Le Professeur Jones et l’étrange aquarelle….
Par Indiana Jones
Une fois encore, je me suis laissé embarquer dans une aventure mystérieuse… Fatigué d’arpenter les musées ou les chaires des universités, j’étais bien décidé à me poser enfin. Mes journées étaient fort occupées, entre lecture, balades au bord du Morin avec mon fidèle compagnon à 4 pattes. Depuis longtemps passionné par l’Art et l’Histoire, je chinais ici ou là, dans les nombreuses brocantes locales, des oeuvres du terroir. Lors d’une excursion virtuelle sur Ibé (site d’enchères en ligne bien connu des collectionneurs en tout genre), je tombais il y a peu sur une oeuvre bien mystérieuse… |
Il est connu que la vallée du Grand Morin a inspiré depuis la moitié du XIXème siècle les peintres. Certains artistes, comme Corot, Châtelain, Servin et bien d’autres encore, ont donné à Crécy et ses alentours cet héritage artistique issu d’instants immortalisés au crayon ou à la peinture.
Mais certains détails de cette aquarelle me troublaient… Je décidais donc d’acquérir cette merveille, afin de l’étudier de plus près. Après quelques jours de patience, je pus enfin la découvrir.
Voici donc une oeuvre composée de crayon et d’aquarelle signée C. Bouvier et datée du 5 mai 1912. Elle représente la vue de la Collégiale Notre-Dame-de-l’Assomption de La Chapelle depuis la rue de Bellevue.
Jusqu’ici rien de mystérieux. Sauf que ce n’est pas La Chapelle-sur-Crécy mais bien Crécy-la Chapelle qui est mentionné en bas. Or, en 1912, ce sont deux communes encore bien distinctes. La fusion n’a eu lieu que 60 ans après. C’est effectivement à la gare que nous trouvons l’explication de ce mystère. La fusion administrative n’était pas effective, mais les voyageurs qui venaient à Crécy par la voie ferrée connaissaient la ville sous ce nom. C’est certainement pourquoi l’auteur n’a pas eu de scrupules à intituler ainsi cette aquarelle. Pour en revenir à l’oeuvre, cela a été la 3ème étape de mon enquête : identifier son auteur : Là, mon flair habituel s’est heurté à quelques obstacles… Bouvier est un nom très répandu et mes recherches sur le prénom restent sans réponse. Aucune référence sur cet artiste. L’hypothèse qu’il s’agisse de l’oeuvre d’un artiste amateur qui n’est pas du coin semble aller en ce sens. J’ai aussi déniché, dans la collection de cartes postales anciennes de mon compère jna, la carte postale ci-dessous, datée au verso de 1902 : On y voit que d’autres détails manquent au tableau : le poteau électrique, figurant sur la carte postale, le cabanon le long de la route, et l’horloge. Il est expliqué que, parfois, l’aquarelle servait à l’élaboration de croquis ou de carnets de voyage, car plus facile à transporter qu’un chevalet et des tubes de peinture. Même si l’aquarelle a été commencée sur place et achevée plus tard, de là à en oublier de retranscrire ces éléments, c’est étrange ! Peut-être tout simplement que ces détails n’étaient pas du goût de l’auteur. Supprimer ou rajouter des détails est, en peinture, plus fréquent qu’on ne croit… Je me suis aussi amusé à un petit "d’hier et d’aujourd’hui". Voici, côte à côte, la collégiale peinte en 1912 et celle photographiée en 2011 : Les lieux ont bien changé, mais sont sans nul doute les mêmes. Les conclusions de mon enquête montrent donc que cette aquarelle est authentique, et qu’elle fêtera bien son centenaire en 2012. Ce dessin aura-t-il une chance d’être présenté au public quelque part en pays créçois, comme par exemple au futur centre d’art qui doit se construire à la place de l’ancienne auberge qui servit de décor au cinéma, rue Dam’ Gilles ? Indiana |
Sources :
"Crécy-en-Brie et la Vallée du Morin" de Sabine Gervais et René Blaise – 1955 – réédité par la famille de l’auteur en 1990 |
(article vu 17 fois)
bravo indiana, l’absence de JNA sur le site à trouvé un remplacent très bien l’historique de cette aquarelle 😉
C’est pas sympa de parler de mon absence alors que sur ce coup j’ai contribué, non, à la rédaction, mais à la publication de l’article et que nous en avons même échangé avec Indiana avant publication.
Je ne suis pas absent, je respecte simplement les rôles octroyés à chacun. Je supplée de temps en temps, mais je sais rester à ma place.
je suis un être antipathique,je savais bien que tu allais réagir, mes hommages Monsieur JNA de plus 2 styles 2 artistes 😎
heureusement qu’il a réagit , il n’a pas envie de se faire engueuler 🙁 .
Moi je trouve le courage la patience et le gout de la rechertche de IJ exemplaires et admirables :=! .
ces qualités s’appliquent aussi bien sûr à JNA.
😉
Oui Bravo à tous deux pour cette super collaboration qui a donné un super résultat. L’union fait la force :-e) :=!
florence l’union ne fait pas la force ?dicton berber un fruit abimé dans une corbeille au milieu de fruits sains et ils les pourries tous 😉
Mais il ne faut pas oublier que parfois, avec des fruits pourris, on obtient de somptueux nectars… dicton viticole de ma région 😀
Oui bien sûr, et puis ne jouons pas sur les mots, ce qu’on appelle, ce n’est pas moi qui ai inventé l’expression, « la sagesse populaire », excellente sagesse d’ailleurs, ne visait pas un élément perturbateur au milieu de bons éléments, mais des gens qui s’unissent pour faire des choses positives, et on est souvent plus intelligent, plus efficace, plus fort, ensemble que tout seul.
S’agit-il de la « pourriture noble » dont j’ai entendu parler Franck ? Et pouvez-vous nous en dire plus. Merci.
Oui Florence, c’est bien à celui-ci que je pensais !
La « pourriture noble » est le doux nom du champignon, botrytis cinerea, qui selon les conditions climatiques et l’ensoleillement, se développe sur les grains de raisin. Il permet l’élaboration de vins liquoreux tels que le sauternes, montbazillac, coteau du Layon et bien d’autres encore… Se nourrissant de l’eau de la baie, le sucre se retrouve concentré. Il apporte également des arômes typiques au vin.
Si les conditions climatiques lui sont défavorables, il devient « pourriture grise » et provoque des dégâts sur les récoltes.
A la vôtre 😀
Merci Franck pour ces précisions intéressantes 😉
Rendons à César : c’est bien un article d’Indiana … c’est lui qui a recherché, phosphoré et écrit
J’ai évoqué ma modeste intervention, uniquement parceque AS77 qui semble vouloir cultiver une espèce de zizanie, au lieu de commenter utiliemnet l’article d’Indiana, soulignait …mon absence du site.
je suis le Cynorhodons du site comme dirait Paul et Mick jagger 😎
Un sacré travail de nos historiens brionautes.
Article à verser au patrimoine créçois.
Il ne reste plus qu’à espérer que le Pays Créçois soit intéressé pour exposer cette petite mais néanmoins jolie aquarelle !
C’est vrai jna, vous savez rester à votre place. Il est à déplorer que certains eux ignorent d’en faire autant.
la place de chacun, est d’être à l’aise dans ses pompes :b
« la place de chacun, est d’être à l’aise dans ses pompes »
Certes, à condition, je le dis à l’attention de notre ami Serge 😉 de ne pas pinailler d’une façon qui n’apporte rien au débat, mais qui peut vexer des personnes, dans ce cas précis José, qui se sont donné du mal pour nous. Comme dit celui-ci, il vaut mieux commenter utilement un article.
hypocrisie, Elles donnent du sens à ce qui n’a été ni voulu, ni prévu :b
Est-ce que tu en sais plus sur la tentative de fusion des communes en 1903 que tu signales comme « vite rejetée » ?
Article très intéressant, bravo au professeur Jones , merci d’avoir découvert une illustration de plus , concernant la Collégiale.
J’ai déniché cette info sur le site de la mairie.
Cette proposition de fusion en 1903, a été suivie d’un référendum quelques temps après. Le résultat fût 21 « pour » à Crécy-en-Brie et seulement 3 à La chapelle-sur-Crécy.
Je ne sais pas combien il y avait de votants mais la majorité a voté « contre ».
Et encore merci, pour cette réflexion échangée pour l’élaboration de cet article et pour la mise en ligne. 😉