Le Crécy code : les symboles perdus – 3
A Crécy, l’horloge et la cloche de l’ancienne mairie ont pris place sur le beffroi. Sous la Troisième République, la municipalité s’est installé à l’Hôtel de Ville actuel. Mais l’esprit d’Hercule, c’est sûr, n’a pas totalement disparu !
Il nous a même laissé un ultime message (je ne parle pas des guirlandes de noël toujours présentes au mois d’août). Regardez bien… |
Les bienveillantes colonnes d’Hercule de la nation libre du pays créçois auraient-elles pu inspirer Baudelaire ?
"La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers". Au centre, on ne peut que constater qu’il s’agit bien du Temple de Crécy avec ses pilastres corinthiens et son fronton en arc de triomphe où trône le blason à la norme "RF"… de la République Française. Mais bizarrement, le drapeau de la Nation ne flotte pas au dessus de ce fronton mais à ses pieds. Oups ! je me suis trompé de Temple de la République. Le temple de la république de Crécy la Chapelle Ainsi s’achève cette balade dans un Crécy différent dès qu’on le regarde le nez en l’air. Rassurez-vous, rien de cassé… Malgré les travaux de voiries, j’ai vaincu les ornières. En conclusion, j’aimerais ajouter que ces symboles, présents tout autour de nous, veillent peut-être à ce que la liberté, qu’on évoque dans son principe, soit aussi définie par ce qu’elle est censée nous garantir. Ainsi « nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les cas déterminés par la loi, et selon les formes qu’elles a prescrites » (article 7).
« Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable. » (article 9)
On y associe aussi la liberté de pensée, d’opinion et de la presse (article 11).
L’égalité en découle tout naturellement. Elle figure à l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
« Tous les citoyens étant égaux [aux] yeux [de la loi], sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ».
L’article 13 proclame lui l’égalité fiscale.
La fraternité, même si elle est mentionnée plus tardivement (1790), est le lien fraternel et naturel, solidaire et amical qui unit ou devrait unir les membres de la même famille que représente l’espèce humaine. Elle implique la tolérance et le respect mutuel des différences, contribuant ainsi à la paix.
Ces emblèmes, ces allégories, croisés au fil des rues, au dessus des pavés, ne seraient-ils pas là pour nous prévenir du danger, celui d’un peuple qui ne saurait plus interpréter ses propres signes, ses propres mythes, ses propres racines, ses propres codes et deviendrait alors étranger à son Histoire ? Sources :
– Atlas de la Révolution française : Les sociétés politiques, Jean Boutier, Serge Bonin, Claude Langlois, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1992.
– Histoire de la révolution française, Volume 1, Louis Blanc, Paris, 1847. – Histoire populaire de la Révolution française de 1789 à 1830, tome III, M. Cabet, éditeur Pagnerre, Paris, 1840.
– La civilisation et la Révolution française, Albert Soboul, édition Arthaud, Paris, 1988.
– Les images de la Révolution française, Michel Vovelle, publication de la Sorbonne, université de Paris, 1988.
– L’influence du symbolisme maçonnique sur le symbolisme révolutionnaire, Otto Karmin, Le Puys, 1910.
– Histoire numismatique de la Révolution française, Michel Hennin, Paris,1826.
– L’Ami de la religion et du roi: journal ecclésiastique, politique et littéraire, Paris, 1852
– La Phalange: journal de la science sociale, Paris, 1841. – Les almanachs républicains: traditions révolutionnaires et culture politique des masses populaires de Paris (1840-1851), Ronald Gosselin, l’Harmattan, 1992.
– Dictionnaire de la langue française, Emile Littré, L. Marcel Devic, Hachette et Cie, 1855.
– Dictionnaire des artistes de l’école française au XIXe siècle, Charles Cabet, Paris, 1831. – Héraclès aux portes du soir: mythe et histoire, Colette Jourdain-Annequin, presses universitaires de Franche-Comté, 1989.
– Histoire ancienne des Egyptiens, des Carthaginois, des Assyriens, des Babyloniens, des Mèdes et des Perses, des Macédoniens, des Grecs, volume 11, Charles Rollin, Paris, 1769.– La garde nationale: 1789-1871 : une force publique ambiguë, Georges Carrot, l’Harmattan, 2003. – Gallica.bnf.fr
– assembleenationale.fr
Remerciements aux Brionautes, à la municipalité, aux riverains des rues concernées dans cet article.
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formidable ,comme quoi que il suffit parfois de lever la tête pour découvrir une partie de notre histoire ,sans être obliger de lire dans les étoiles .
Merci Indiana pour nous avoir fait voyages dans le vaisseau de tes recherche tout au fond de la contemplation d’une de tes ballade d’explorateur :-e) :-d) :-b)
… »Nous marchons dans le temps
Et nos corps éclatants
Ont des pas ineffables
Qui marquent dans les fables… » Paul Valéry, Cantique des Colonnes.
… »Tu ne peux pas que ma raison
N’espère en le Hêtre Suprême! »… Paul Valéry, Pour votre Hêtre Suprême.
Bravo Franck :-e)