Le printemps des poètes

Dominant les toits des plus grandes demeures,
Carré , trapu, mais pourtant élancé,
Percé de fenêtres en ogives,
Surmonté d’un clocheton,
L’ancien donjon, vestige de la forteresse,
Transformé en clocher veille
Sur notre vallée, il veille et nous réveille
A sept heure chaque matin ,
Sonne l’angélus à midi et dix neuf heure,
Compagnon de nos joies et glas de nos pleurs,
Gardien pacifique , témoin séculaire,
Souverain magnifique, dans la blancheur de l’hiver.

ANTOINE MOREL

Sculptures végétales,
Tendant leurs bras tordus vers le soleil
Ils ressemblent aux faulx de Verzy.

Ecorses rugueuses,
Troncs éclatés,
Modèles de Corot,
Au pré de Manche,

Ils nous regardent passer,
Et restent voyageurs immobiles,
Témoins des générations passées
Et à venir.

ANTOINE MOREL

ANTOINE MOREL

Au soleil couchant, d’infini paysage,
Reflète le ciel orangé dans le fil de l’eau.
Sur l’onde mauve le log des rives,
Des débris végétaux dérivent.

Déjà au loin la brume violette,
Evanescente, couronne les pieds des arbres
Des abords, qui s’admirent dans le
miroir ondulant de la rivière.

Fascinés par leur propre image, comme
Narcisse, ils ne se lassent pas et se penchent,
Et se penchent, comme les hommes mortels,
Au risque de se noyer.

ANTOINE MOREL

Figures pâles
Visages figés
Couleurs vives
Rubis , canari,
Voilettes, dentelles,
Collerettes, ombrelles,
Est ce, cela la fête ? Faut il se cacher pour s’amuser ?
A Venise, à Rio , à Dunkerque,
Mais à Crécy , plus de Carnaval,
Faut-il sur nos faux airs, masques ajouter ?
Bas les masques, ou sourires de circonstances,
Comédia Della Arte , ou sincérité ?

ANTOINE MOREL

Ah la Beauce et la Brie,
Qe n’avons nous pas appris !
Paysage de champs de blé,
Qui bientôt seront moissonnés.

Ne pas se faire de cheveux pour un épi,
Grain de blé , grain de vie
Après un passage en minoterie,
levé, il rejoindra la boulangerie.

Ici les champs sont alizés,
Par de bons vents bercés,
Le bruit de la moissonneuse batteuse,
Devient une douce berceuse.

GUY CHAILLAUME ( 12 mars 2011 )

L’ARC DE FRONDAISON ( 12 mars 2011 )

Comme un oeil de boeuf posé dans un champs,
…Deux arbres ont uni leur feuillage,
Est ce à l’été qu’il rendent hommage ?
Ou à la machine qui s’en va moissonnant ?

ANTOINE MOREL

L’orbe terrestre entre ciel et mer,
Les continents sous forme de nuages se dessinent.
La planète terre suspendue au milieu de l’univers
Progressivement se forme et s’affirme.

Qui saurait cela, si dans cet espace infini,
n’allait pas naître, le Verbe, la Conscience.
L’être ou le néant ? Rien ne vient de rien,
Mais tout, de celui qui est de toute éternité.

ANTOINE MOREL

Rouille cuivrée, champignon de lave,
Arc en ciel de pierre, reflet de vitrail sur le sol couché
Mouchetage, dorures tigrées, plaques sombres et noires.

Trois photos, quatre éléments,

Air-Lumière
Eau-Rouille
Feu-Soleil
Terre-Pierre

Alchimi de l’image, transmutation des couleurs,
Du fer vers le cuivre
De le rouille alors se transforme en or.

ANTOINE MOREL

Photographier un arbre
Quoi de plus admirable ?
Et pourtant que de travail
surtout qu’il s’agit d’un bouleau.

Sous l’écorce la sève s’écoule,
En silence , loin de la foule.
Peau argentée, loin de la necessité,
Arbre du chaman si décrié.

Le bouleau est le premier
Gardien de la forêt,
Premier de l’alphabet
Où figure aussi l’hêtre,
Qui n’en a rien laissé paraître.

GUY CHAILLAUME ( 12 mars 2011 )

Happée par le ciel,
A nulle autre pareille,
Voici la Collégiale,
Pour les yeux un régal.

Gargouilles grimaçantes,
Mais non pas menaçantes,
Vestiges de pierre,
Qui ne datent pas d’hier.

Joyau du paysage,
Elle n’a plus d’age,
Mais porte nos yeux,
Au plus haut des cieux.

GUY CHAILLAUME ( 12 mars 2011 )

Au bout de la digue de pierre,
Il a revêtu sa parure de lierre,
Résidence les pieds dans l’eau,
Le moulin n’est il pas beau ?

Bordé de saules pleureurs,
doucement il attend son heure,
Hé , meunier tu dors ?
En tout cas tu ronfles fort !

L’être de mon moulin,
Ne se lèvera pas en vain,
Du fruit de son turbin …
Bientôt naîtra le pain.

GUY CHAILLAUME ( 12 mars 2011 )

Si elle était noire, elle serait gâteau,
On nous l’apporterait sur un plateau,
Enchantée, elle mène à la vocalise,
Bonjour à ceux qui me lisent.

Je salue la forêt de Crécy,
Et ses arbres si exquis,
Forêt de chênes centenaires
Aux couleurs si extraordinaires.

Il n’est pas necessaire d’être aux abois,
Pour aimer se promener dans les bois,
C’est lors des ballades dominicales,
Que chacun recherche son idéal.

GUY CHAILLAUME ( 12 mars 2011 )

Sur la ligne fictive de l’horizon,
Juste au dessus quelques nuages rougeoyants
Lentement, calmement défilent.
L’immense océan devient sombre,
Rouge carmin, puis rouille obscure.
L’astre luisant, désormais invisible,
Envoie ses derniers rayons irradiant
L’orbe terrestre, tournoyant dans l’espace infini.

ANTOINE MOREL