L’Atelier Vitrail des Ateliers du Grand-Morin
L’atelier est de petite taille, tout discret, situé au fond de la cour occupée par l’Atelier du Figuier, rue Serret à Crécy.
Toute en longueur, la forme de la pièce est plutôt bien adaptée à l’activité pratiquée ici, par 3 à 4 stagiaires, à la fois. Ils dessinent, ils font chanter le verre, ils découpent de multiples pièces multicolores, coupantes et fragiles pour, au final, les assembler entre elles, au plomb ou au cuivre, en une composition décorative toujours lumineuse : le vitrail. Alain Lecuyer, maître verrier, est le maître des lieux. C’est lui qui anime depuis plusieurs années le cours « vitrail » proposé par les Ateliers du Grand Morin. Ce professionnel est connu des créçois qui ont fréquenté les différentes manifestations de promotion de l’artisanat d’art, notamment celle qui avait été organisée à la collégiale en septembre 2011, sous le patronage des Compagnons du Tour France. |
Difficile d’évoquer le vitrail sans penser aux cathédrales gothiques. Le vitrail est pourtant une technique ancienne connue dès le haut moyen âge. Elle a traversé les siècles en se renouvelant, en s’adaptant au fil des évolutions technologiques et artistiques. Plus proches de nous, les styles art nouveau et art déco ont renforcer la place du vitrail comme moyen d’expression architecturale tant en intérieur qu’extérieur.
Utiliser couleurs et lumière afin de "diriger la pensée des fidèles
par des moyens matériels vers ce qui est immatériel c’est ainsi que l’Abbé Suger, historien et conseiller des rois Louis VI et Louis VII, qui commanda les vitraux de la basilique
St Denis en 1144, définissait la fonction du vitrail religieux Symbole de la lumière sacrée, de la transcendance du divin, le vitrail est sans conteste un art Débutant, ou confirmé, tout le monde peut s’inscrire aux cours qui commencent chaque année en septembre ou octobre. L’objectif de chaque stagiaire est de s’initier, voire pour les plus assidus, de commencer à maîtriser la technique du vitrail. Chacun progresse en fonction de son goût, ses dispositions, ses ambitions. Dans tous les cas, le stagiaire aura l’occasion de réaliser un ou plusieurs vitraux de ses propres mains et cela dès la première année. Une satisfaction intense que partagent tous ceux qui se sont lancés.
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Les premières réalisations des stagiaires sont des compositions assez élémentaires. Mais rapidement, ils s’attaquent à des projets plus complexes, plus ambitieux, présentant selon les dires du maître, une belle facture technique et esthétique.
Travailler le verre demande un peu de force et beaucoup d’attention car si la matière est belle, elle est aussi rebelle. Eh oui, gare aux doigts des débutants. |
La réalisation d’un vitrail est un travail de longue haleine qui demande un sens artistique, de l’habileté manuelle et beaucoup de persévérance.
Tout d’abord, il convient de trouver un sujet, soit en s’inspirant d’une œuvre existante soit en imaginant une figure ex-nihilo. A chacun son style, ses préférences, ses couleurs. Une maquette du modèle est réalisée à une échelle un dixième. C’est le dessin du vitrail qui intègre toutes les pièces, les couleurs. La maquette est ensuite agrandie sur un gabarit à l’échelle 1. Un calque est réalisé pour conserver une copie du modèle. |
La figure produite à l’échelle 1 est alors découpée pièce par pièce, pour obtenir une sorte de puzzle.
Ces pièces de papier vont servir de gabarits. La découpe s’effectue au moyen d’une paire de ciseaux spéciale qui permet de corriger la dimension afin de prendre en compte l’épaisseur du joint de plomb, qui sera utilisé pour assurer l’assemblage des pièces. Les pièces de verre se différencient les unes des autres par leur formes bien sûr mais aussi par la nature du verre utilisé, caractérisée par sa texture, son fil, sa couleur. |
Il s’agit alors pour le stagiaire de découper des pièces de verre selon les gabarits papier réalisés en phase de conception.
Ce travail purement manuel est des plus délicats. Il s’agit d’appliquer un gabarit papier sur une plaque de verre puis, en suivant le contour du gabarit, de rayer le verre à l’aide d’un outil spécial : un coupe verre. C‘est à ce moment précis que le verre doit chanter. S’il n’a pas chanté, la séparation, ou décrochage, des morceaux risque de tourner au drame. Le verre se casse alors en dehors de la rayure censée suivre le pourtour de la pièce. Si un tel incident survient, il n’y a plus qu’à recommencer l’opération.
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La forme définitive est donnée au moyen d’une meule qui permet éliminer l’excédent de verre laissée au moment de la découpe qui sert de marge de sécurité aux stagiaires, les moins expérimentés.
Puis, les pièces de verre mises à dimension, sont placées sur le calque réalisé au moment de la conception. La découpe s’achève quand toutes les pièces du puzzle sont en place sur le calque.
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Vient alors une phase technique assez complexe, l’assemblage.
Dans la technique du Tiffany, l’assemblage des pièces de verre se fait au moyen de cuivre. Dans la technique traditionnelle au plomb, on utilise un "rail" de plomb. Celui-ci, en forme de "H", est inséré tel un joint entre les différentes pièces de verre qui prennent position dans les encoches formées par le H. Vient en fin de processus, la soudure des rails de plomb au niveau de tous les points d’intersection. Un masticage complémentaire permettra d’améliorer la tenue d’ensemble et d’assurer une étanchéité de l’ouvrage pour utilisation en extérieur. |
Pour satisfaire votre curiosité et découvrir l’atelier vitrail, plusieurs occasions vous seront offertes dans les mois qui viennent.
1) Le 25 mai prochain lors du prochain festival organisé par Paul de Mémoire Visuelle. Cette année, la formule "des Coloriés" portera un autre nom. L’atelier vitrail des Ateliers du Grand Morin, exposera quelques réalisations et si vous pourrez entrer en contact avec des stagiaires ou Alain Lecuyer. 2) Nouveauté cette année, il vous sera aussi possible de passer à l’atelier lors de séances "ouvertes", au cours du printemps. Si vous êtes intéressé, vous devez d’abord prendre contact avec Alain Lecuyer (voir ci-dessous les coordonnées) pour convenir d’une date, correspondant à une séance de cours. 3) L’Atelier vitrail sera présent sur le stand des Ateliers du Grand Morin lors prochain Forum des Association, 4) Vous pourrez enfin rencontrer Alain Lecuyer, les 19 et 20 octobre 2013, à l’occasion des JOURNEES DES METIERS D’ART qui se tiendront à la Collégiale de La Chapelle. |
ALAIN LECUYERCréation de Tableaux, Sculptures, Vitraux, Luminaires sur mesure
Né à Cabourg, Calvados. Vit à Annet sur Marne depuis 1971. Elève de Christiane Andrieux Maitre Verrier de renom, dans le cadre de ses cours dispensés à L’A.D.A.C Paris pour la conception et la réalisation de vitraux. Expositions Le mélange des techniques du plomb, de la méthode Tiffany et du fusing est pour moi prétexte à la création en toute liberté, me donnant ainsi le plaisir sans cesse renouvelé de formes et d’objets dont la lumière est la principale actrice. Président de l’Association Annet Plastic Arts. Contact : Alain Lecuyer 37 rue de Rigaudin
77410 Annet sur Marne. Tél : 06 07 88 52 45 Mail : lecuyer.al@wanadoo.fr
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Je me suis toujours demandé comment se fabriquaient les vitraux. Voila qui est clair, je dirais même lumineux comme un vitrail !
Les modèles présentés sont étonnants de fraicheur et d’originalité. C’est vrai qu’on connait le vitrail d’abord comme représentation des écritures dans les églises et cathédrales. Une forme de bande dessinées de l’époque qui alliait judicieusement l’éclairage avec la délivrance d’un message. Un concept technologique de pointe finalement !
Merci à jna de nous avoir fait découvrir cet atelier insoupçonné si proche de nous.
C’est vrai que nous avons tendance à faire un rapprochement entre les vitraux et leur utilisation liturgique. Les égyptiens et les romains utilisaient le verre coloré pour la décoration de thermes, de villas, pour créer des lumières tamisées… ambiance « Discoteca », déjà à l’époque !
Le verre coloré ornait aussi certains objets.
C’est à la fin du XIXe siècle avec l’apparition du mouvement « art nouveau » que le verre coloré redevient un art vivant… et accessible à tous.
Bravo à tous ceux qui font perdurer cet art !