Les législatives enjeu local, 2ème tour

Je reviens sur le questionnaire envoyé aux candidats aux législatives.

Nous venons de recevoir la réponse de M Riester.

Je publie donc dans la suite, les questions pour rappel, la réponse de M Riester, et je reporte celle de Mme Escuyer déjà diffusée, afin que nos lecteurs puissent comparer les réponses des 2 candidats du second tour.

Les sujets abordés dans le questionnaire : Développement économique, transports, PNR Brie et Morin, gaz de schistes sont les sujets principaux de ce questionnaire envoyé aux candidats. 

Bonne lecture, et n’hésitez pas à donner votre avis. 

Environnement et développement économique :
a) Comment selon vous, concilier environnement et développement économique dans nos territoires ?
b) Quelles orientations majeures seraient selon vous à inscrire dans le Scot du bassin de vie de Coulommiers actuellement en cours d’élaboration ?
c) Estimez vous la multiplication envisagée des zones d’activités économiques sur nos territoires, compatible avec la préservation des terres agricoles et les caractéristiques de nos paysages ruraux ?

Contournement de Coulommiers :
a) Estimez vous nécessaire que soit réalisé un contournement routier de Coulommiers ?
b) Si votre réponse est positive quel tracé (Nord ou Sud) retiendrait votre préférence ?
c) En toute hypothèse, quelles garanties et mesures devraient être apportées pour que soit assurée la tranquillité des riverains et la préservation des vallées de l’Aubetin et du Grand Morin ?
d) Estimez-vous nécessaire, comme s’inscrivant dans la logique du contournement de Coulommiers, la réalisation du barreau de raccordement routier RD34/RD36, dans la vallée classée du Grand Morin ?
e) Estimez-vous ce(s) projet(s) hors de portée des crédits budgétaires dont dispose le Département de Seine-et-Marne qui n’envisage pour le moment que des aménagements visant à améliorer le trafic et la sécurité notamment dans le secteur de Coulommiers ?

Parc Naturel Régional de la Brie et des deux Morin :
a) Quel est votre degré d’adhésion à la création de ce projet moteur pour nos territoires ?
b) Quelle part serait la vôtre pour la concrétisation et le développement de ce projet ?

Exploitation de l’huile de schiste en Seine-et-Marne / refonte du code minier :
a) Estimez vous que la loi du 13 juillet 2011 qui interdit en France l’exploration et l’exploitation d’huiles et de gaz de schiste par fracturation hydraulique, nécessite des évolutions législatives ?
b) Etes-vous favorable à la mise en œuvre des expérimentations prévues par cette loi (article 4) ?
c) Etes-vous favorable à une refonte du code minier et dans l’affirmative, sur quels points particuliers devrait-elle porter ?

Réponse de M Riester

J’ai bien reçu votre questionnaire et, comme je m’y suis engagé, je tiens à vous apporter une réponse détaillée et concrète.
Les enjeux que vous évoquez sont tous liés à la question majeure de la protection de notre cadre de vie et s’inscrivent dans une vision globale du développement de notre territoire.

Aujourd’hui, l’action publique ne se conçoit plus sans la prise en compte des enjeux liés à la protection de l’environnement. L’impact environnemental de chaque projet doit être évalué et adapté, au cas par cas, aux impératifs de protection de l’environnement et aux principes du développement durable.
Les documents d’urbanisme doivent nous permettre, au niveau local, de mettre ces principes en application. Notre futur SCoT doit limiter le mitage, trouver des solutions au problème du logement, à la question des transports et maintenir un équilibre entre zones d’activité et emplois de centre-ville. Ces zones d’activités doivent notamment permettre aux habitants de notre bassin de vie de travailler à proximité de leur domicile. Toutefois, nous devons préserver l’agriculture dans notre bassin de vie et préserver des espaces naturels : cette équation complexe peut être résolue dans notre futur SCoT, à condition de faire preuve d’un grand pragmatisme.
Ce SCoT devra aussi aborder de face les problèmes de circulation auxquels le bassin de vie de Coulommiers est confronté, et que nous ne pouvons pas nier. Les dernières études du Conseil Général montrent par exemple que plus de 18 000 véhicules circulent chaque jour sur la RD934, en plein coeur des communes de Mouroux et Coulommiers. Même les petits villages ne sont pas épargnés : Mauperthuis notamment connaît un trafic particulièrement élevé par rapport à sa population. Je pense que ce trafic de transit doit être dévié en-dehors des zones urbaines, car il génère une pollution sonore et atmosphérique importante, insupportable pour les riverains. Il pose également des risques importants en matière de sécurité routière. A en juger par les études disponibles diligentées par le Conseil Général, le contournement routier de l’agglomération columérienne par le sud est la solution la plus opportune. Nous attendons cependant une étude plus fine de ses services, pour le tracé nord.
Si, comme je le souhaite, le projet de contournement de l’agglomération columérienne doit être mené à son terme, le maître d’ouvrage devra s’attacher à insérer cet aménagement le mieux possible dans le paysage, afin de limiter au maximum les nuisances sonores et visuelles.
Ce problème de trafic se rencontre aussi sur le bassin de vie de Crécy-la-Chapelle. L’ouverture à court terme de la voie A4 / RN36 risque d’ailleurs accroître les nuisances dans des villages comme Villiers-sur-Morin, Voulangis, Tigeaux et Crécy-la-Chapelle et je regrette que le Conseil Général, qui est compétent en matière de maillage routier départemental, ne développe aucune vision globale sur le sujet, et fasse le choix de ne rien faire… Il appartient aux élus du canton de Crécy-la-Chapelle de réfléchir à des solutions adaptées au niveau local. Cette réflexion peut se faire par exemple dans le cadre des travaux d’élaboration du SCOT.
In fine, c’est bien de la volonté politique du Conseil Général de Seine-et-Marne que va dépendre la concrétisation de ces projets.

Je suis favorable au projet de Parc Naturel Régional de la Brie et des deux Morin : j’ai largement participé aux travaux de l’Association des élus pour le projet de PNR, ainsi qu’à ceux du Comité de Pilotage mis en place par le Conseil Régional d’Ile-de-France, par l’intermédiaire de ma suppléante, Marie-Pierre Badré. Par ailleurs, le Conseil Municipal de Coulommiers a choisi d’adhérer au syndicat mixte de préfiguration, qui devrait être constitué dans quelques mois. Je pense toutefois que ce projet de PNR ne peut pas être une réponse à tous les défis de notre territoire. Par exemple, il ne résoudra pas à lui seul les problèmes de chômage ou de déplacements que nous rencontrons. Qui plus est, il ne devra pas pénaliser notre agriculture et être adapté à l’hétérogénéité du périmètre retenu.

Pour protéger notre cadre de vie et il est tout à fait possible d’intervenir sur le plan législatif. J’ai ainsi été à l’origine, avec Christian Jacob et Michel Houel, de la loi de juillet 2011 visant à interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique. Le texte adopté est clair et précis, et prévoit également l’abrogation des permis exclusifs de recherche comportant des projets ayant recours à cette technique de fracturation hydraulique. Je pense que cette loi répond à l’objectif fixé et qu’elle apporte toute la sécurité juridique requise. Bien évidemment, il nous faut rester très vigilant pour que cette loi ne soit pas contournée. Par ailleurs, le Parlement devra aussi s’attacher à engager la réforme du code minier, comme le prévoit la loi du 13 juillet 2011. Celui-ci doit être modernisé afin de mieux tenir compte de l’exigence de transparence, d’études d’impact, d’enquêtes publiques ainsi que de la prise en compte de l’avis des citoyens et des associations.
Tels sont les éléments que je souhaitais porter à votre connaissance.

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de mes sentiments les meilleurs,

Franck Riester

Réponse de Mme Escuyer

Vous savez sans doute mon attachement à la thématique pour laquelle vous m’interpellez. Soucieuse de la préservation de notre territoire, et plus généralement de notre environnement, je me suis investie depuis de longues années dans la cause environnementale. Hier comme responsable associatif (j’ai été présidente de l’ASMSN, baptisée depuis Nature Environnement 77), aujourd’hui comme Maire et demain, je l’espère, comme députée.
Dans le cadre de ma campagne pour les élections législatives dans la 5ème circonscription de Seine-et-Marne, j’ai fait de la préservation de notre environnement une de mes 5 priorités.

Environnement et développement économique :
a) Comment selon vous, concilier environnement et développement économique dans nos territoires ?
Le développement économique dans nos territoires permettra de rapprocher le lieu de travail de l’habitat, et de réduire la pollution engendrée par les transports routiers.
Il faudra limiter voire interdire les activités polluantes, bruyantes ou grandes consommatrices d’espace. Il faudra également privilégier les activités liées aux nouvelles technologies (fibre optique), le télétravail et les productions en lien avec la filière agricole (éco-construction).
Les nouvelles zones d’activités devront être des « éco-zones » limitant les dépenses énergétiques en utilisant les énergies renouvelables ; elles devront être paysagées, arborées avec le maintien d’espaces verts, des zones tampons boisées, des haies… C’est le concept de gestion différenciée.
b) Quelles orientations majeures seraient selon vous à inscrire dans le Scot du bassin de vie de Coulommiers actuellement en cours d’élaboration ?
– Améliorer les transports en commun (encourager la création de liaisons douces)
– Diversifier l’offre d’habitat pour répondre aux besoins des jeunes, des personnes âgées ou handicapées, des familles à faible revenu…
– Créer des emplois en développant le tourisme vert, les activités « nature », les services de proximité (petite enfance, enfance, adolescence, aides à domicile), le télétravail, les productions de proximité…
– Encourager l’agriculture biologique
– Créer des maisons de santé afin d’éviter la désertification médicale
– Sécuriser et protéger la ressource en eau
– Favoriser l’accès à la culture et aux activités sportives

c) Estimez vous la multiplication envisagée des zones d’activités économiques sur nos territoires, compatible avec la préservation des terres agricoles et les caractéristiques de nos paysages ruraux ?
Pour le moment, oui. Mais nous ne pouvons pas aujourd’hui parler de multiplication de zones d’activités sur nos territoires. Les zones existantes sont effectivement confortées (Coulommiers, Faremoutiers, Amillis) et les futures zones sont prévues face à l’aérodrome.

Contournement de Coulommiers :
La question que vous me posez relève davantage des compétences du Conseil général, du Conseil régional et des communes, mais je vais tout de même vous donner mon point de vue.
Pour le moment, aucune solution ne me paraît adaptée dans la mesure où les deux projets proposés (dont l’un n’est qu’une esquisse) ne prend pas en compte le désenclavement du territoire.
En revanche, j’exige la transparence dans ce dossier. Il ne me semble en effet pas normal que ni le Conseil régional, ni le Conseil général n’aient été associés à la réflexion en amont. Il me semble également indispensable d’informer et de consulter les habitants concernés ainsi que les associations qui les représentent.
Pour conclure, je pense qu’une étude globale et approfondie concernant la mise en place de transports collectifs ou partagés adaptés aux besoins de la population permettrait de nous donner les moyens de diminuer le trafic de façon drastique.
Si les électeurs m’accordent leurs suffrages les 10 et 17 juin prochains, même si je n’aurai aucun rôle décisionnel dans ce projet, je m’assurerai que la réflexion soit bien menée et qu’elle n’oublie personne, aussi bien ceux pour qui le projet paraît être un avantage (je dis bien "paraît"…), que ceux pour qui il constitue une menace pour leur territoire, soit les habitants de Pommeuse et de Saint-Augustin si c’est le tracé sud qui est choisi.
En tout cas, pas de panique, car ni le Conseil général, ni le Conseil régional n’ont l’intention de faire aboutir ce projet de M. Riester qui est fait pour Coulommiers, mais qui néglige complètement les habitants d’un certain nombre de communes autours qui ont fait le choix de vivre paisiblement à la campagne, à proximité de zones naturelles, et non d’un viaduc qui viendrait complètement défigurer les magnifiques vallées de l’Aubetin et du Grand Morin.
Il ne faut pas renier le progrès, mais encore faut-il qu’il permette à tous de vivre mieux. Pas de vivre mieux aux détriments des autres.

Parc Naturel Régional de la Brie et des deux Morin :
a) Quel est votre degré d’adhésion à la création de ce projet moteur pour nos territoires ?
Mon adhésion à ce projet est totale, bien entendu. J’ai participé à la promotion de ce projet dés le début en 2004. C’est un véritable projet de Développement durable pour notre territoire qui a un patrimoine bâti et paysager à préserver, qui a un faible développement économique et qui a perdu ses commerces de proximité.
b) Quelle part serait la vôtre pour la concrétisation et le développement de ce projet ?
Si je suis députée, j’œuvrerai pour faciliter les échanges entre élus locaux et élus départementaux et régionaux, pour associer les habitants et les acteurs locaux

Exploitation de l’huile de schiste en Seine-et-Marne/refonte du code minier :
a) Estimez vous que la loi du 13 juillet 2011 qui interdit en France l’exploration et l’exploitation d’huiles et de gaz de schiste par fracturation hydraulique, nécessite des évolutions législatives ?
b) Etes vous favorable à la mise en œuvre des expérimentations prévues par cette loi (article 4) ?
La loi du 15 juillet 2011 qui interdit en France l’exploration et l’exploitation d’huiles et de gaz de schiste par fracturation hydraulique doit être abrogée et remplacée, car elle permet des expérimentations qui ne garantissent en rien la protection des sous-sols et de la ressource en eau.
c) Etes vous favorable à une refonte du code minier et dans l’affirmative, sur quels points particuliers devrait elle porter ?
Oui je suis favorable à une refonte du Code minier qui devra respecter les points suivants :
– La transparence des projets
– Le respect du principe de précaution
– L’assurance que chaque projet soit pertinent et aille dans le sens de l’intérêt général
– Le respect de l’environnement (air, eau, sol, bruit…) et du paysage (pas de nuisance visuelle)

Cette réforme doit se faire dans la concertation (élus, associations, entreprises) comme l’a annoncé Nicole Bricq, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, lors de sa venue à Coulommiers lundi dernier dans le cadre d’une de mes réunions publiques.

J’espère avoir répondu à vos interrogations. Elue député, vous pourrez compter sur mon soutien et ma présence à vos côtés quand vous la solliciterez.

Elisabeth Escuyer