Retour sur la soirée neigeuse du mercredi 08 décembre

La soirée de mercredi dernier (8/12) a été difficile pour de nombreux franciliens, suite aux évènements météorologiques déjà largement évoqués dans ces colonnes.

De mon côté, j’ai fait partie des usagers SNCF qui se sont trouvés « piégés » en gare d’Esbly ce soir-là. En effet, l’accident grave survenu en gare de Villers Montbarbin entre la navette et une voiture occupés par trois columériens, a eu pour conséquence d’interrompre totalement le trafic ferroviaire à partir de 18H00 entre Esbly et Crécy. Tous les usagers qui sont partis après 17H00 de Paris se sont trouvés confrontés au problème, avec en prime une gare ouverte, mais désertée par le personnel SNCF : guichets fermés dès 18H00.

Super râleur de la vallée bleue (ce serait moi) qui est aussi membre de l’association des usagers de la ligne Paris-Meaux-Crécy a donc fait son job, consistant à remonter un peu d’informations auprès de la Présidente de l’association des Usagers. Celle-ci a aussitôt transmis mes remarques, brutes de fonderie, au directeur de la ligne à Paris Est. Je comptais quand même sur une remise en forme diplomatique. Mais non, c’est parti comme ça. ce n’est pas très grave.

Voici dans la suite le contenu de mon compte rendu et la réponse « par retour » faite par M. Cinotti – Directeur des lignes P,E et T4-. Comme vous allez le constater, je viens de me faire un nouvel ami (Qu’en je pense que je n’en ai que 4 sur FaceBook !)

NOUVEAU un commentaire nous apprend que la SNCF vient de perdre un procès contre un usager pour non-respect de la ponctualité, sur une ligne de banlieue

La soirée de mercredi soir fut épique pour bon nombre d’entre nous, elle l’a été en particulier pour les usagers de la navette Esbly Crécy.
Elle a même été particulièrement calamiteuse. La faute à la météo d’abord, qui explique en partie un  grave accident qui a mis en cause la navette Esbly Crécy au passage à niveau de Villiers-sur-Morin vers 18H00, ce soir là.

La navette qui dans le sens retour Crecy-Esbly ne s’arrête pas en gare de Villers/Montbarbin a violemment percuté un véhicule bloqué sur la voie au passage à niveau, sans doute à cause des conditions météo qui avait créé dans l’après midi un beau bazar à cet endroit précis : confluent d’une route qui traverse Villiers en provenance de l’A4 (contournement du péage) et la RD 934 (ex RN 34) qui voit aussi passer un grand nombre de véhicules à cette heure là (Toute la région de Coulommiers). Bref, au bazar lié à la neige, s’est cumulé celui généré par l’accident grave.
Deux jeunes femmes ont été gravement blessées, une a du être transportée par hélicoptère sur Paris (elle serait décédée depuis) (ndlr : elle l’est). 
Bilan des courses : des queues interminables sur la RD 934 et plus de train entre Esbly et Crécy.
  
Or, nous étions nombreux à arriver à Esbly avec l’espoir de rentrer en train sur Crécy. Personnellement j’étais venu à Esbly en voiture le matin, mais vu la situation météo j’avais envisagé de laisser la voiture sur le parking d’Esbly et de rentrer avec la navette à Crécy. Ces plans de dernière minute étaient donc contrariés puisqu’il n’y avait plus de train et nous savions grâce aux portables que le retour en voiture serait galère.
Affluaient également en gare d’Esbly des jeunes venus des établissements scolaires de Meaux qui n’avaient plus de bus pour rentrer de Meaux à Crécy et  qui comptaient donc rentrer par le train (Meaux/Esbly/crécy).
 
Que faire donc ?
S’informer auprès de la  SNCF ?
Que nenni, nous n’avions aucune information officielle et les trains pour Crécy étaient toujours annoncés sur les écrans alors que la navette était en rade depuis une heure déjà.
Mais le pire … Les rideaux des guichets étaient tirés alors qu’il y a habituellement un agent jusque tard dans la nuit. Le seul agent (peut-être pas SNCF) encore présent était l’employé commis au sablage. Il expliqua qu’il n’y avait plus personne en gare, même les chefs étaient partis depuis ….???
Les voyageurs se sont donc retrouvés complètement abandonnés à leur sort.  Certes il y avait l’accident de Villiers qui mobilisait sans doute des effectifs SNCF, mais à Esbly, morne plaine, nada.

Du coup les gens se sont plus ou moins organisés. A partir de témoignages recueillis sur www.brionautes.com j’ai appris que certains ont tenté le retour à pied en partant en groupes : 11 km dans la neige le long d’une chaussée glissante et pleine de véhicules et au hasard des rencontres ont été pris en charge  par des automobilistes bloqués sur la route (après avoir fait tout de même plus de la moitié du chemin à pied – cas concernant les filles d’un membre des Brionautes).   Personnellement j’ai pris la décision d’attendre que ça se tasse un peu avant de tenter le retour en voiture. Au café d’en face de la gare qui est resté ouvert, j’ai donc facilement trouvé de quoi remplir ma voiture de covoiturés. Bien informés grâce à des communications téléphoniques avec ceux et celles qui étaient bloqués dans les bouchons, nous avons contourné  un gros point noir de la RD 934 par une route secondaire. Comme nous étions 5  dans la voiture, de temps en temps … ils n’étaient pas trop de quatre pour pousser un peu !
 
A Villiers à 2 km du but, à hauteur du lieu de l’accident, nous avons été bloqués une demie heure quand même car une dépanneuse qui emportait  sans doute la voiture accidentée barrait la route. Bref vers 22H00 nous étions rentrés.

Mais j’ignore comment sont rentrés certains, les nombreux autres qui ne savaient pas comment faire au moment où nous avons quitté Esbly vers 20H15.

La SNCF sur ce coup là, n’a pas été à la hauteur et a complément ignoré des usagers bloqués . Et le pire, c’est que bien sûr dans ces cas là, il n’y a absolument aucun numéro que l’on puisse appeler.
 
La veille au matin, nous avions eu le "petit dej" de com, avec un questionnaire complètement bateau à remplir et de vagues réponses à nos questions, concernant le tram train par exemple.
 
Il y a une différence entre la com et le terrain. 
Si vous pouviez faire remonter ces remarques à qui de droit à Paris est, ce serait bien

J. Navarre

Chère Madame,

Je suis désolé de lire le compte rendu de ce client au sujet des événements qui se sont produits mercredi soir.

Toutefois, il faut les replacer dans leur contexte :

– chutes de neige très abondantes et subites, jamais vues depuis vingt ans

– interdiction par la préfecture des transports par bus en Seine-et-Marne

– cerise sur le gâteau (pardonnez-moi l’expression), un grave accident au passage à niveau à proximité immédiate de la gare de Villiers-Montbarbin.

Devant l’impossibilité de rapatrier les clients faute de transports collectif, le directeur SNCF de la cellule de crise qui avait été ouverte à Paris-Est pour gérer les perturbations liées à l’épisode neigeux a obtenu de la préfecture les coordonnées de Madame le maire d’Esbly pour envisager l’ouverture d’un gymnase et l’a contactée pour trouver la solution la plus adaptée. Finalement, nous avons loué des chambres d’hôtel pour les clients qui ont préféré rester sur Esbly (et je pense personnellement que les autres clients n’auraient jamais dû se risquer à rentrer à pieds chez eux) et leur avons offert à dîner.

Je ne peux pas laisser dire que la SNCF, dans ces conditions, n’a rien fait pour les clients restés à Esbly et qu’elle les a "abandonnés à leur sort".

M. Navarre devrait comprendre qu’en période de perturbation climatique aussi forte que celle de mercredi dernier, la SNCF est également affectée dans ses communications et dans les moyens de déplacement de ses agents. Bien sûr, je me renseignerai sur la présence des agents en gare d’Esbly ce soir là ainsi que sur les dysfonctionnements des panneaux d’information pour vous apporter les précisions utiles.

Comme je vous l’ai écrit récemment, au moment où des milliers d’automobilistes étaient condamnés à dormir dans leur voiture ou dans des abris de fortune, je ne rougis pas de la prise en charge de nos clients, car les trains, même perturbés n’ont cessé de rouler mercredi 8 décembre au soir. Au cas contraire, M. Navarre aurait passé la nuit à Paris et il aurait eu beaucoup plus de raisons de se plaindre.

Auriez-vous l’amabilité de transmettre ma réponse à vos adhérents ? Le message ci-dessous contient tellement d’erreurs qu’il me semble nécessaire de rétablir un peu de sérénité et de vérité.

Bien cordialement, bon week-end.

Bien entendu, comme je l’avais largement souligné dans mon message, la situation était exceptionnelle et tout le monde était prêt à accepter le désagrément. Il ne s’agit pas de jeter "gratuitement" la pierre à la SNCF.
Le sentiment d’abandon qui a été ressenti par les voyageurs était bien réel et au demeurant justifié.

L’absence d’information une fois encore a fait largement défaut en particulier parce qu’il est impossible dans de tels cas de contacter la SNCF : pas de numéro d’appel par exemple. Ceci est un point important, combien de fois le matin les usagers se demandent si la navette fonctionne ou pas, car son assiduité est capricieuse.

José Navarre (jna)

Un peu d’humour

Sur cette photo, prise sans doute peu de temps après l’inauguration de la ligne Esbly/Crécy, il y beaucoup de personnel ferriviaire pour accueillir les usagers de ce train à étage, en gare de Crécy. Les petites flèches jaunes en identifient quelques uns … ah, c’était l’bon temps ! et de plus comme le prouve la photo, il ne neigeait pas sur la région, c’était avant le réchauffement climatique