Voulangis vu par les artistes : Sugimoto "Haystacks" – épisode 2
En observant les indices laissés par l’artiste sur le tableau, ils nous montrent le côté Nord grâce à l’ombre du personnage portée vers la droite du tableau. Une route venant de l’Est, avec un premier virage vers le Sud, puis un second repartant vers l’Ouest. Trois meules qui nous suggèrent la proximité d’un ferme (contrairement à une meule isolée). Il y a un arbre en premier plan de l’autre côté de la route. Des bosquets et des arbres sont en arrière plan sur la colline.
Le site géoportail met à notre disposition un outil pour remonter le temps, avec les fameuses photos aériennes. La photo la plus ancienne consultable sur ce site date de 1936, soit quatre ans après l’exécution de cette oeuvre. Et pour une fois, le hasard fait bien les choses… Sur cette vue, on peut apercevoir trois meules dans un champ le long de la route du Luttin. Comparons un détail de la photo agrandie dans le même sens d’exposition de la toile. Outre les indices donnés par les meules rassemblées dans un champs quatre ans après, la route en forme de « S » , l’arbre en face des bosquets (des alignements de pommiers me semble-t-il) et les arbres sur la colline en arrière plan, on sait qu’il il existait bien une ferme sur la route du Luttin, à l’entrée du Montoir. Voici une cpa empruntée à José qui nous montre cette ferme au début du XXe siècle. Et le même endroit en ce début de XXIe siècle. La route s’est élargie. Le trottoir et les nouvelles constructions ont empiétés sur les champs et vergers. Il n’est plus possible de retrouver la même perspective que sur le tableau mais on peut quand même s’en faire une idée… C’est, selon mes observations, sur la route du Luttin à quelques pas de cette prise de vue, qu’Henry Sugimoto posa son chevalet et trouva l’inspiration pour peindre « Haystack of Voulangis ». A suivre …
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merci à tout les personnes intéressés par l’argent et aux élus qui ont contribué, pour que notre jolie vallée des peintres soit à jamais défigurée.
que plus un seul peintre trouverai une inspiration par la défiguration de ce patrimoine ,fini la vallée des peintres 😐
Allons, Serge ! La vallée, tout du moins dans notre secteur, n’est pas encore si défigurée que ça par l’urbanisation. A Voulangis, comme sur d’autres communes avoisinantes, l’expansion de constructions immobilières apparaît dans les années 80. Elle n’a pu être possible dans la rue du luttin qu’à la fermeture de l’exploitation agricole… faute de repreneur, peut-être déjà, à l’époque.
De plus, les communes devaient faire face à la désertification rurale pour ne serait-ce que (et c’est encore valable aujourd’hui) maintenir des sevices publics comme une école.
Il n’y a pas toujours eu qu’une » affaire d’argent » derrière ces « maisons champignons ».
Et heureusement pour nous, pour le plaisir de tous, les artistes d’aujourd’hui, professionnels et amateurs, sont toujours présents dans la « vallée des peintres du Grand Morin » qui reste pou nous tous, une « source »… d’inspiration.
La rue du Luttin est celle qui a le plus changé ces dernières années, avec ces maisons neuves tout le long.
L’urbanisation s’est arrêté avec la crise, et l’on ne construit guère plus depuis 4 ans.
Tu parles de l’école. Elle a perdu des élèves ces dernières années, mais ce n’est pas du à une diminution de la population mais à un certain nomadisme scolaire …
A propos d’argent, et c’est peut-être aussi un frein à l’expansion, les prix des terrains sont totalement dissuasifs et peu justifiés sinon par la rareté.
Concernant le prix des terrains, il faut dire qu’ils sont plus chers dans les endroits agréables, qui plus est relativement bien situés par rapport à Paris, je dis relativement car il y a évidemment plus près et mieux desservi. D’autre part je sais bien qu’il ne s’agit pas ici de terres agricoles, mais votre région fait partie du bassin parisien où les terres à blé sont les plus chères de France. Cela a t-il, indirectement, une incidence sur le prix des terrains à bâtir ?
Le prix du terrain agricole est très bas par rapport au prix du terrain à bâtir, le rapport est de l’ordre de 1 à 1000.
Pour rester dans le domaine agricole, s’il est vrai que les terres à blé c’est un peu plus cher qu’ailleurs, une terre à blé est bon marché par rapport à une terre à maraichage ou à arbres fruitiers. Et je ne ferais pas la comparaison avec les terres viticoles …
Ce n’est donc pas la raison qui fait que c’est si cher, mais plutôt la rareté. La proximité de Paris est un argument des promoteurs, en général mensonger car ils se gardent bien de donner les temps de parcours aux heures de pointe.
Je me rends bien compte, quand je prends le train entre Esbly et Crécy pour aller à nos Assemblées Générales, que votre vallée « n’est pas encore si défigurée par l’urbanisation ». C’est très frappant de voir se succéder, la banlieue urbanisée de façon dense, puis de moins en moins dense, puis d’entrer dans un nid de verdure, très frappant et très beau.
pas encore..vous avez raison de le souligner probablement pas encore pour longtemps :#
Coutevroult qui va être absorbée en grande partie de sa surface très rapidement , n’est qu’à 2 km par la route de la « frontière » avec Crécy.
L’ultime chance qui reste pour Crécy, c’est d’avoir une topographie assez escarpée.
les promoteurs n’aiment pas les dénivelés.
Par contre Crécy étant encerclée de terrains agricoles assez plat ou en pente réguilère côté EST et côté NORD…??????? :# 😮
Cela reste une hypothèse. Il n’y avait probablement pas que ces meules-là à Voulangis. La différence avec les lieux actuels laisse perplexe. Une route rectiligne contre un chemin tortueux. Une horizon plat contre un paysage vallonné. Mais il est vrai que l’artiste a pu aussi embellir la réalité et laisser libre court à son imagination.
Effectivement, il y avait un autre regroupement de meules à Voulangis en 1936, non loin de la ferme située sur le sentier de la Marre Pottier. Elles sont, certes, dans un champs près du sentier qui n’a pas une forme de « S » et de plus, il n’y a aucune végétation aux alentours des meules. Dans mes recherches, j’ai aussi inclut le fait qu’ Henry Sugimoto, qui avait élu domicile à Villiers sur Morin, a dû emprunter plus d’une fois la route du Luttin pour rejoindre son ami, André Dunoyer de Segonzac, qui résidait à Serbonne. D’ailleurs c’est en suivant son chemin de Villiers à Serbonne que tu peux découvrir le lieu de « Winter at Voulangis ».
Rectification : la ferme se situe sentier des Marres et le champs sur les Terres Blanches.
Le chemin de Villiers à Serbonne passe par le Luttin, L’argument est convaincant, j’en conviens.
Et si on suit le chemin emprunté par Sugimoto pour se rendre de Villiers à Serbonne, il y a aussi une autre perspective d’une oeuvre, proposée par l’artiste. Celle de l’église de Voulangis plus connue sous le nom « Church of Tigeaux »… Mais bon, on ne peut pas en vouloir à l’auteur d’avoir eu du mal à retenir tous les noms des hameaux du coin.
Mais le clocher n’aurait-il pas du se trouver dans la perspective ?
Sauf s’il était aussi dissimulé derrière la végétation. Il l’a peut-être aussi « ignoré », tout comme la ferme. Va savoir ? D’ailleurs à ce propos, sur la cpa le clocher est « crâmé » dans la sur-exposition du cliché au niveau du ciel. Ça ne veut pas dire pour autant que le cliché date d’avant la construction de l’église.
Henry Sugimoto aimait jouer des effets d’optique. Ses oeuvres « hiver à Voulangis » de 1931, mais surtout celui de 1932 qui appartient à tous les créçois et qui est caché normalement à la mairie, sera certainement plus « parlant » pour compendre les vues recherchées par l’artiste.
« Ça ne veut pas dire pour autant que le cliché date d’avant la construction de l’église. «
Oui d’autant plus que l’église de Voulangis a été construite en 1824, soit bien avant les premières cartes postales.
oui, c’est bien grace à la photo actuelle que je me suis aperçu que l’on distinguait tout juste le clocher en arrière plan sur la cpa.
Il y a comme une déclivité sur la gauche, comme un creux qui ne ressemble pas au plat du plateau ! 😛
Par ma part, je ne vois qu’un éloignement des arbres dans la perpspective. Il y a bien le plat du plateau du Luttin et la colline donnant sur Moulangis (voir sur la dernière photo).
Aux nostalgiques de la meule de foin…avez vous enfin trouvé l’aiguille qui se cache dedans :-d) 😀 🙁
j’ai une montre en forme de meule qui recèle 2 aiguilles qui m’indique l’heure 🙂