alimentaire à inventer des pestitrucs utilisés à grands renforts d’études dont on peut douter du sérieux et de l’indépendance tant in fine et quasi systématiquement, ce sont les abeilles qui sont impactées. Gaucho, Poncho, Régent, Cruiser, néonicotinoïdes (tiens un nouveau gros mot.. .) dont les effets néfastes sont plus ou moins directs (ce qui fait d’ailleurs que ces mêmes groupes se défendent d’être directement responsables) démontrent que ces gens se moquent de ces problèmes apicoles. Le problème n’est pas tant sur les effets directs (quand on utilise un insecticide, on sait ce qu’il va se passer pour l’abeille) que sur les conséquences indirectes de ces produits sur les plantes et leurs sécrétions qui constituent la base alimentaire des abeilles. J’ai notamment apprécié dans l’article le fait que c’est aussi sur le plan des habitudes domestiques qu’il faut arrêter d’utiliser tout cet arsenal chimique pour éradiquer les pestes ! Boycotez tout ce qui contient les fameux néonicotinoïdes , le fipronil (vos chats et chiens méritent mieux)
Maintenant, regardons aussi le côté floral. Ce que nous constatons, c’est qu’il devient quasiment obligatoire de nourrir les abeilles à partir de janvier/février. Nous leur redonnons du miel crémeux de printemps mais sans cela, beaucoup d’essaims mourraient de faim. Quand on considère que nous ne récoltons pas le miel fin août pour ne pas entamer les réserves d’hiver, on voit bien qu’il y a un sérieux problème. Ce problème est crucial car il conditionne beaucoup de choses. Je livre à vos réactions les éléments suivants :
-Un essaim passera d’autant mieux l’hiver qu’il aura une population importante, pour se chauffer par grand froid et pour avoir beaucoup d’abeilles pour redémarrer au printemps.
-Ce sont les abeilles de septembre/octobre qui font les populations d’hiver et il faut 3 semaines pour faire naître une abeille entre la ponte et son éclosion. Hors pour avoir de la ponte, il faut de la nourriture : du nectar et du pollen de qualité et varié. Donc si vous reculez de 3 semaines, on arrive à fin aout, début septembre.
La pauvreté florale en été fait qu’il y a peu de nectar et du pollen de quelques fleurs (quelques = 1 ou 2 voire 3 dans nos régions ; ce qui au passage revient, ramené à la durée de vie d’une abeille à nous nourrir qu’avec un ou deux aliments pendant des mois pâtes/riz, riz/pâtes ! sympa non ?). Il faut donc stimuler la ponte autrement : du sirop sucré préparé pour l’occasion, ce qui règle le problème du nectar mais pas celui du pollen. A Couilly, nous plantons chaque année 2 ha de jachères fleuries dans un bassin communal. Ce n’était pas au départ dans l’idée d’aider les abeilles que nous le faisions mais force est de constater que les ruches situées dans le périmètre sont beaucoup plus robustes au passage de l’hiver que d’autres : il ya de véritables déserts floraux l’été dans notre secteur ! Ce n’est qu’un exemple et ça ne vaut pas démonstration mais quand même, il y a une idée à creuser Je suis persuadé qu’en dehors des cas d’intoxications évidents (lorsque l’on retrouve les abeilles mortes devant la ruche ou tremblantes dans la ruche), c’est cette gestion délicate et difficile du cheptel de septembre à début mars qui est à l’origine des mortalités importantes relevées alors
Mais globalement, il ya quand même un sacré problème. Cette pauvreté florale impacte bien évidemment sur la santé des abeilles (encore l’histoire du mélange pâtes/riz) qui sans doute sont moins à même de résister à des agresseurs (maladies, virus, varroas, ). Rajoutez le frelon asiatique et les pesticides et vous comprendrez que tout est fait pour que les essaims périclitent.
Autre observation : les essaims à partir d’août présentent deux phénomènes inquiétants dont on peine à trouver une explication avérée (d’où le débat farouche entre le monde apicole et les grands groupes comme Bayer, Syngenta et autres Monsento). Premier phénomène, en août, certains essaims meurent à petit feu car la reine refuse obstinément de pondre, et ceci malgré toutes les stimulations du monde avec apport de miel ou de sirop liquide (en plus, comme c’est la famine, les abeilles des autres ruches tendent à vouloir venir piller ces ruches que l’on cherche à sauver et comme on suspecte un virus comme étant à l’origine de ce problème, on prend alors le risque de contaminer les autres essaims quand les pillardes retournent dans les autres ruches). Second phénomène, bien que repérée comme une ruche populeuse et dynamique, on trouve un matin cette ruche totalement vidée : plus de pollen, plus de miel ni de nectar frais, plus de larves, pontes ou abeilles près de naître, plus d’abeille ! Il n’y aucune trace des milliers d’abeilles qui étaient là, seuls restent les cadres de cire totalement vides, qu’on en peut même pas récupérer toujours pour des questions de risque sanitaire. Ce comportement évoqué dans l’article n’est toujours pas expliqué nous remarquons juste que c’est toujours entre 3 semaines et 1 mois après la floraison des maïs mais ici encore, ce n’est qu’une observation et si l’origine du problème était si évidente, ça se saurait déjà !
Donc oui, le monde des abeilles va mal. Beaucoup de personnes essaient de s’y mettre mais beaucoup abandonnent car leurs essaims ne passent pas l’année. L’apiculture est l’école de la patience et de la maîtrise de soi (comprenez que toute erreur d’intervention se paie cash avec ces insectes globalement très calmes) ; mais on comprend que les personnes qui vivent de ce travail aient de quoi être en colère quand on comprend tout cela.
Sujet vaste, passionnant et sans doute un des défis majeurs de nos sociétés dites modernes.
Merci Jlv pour ce commentaire, qui enrichit et complète l’article grâce à des infos que seuls les gens de terrain peuvent connaître.
Quand on regarde bien les photos (même si elles ont été sélectionnées sinon vous en auriez eu… au moins 96 !), les abeilles et papillons photographiés se nourrissent souvent sur la même fleur (la violette, qu’on nomme scabieuse des champs) ou sur un simple pissenlit.
Ces pissenlits, qui n’ont rien de sexy dans un jardin, sont mellifères, et sont une importante source de nourriture pour les abeilles car ils produisent du pollen tôt au printemps mais aussi jusqu’à l’automne, puisque la floraison se poursuit et assure une source nutritive continue.
J’ai lu qu’ils assuraient le quotidien d’une centaine d’espèces d’insectes, friands de pollen de pissenlit.
C’est la première chose qu’on arrache, mais qui pourrait assurer leur survie… 😕
« Second phénomène, bien que repérée comme une ruche populeuse et dynamique, on trouve un matin cette ruche totalement vidée : plus de pollen, plus de miel ni de nectar frais, plus de larves, pontes ou abeilles près de naître, plus d’abeille ! Il n’y aucune trace des milliers d’abeilles qui étaient là, seuls restent les cadres de cire totalement vides, qu’on en peut même pas récupérer toujours pour des questions de risque sanitaire. »
Ce phénomène est appelé « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles (ou CCD pour Colony Collapse Disorder) et reste à ce jour inexpliquée. Les pistes avancées sont d’ordre parasitaire (avec le varroa) ou viral (virus IAPV), et comme vous le disiez, les pesticides, et la réduction des variétés florales susceptibles de fournir de la nourriture aux pollinisateurs.
Je trouve aussi intéressante l’idée que les abeilles soient les « sentinelles » bio-indicatrices de l’état de notre environnement. En désertant les ruches subitement, elles sont peut-être là pour nous signifier qu’il y a urgence à s’occuper réellement d’elles :#
Autre point en complément, comme vous l’aurez compris, un essaim présente une entité essentielle qu’il faut tout faire pour sauver.
Nous entrons dans une période cruciale pour les abeilles, celui de l’essaimage.
Vous avez toutes et tous sans doute déjà vu ces boules d’abeilles branchées dans un arbre, sur un mur, une haie… seul réflexe, contactez un apicultueur pour le récupérer car ces abeilles n’ont alors qu’une seule préoccupation : trouver un nouveau logis.
L’essaimage est en effet leur mode de reproduction, il ya quelque part une autre moitié de l’essaim d’origine avec de jeunes reines qui tentera de poursuivre la vie de la colonie… et tout le monde aura compris que plus rien n’est simple pour elles.
Alors, pas de panique, appelez votre mairie, il ya forcément le numéro d’un apiculteur du coin qui viendra chercher les abeilles !
Sans les abeilles, plus de pollenisation et à terme plus de vie !
Protitons de cet articmle pour en appeler à plus de civisme dans l’utilisation des herbicides et autres fongicides.
En tant que candidat, je m’engage à utiliser des produits naturels pour nos espaces verts quitte à revenirà la binette s’il lefaut !
Des expériences intéressantes ont donné leurs preuves en Bretagne.
Félicitations Franck pour cet article très intéressant illustré de superbes photos :-e) :=!
belles photos et un bel aperçu de la faune.
Chez moi j’ai réservé un espace de 400M2 depuis 3 ans que je laisse à l’état « sauvage »..compris dans un espace d’arbres fruitiers sans aucun traitement -pas de tonte etc…
malheureusement je ne suis pas autant observateur que Franck ou équipé d’un appareil photo performant; mais quand arrive l’été, j’y constate quand même une certaine activité.
côté « végétal »;J’ai une dizaine d’orchid-bouc qui survivent bon an mal an.
c’est Franck qui m’avait instruit de l’existence de ces quelques plantes il y a 2 ans environ.
En tout cas, je peux témoigner que les abeilles aiment bien aller chez retraitactif ! : 😉
certes; en tout cas au moins une fois; je constate que vous vous souvenez. :-d)
nous, nous n’étions pas très rassurés et avons été admiratif devant votre « maestria » :=!
Mon carré » sauvage » ne semble pas très actif côté animaux; probablement dûà la saison un peu bouleversée??
je suis déçu des orchid bouc;juste un semblent de floraison puis plus rien.
🙁 :#
Sur la photo au dessus de celle de l’araignée, vous pouvez apercevoir l’andrène de la scabieuse, une abeille élégante et longiligne, reconnaissable à ses points sur l’abdomen et ses poils orangés. Cette abeille est solitaire, et dite inféodée à cette espèce, car elle ne récolte le pollen nécessaire pour se nourrir que sur cette fleur.
C’est sûrement stupide, mais je pensais que toutes les abeilles se ressemblaient (petites au corps tout en rondeurs). En fait, ce que je prenais pour des petites guêpes (corps plus fin et allongė) seraient aussi des abeilles ?
eh oui, la famille des hémynoptères est très vaste !
Concernant les chenilles processionnaires, où en sommes-nous ? Il paraîtrait que cela soit devenu préoccupant…
J ai lu avec beaucoup d’intérêts ce sujet méritant à double titre:
Au niveau de son contenu qui met en exergue le rôle majeur des insectes et au niveau de l’homme qui le responsabilise dans ses actes de tous les jours.
Bien que non spécialiste en la matière mais comme beaucoup, soucieux de notre environnement je constate que cet article ne fait pas de référence avec la floraison des arbres.
Or cette année, contrairement à l’année passée, tous les arbres ont vu leur floraison magnifique et non stoppée par un coup de gelée.
Le résultat est que l’année 2013 sera, sauf incident météorologique de dernière minute de type grêle, une année à fruit car les fleurs ont, en grande majorité, été polénisés. ( près de 90% des fleurs n’ont pas coulés comme l’on dit dans notre jargon de jardinier.)
Je souhaitais juste rappeler que les fleurs ne sont pas les seuls à jouer un rôle majeur dans l’écosystème mais que les arbres jouent aussi un rôle prépondérant.
Pommiers, cerisiers, pruniers, mirabelliers, quetschiers, poiriers, Lilas, fleurs à papillons ‘même si cet arbuste à tendance invasive doit être limité, citronniers, orangers, abricotiers, fresnes, forsissia, toutes les fleurs à bulbe du type tulipe, glaieuls, etc, offrent tous des fleurs plus ou moins odorantes mais dont les abeilles, les guêpes; et une multitude d’insectes viennent s’y délecter.
Tout ceci ne retire en rien le problème des traitements agricoles qui à titre personnel me dérange fortement rien qu’à l’odeur lorsque nos agriculteurs les effectuent. Au vue de notre taille par rapport au monde des insectes, ces traitements ayant à coup sur une incidence sur l’homme, il va de soit que sur les insectes ces traitements jouent un rôle néfaste.
Mais tant que l’homme dans son ensemble sera confronté à la nécessité d’une production de masse (arguments de nos agriculteurs), le problème subsistera avec des conséquences inquiétantes pour ne pas dire dramatiques pour l’environnement.
Tout ceci pour dire que les arbres ou arbustres en nombre suffisants sur une propriété, les fleurs cultivés peuvent sans problème remplacer un herbier improvisé ou le compléter.
:-e)
Plus les traitements du parcours de santé au Pré Manche, on pulvérise 30 à 40cm sur les deux côtés avant que l’herbe jaunisse personne se c’est rien.
les enfants jouent dans l’herbe traitées, les animaux tenues en laisse mange l’herbe pour se purgé et après on imagine bien la suite, sans parler des oiseaux qui trouve des vers de terre pour nourrir leurs nichées qui ne feront que mourir
🙁
C’est vraiment catastrophique…
Merci pour l’intérêt porté à cet article, et la nécessaire prise de conscience des incidences humaines sur l’environnement. Mais aussi la prise en compte des effets visibles sur la faune et la flore, qui avec l’accumulation des produits toxiques, touchent aussi notre santé.
Dans cet article, la pollinisation des arbres fruitiers est évoquée dans la perte de production agricole. Il est vrai que cette année, les arbres fruitiers jouissent d’un climat plutôt doux durant la période de floraison. Mais cela ne changera rien sur la production fruitière si les populations d’insectes pollinisateurs sont déficientes et ne jouent plus leur rôle.
Il y a un autre point que j’aimerais développer pour les non-spécialistes… c’est une histoire de biomasse ! Les arbres ont un rôle dans les écosystèmes par rapport à la diversité que proposent les diverses essences présentes sur le terrain. Or, en terme de biomasse, il faut savoir qu’un M² de prairie, puis de culture est plus élevé en biodiversité et en échange carbone qu’un M² d’essences d’arbres.
En simplifié… il vaut mieux couper un arbre que de supprimer 10 M² de prairie ou 20 M² de culture agricole.
A vrai dire, c’est pas si simple… Effectivement, on ne peut que constater la progression de la chenille processionnaire du pin dans le nord de la France. D’ailleurs, elle est aussi présente aujourd’hui en Ile de France mais je n’ai pas encore observé cette espèce sur notre secteur… Par contre, une autre espèce de chenille qui affectionne le sureau, oui !
Les entomologistes imputent cette progression au réchauffement climatique. Pour ma part, d’un point de vue éthologique, il semblerait que cette espèce ait profité de l’extension des plantations de conifères à pousse rapide, c’est à dire sur 25 ans, au détriment des essences nobles à pousse lente, qui peuvent atteindre leur hauteur de coupe dans 50 ans.
Et les détruire n’est pas si aisé. Les chenilles provoquent des problèmes occasionnées par ses poils urticants, voire mortels pour nos animaux domestiques si l’envie leur prenait d’en goûter une. Et à son état imago (adulte), le papillon ne se nourrit pas car il ne possède pas de trompe. Donc pas de pollinisation !
Par contre, je vous conseille quelques nichoirs à mésanges car elles en raffolent !
Je te confirme Indiana que la chenille processionnaire est installée dans notre secteur… Et c’est pas d’aujourd’hui. Il semblerait que ce soit un problème depuis quelques mois.
De quelle chenille processionnaire veux-tu parler ? Celle du pin ou celle du chêne ?
Ce sont deux espèces bien distinctes.
La chenille processionnaire du pin colonise surtout le sud de la Seine et Marne. A ce jour, sa progression lui a permis d’arriver jusqu’au Châtelet en Brie. D’après ce que j’ai lu, sa progression vers le nord du pays est en partie dûe aux corridors des autoroutes, qui sont bordés de pins noirs et qui lui servent de moyen de transport (bitume + soleil = couloirs ascendants qui permettent aux papillons de progresser).
La chenille processionnaire du chêne a toujours été présente dans notre région. Sa population est plutôt disparate et s’adapte à la consommation d’autres végétaux en cas de disette (comme l’observation faite sur un sureau). Néanmoins, elle semble de plus en plus pulluler dans les milieux urbains qui lui offrent une nouvelle niche écologique. De plus, au stade adulte, le papillon ne se nourrissant pas, il est peu sensible à l’effet des pesticides. L’urbanisation repousse l’aire de répartition des passereaux, principaux prédateurs des chenilles. Sachant que les poils urticants contenus dans les nids restent actifs durant 1 voire 2 ans et que les chenilles les libèrent si elles sont agressées, il y a effectivement un problème qui risque d’en gratter plus d’un en ville !
J’ai vu que la préfecture de Seine-et-Marne a pris un arrêté en mars 2012 sur ce problème. Pour l’instant, on en est à observer leur biologie, leur répartition sur le département, étudier les méthodes de lutte pour limiter les dégâts, et informer les populations sur les effets urticants, allergènisants des poils de chenilles sur la santé.
C’est sans doute celle du chêne. Jusque là je ne faisais pas la différence…
Oui en effet, on commence à en voir en ville.
Tu as répondu à ma question :-d)
Tu as le droit de revenir la semaine prochaine ! 😉
Les fleurs comme le Cosmos, le Soleil et l’arbre appelé l’Arbre à papillons sont-ils bénéfiques ?
Pour le Soleil, à savoir le tournesol, cela dépendra de la variété implantée. Puis, les graines attireront les passereaux. Par contre, l’arbre à papillons reste une plante exotique invasive si elle n’est pas entretenue. Elle produit du nectar qui attire les papillons, certes, mais au détriment des espèces nectarifères endémiques.
J’ai bien fait de te poser la question alors. 😉 Merci, je vais éviter ces deux espèces. Les passereaux c’est pas bon pour les cerises non ?
De toute façon, les oiseaux seront avant toi si les cerises sont mûres ! 😀
Ce sont les étourneaux qui font des ravages dans les cerisiers.
Pour les graines sur les tournesols, pas avant septembre, donc si tu souhaites en avoir quelques uns dans ton jardin…
Peu de mirabelles en prévision cette année. Dommage.
Il fait bon, comme c’est agréable. On respire mieux ! Le meilleur moment de la journée : le matin de bonne heure.
A quand un article « c’est l’été » ? 😛
Monsieur Indiana, pourquoi ne pas faire un articles sur les araignées qui se préparent à rentrer dans nos demeures en prévision de l’hiver ? 😉
Septembre approche.