La mésange huppée, la plus punk de la vallée…
La vallée du Grand Morin est bienconnue pour son histoire et ses peintres, mais beaucoup moins pour la richessede son patrimoine naturel.
Aussi, un inventaire de la biodiversité qui se cache dans ces fragiles écosystèmes me parait nécessaire,avant que peut-être de nouvelles voies routières ou la spéculation immobilièreet économique qui menace notre vallée ne l’éradique définitivement… Après notre ami l’orvet, habitantde la vallée du Morin devenu emblème des Brionautes, je vous proposeaujourd’hui un coup de projecteur sur une chanteuse habituée de nos jardins, dela famille des passereaux, la mésange huppée (Parus cristatus). |
La huppe, outil deséduction…
Dès que le mâle repère une femelle, il prend des posesavantageuses ou hérisse sa huppe tout en voletant autour de la femelle. Pourmarquer son accord, la femelle réclame de la nourriture, le bec grand ouvert.Le mâle s’empresse d’y enfourner une proie. On suppose que, par cette façon deprocéder, la femelle juge des capacités de son éventuel partenaire à participerau ravitaillement d’une nichée affamée. Histoire et évolution Nourriture et milieu naturel En Europe, d’autres espèces demésanges comme la mésange charbonnière, la mésange bleue, la mésange à longuequeue ou la mésange nonnette se sont aussi accommodées des bocages, desvergers, ou parcs et jardins. Organisation sociale etutilité Le mode d’organisation social de la mésange huppée varie selon les périodes de l’année. Pendant l’hiver, les oiseaux se réunissent enbandes, qui comptent de quelques membres à plusieurs dizaines d’oiseaux et sont appelées « rondes ». Lorsque vient la fin de l’hiver, les bandes se désagrègent. Poussées par l’instinct de reproduction, les mésanges, compagnons d’un moment, retrouvent leur caractère individualiste. Les mâles se mettent en quête d’un territoire, qu’ils défendront âprement contre leurs congénères. Lesfemelles, quant à elles, partent à la recherche d’un mâle à leur convenance. La mésange et les hommes Certaines espèces de mésanges, dont la mésangecharbonnière ou celle à tête noire, peuvent faire preuve de beaucoup d’astuceet s’adapter à des situations nouvelles. Ainsi, elles sont capables de tireravec le bec un fil auquel se trouve suspendue une arachide en maintenant le filcoincé sur le perchoir grâce à l’une des pattes ; l’opération est répétéejusqu’à ce que la « récompense » soit à portée de bec. Le caractère curieux et inventif des mésanges se traduitparfois par des comportements qui leur attirent les foudres des humains. Parexemple, lorsqu’elles se régalent du mastic fraîchement posé autour d’une vitre! Les oiseaux qui, comme lesmésanges, ont choisi de vivre au voisinage immédiat de l’homme s’exposent àquelques périls. Les chats ou les dénicheurs en culottes courtes n’en sont pasles uniques coupables. On a découvert un nouveau prédateur de la mésange: laterrible véranda ou baie vitrée. Celles-ci sont trop souvent àl’origine d’accidents meurtriers. Ne percevant pas l’obstacle puisqu’il esttransparent, les mésanges percutent la vitre de plein fouet. Dans le meilleurdes cas, l’oiseau s’assomme et peut reprendre son vol après quelques instants,mais, bien souvent, c’est la mort instantanée. Pour éviter cela, la pose destickers adhésifs en vogue en ce moment dans toutes les émissions de décosuffit généralement à éviter cette hécatombe. Les mésanges et les Arts Les mésanges ont aussi inspiré lespoètes et les écrivains. On en retrouve mention dans le "Roman de Renart", recueil de récits médiévaux français des XIIe et XIIIe siècles écrit en langue romane ayant pour héros des animaux agissant comme des humains et "Dame Mésange, la mésange dont le fils a Renart pour parrain".
Pour l’anecdote, la mésange a aussi inspiré les navigateurs, comme Éric Tabarly et son célèbre Pen Duick signifiant littéralement "petite tête noire" (pen = tête ; du = noir ; ick = diminutif, petit), c’est-à-dire mésange à tête noire en breton. Voici une petite galerie photosde ses cousines habitant aussi la vallée: la mésange bleue, la charbonnière, lalongue-queue (et je remercie au passage les coquettes qui ont bien voulu selaisser photographier) : Ainsi s’achève ce coup deprojecteur sur les mésanges. Cet article ne saurait bien sûr être exhaustif, ily a de nombreuses autres espèces animales ou végétales présentes dans la valléedu Morin. J’invite tous les lecteurs à ouvrir l’oeil pour découvrir les trésorsparfois insoupçonnés qui vivent si près de nous. Sources : |
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un passereau de ma famille ,je me souvient ma maman nous appelaient mes anges 😉
Excellent article superbement illustré.
Bravo Franck :-e)
chaque hiver je casse des noix et noisettes,que je met dans un cylindre en métal elles en raffoles et c’est un spectacle féérique
et les photos sont de l’auteur de l’article.
Une belle note de fraîcheur avant l’arrivée du printemps.
J’aimerais avoir l’avis de l’auteur : car j’ai vraiment le sentiment que les petits oiseaux dyu type mésanges ou moineaux sont chaque année moins nombreux. Est-ce une simple impression ?
Bravo, article très sympa
Merci à tous pour ces encouragements.
Pour répondre à ta question, José, il existe un réseau d’un millers d’ornitologues amateurs qui recense les espèces présentes en Ile de France. Les observations recueillies sur une centaine d’espèces d’oiseaux communs montrent que la variation des effectifs dépend beaucoup des espèces.
Pour les plus communes, la population d’oiseaux n’a pas baissé en France depuis le début des années 1990, mais c’est le nombre d’espèces représentées qui a diminué.
La raréfaction des espèces habituellement présentes dans les zones agricoles a été compensée par une augmentation des effectifs des espèces généralistes (pouvant s’adapter à n’importe quel environnement) et des espèces vivant dans les zones construites.
Je constate le cas sur la commune pour le chardonneret, le roitelet et le moineau friquet. Selon mes dernières observations, leur présence en pays créçois est en déclin. Par contre, pies, corneilles, étourneaux sont de plus en plus nombreux.
chez moi je vois de plus en plus de mésanges venire se nourrir l’hiver
Quelques observations perso : j’ai plein de Chardonnerets qui viennent aux mangeoires en ce moment, alors que j’en ai vu tres peu dans le courant de l’ hiver.
Par contre grosse invasion de Pinsons du nord jusqu’en fevrier, alors qu’ils sont plutot rares les autres années.
Sinon dans mon jardin : mesanges bleue, charbonnière, noire ( rarement) , nonette et huppée, verdier, pinson des arbres, accenteur mouchet, rouge gorge, troglodithe, tourterelle, merle, etourneau, pie, corneille, pie vert, rouge queue et hirondelles ( en été bien sur) parfois un gros bec ou un geai et meme un epervier qui vient chasser les mesanges.
et de moins en moins de moineaux.
Bravo pour les photos de mesanges huppées, j’ai jamais reussi à les photographier celles-là 😉
MES CHANTS D’HIVER
Plus de beige mésange nonnette,
Plus signe d’envolées longues queues,
Geai cruel ou Pie fourbe ont beaucoup fait dînette !
A moins que d’ennui vague Mouette?
En sifflant, me consolent les bleues
Qui me restent, un peu, tant que de nuit Chouette…
Un peu de fraîcheur avec cet article et ces très jolies photos, avant l’arrivée de l’hiver.
Je me répète mais à quand un nouvel article sur les bébêtes ? 😉