Pour ou contre la chasse
Il est difficile d’engager un débat sur la chasse sans que se déchaînent des réactions passionnées entre deux mondes qui ne se comprennent pas et qui la plupart du temps préfèrent s’ignorer. Pourtant ce débat peut avoir lieu en s’appuyant sur des faits concrets et des problèmes qui vont au-delà des querelles habituelles. cliquez ici pour la suite de : pour ou contre la chasse |
Par exemple savez-vous que le nombre de gros gibiers (chevreuils, sangliers) a été multiplié par 10 en 10 ans dans les forêts de notre région ?
L’absence de prédateurs, la réduction des territoires de chasse près des zones en cours d’urbanisation et la difficulté d’accès à certains sous-bois après la tempête de 1999 ont vu proliférer ces animaux.
Ne nous demandons pas si c’est bien ou si c’est mal (ce serait retomber dans les querelles habituelles) mais examinons-en les conséquences.
Il y a de plus en plus d’accidents de circulation causés par les animaux en liberté et de dégâts dans les cultures, les jardins, voire les terrains de sports jouxtant les forêts.
Lorsque un dommage est causé par un animal sauvage, il n’y a pas de propriétaire responsable; par contre on peut se retourner contre la société de chasse qui endosse la responsabilité et paie les dégats. Il s’en suit une augmentation des tarifs des permis de chasse d’où une diminution du nombre de chasseurs et donc une recrudescence du nombre d’animaux.
beauté chevreuil |
majesté des cerfs |
Alors quelle solution trouver ?
– Favoriser la chasse ? On a déjà supprimé le jour sans chasse et puis cela devient dangereux de chasser près de zones toujours plus urbanisées.
– Organiser des battues commandos au frais du contribuable ? comme pour les kangourous en Australie. Shocking !
L’alternative à ces extrêmes est une solution beaucoup plus simple et qui séduit nombre d’écologistes :
Pourquoi ne pas laisser ces animaux vivre tranquillement dans des forêts grillagées où toute habitation humaine serait proscrite et la chasse également. Les animaux ne pourraient donc plus faire de dégâts.
La nature devient alors une réserve que l’on visite le dimanche en voyage organisé ou en sortie rando.
Cette solution qui parait idyllique est en fait l’aboutissement d’un cauchemar déjà entamé avec l’exode rural : elle conduit à une société 100% urbaine qui a perdu tous ses contacts avec la nature et ses valeurs.
Au contraire il faut revenir à un monde plus rural, un habitat plus intégré dans la nature, en en acceptant les contraintes. Seul le mode de vie rural et ses valeurs permettent de retrouver un jugement raisonné et équilibré pour les problèmes qui concernent la nature.
Ainsi, à propos des dégats de nos animaux sauvages, peu importe la solution pourvue qu’elle soit trouvée par les ruraux eux-mêmes et non décidée d’en-haut par des non-ruraux.
(article vu 6 fois)
Pour compléter l’article de jms, voici la copie d’un autre article, tout récent, extrait du journal20 minutes du Mercredi 17 décembre 2003, intitulé ‘ Les dimanches sanglants de la chasse ‘. L’article évoque d’abord les acccidents de chasse dont semblent de plus en plus victimes les civils, riverains des champs (de tir) et simples promeneurs…
Il tue un promeneur accroupi dans des fourrés … Un autre rate le gibier, mais la balle atteint à la gorge une promeneuse, tuée sur le coup… La cartouche d’un troisième brise la vitre de la voiture, traverse le cou de l’automobiliste, blessée grièvement… Selon l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), les accidents de chasse se multiplient ces derniers mois. Pas une semaine sans une balle perdue. Contrairement aux années précédentes, les accidents ne concernent pas que des chasseurs entre eux, mais de plus en plus de riverains. « La chasse a fait 40 victimes, dont 18 morts, en trois mois », selon l’Aspas. Des chiffres pas toujours faciles à vérifier mais, d’après les statistiques de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, il y a eu « 181 accidents dont 27 mortels » durant la saison de chasse 2002-2003. « Une légère augmen- tation par rapport à 2001-2002 et ses 167 accidents », précise l’office. A qui la faute ? Selon l’Aspas, aux chasseurs bien sûr, mais aussi au ministère de l’Ecologie qui a supprimé, en mars, le principe d’« un jour de non-chasse » hebdomadaire. Cette règle avait été imposée en 2000 par le gouvernement Jospin. A l’époque, on avait choisi le mercredi à défaut du dimanche. De 232 accidents en 1999, on était alors passé à 186 en 2000, puis 167 en 2001. L’Aspas vient de relancer une pétition qui aurait déjà recueilli 150 000 signatures, pour demander « l’arrêt de la chasse le dimanche ». « C’est le jour de promenade par excellence, mais aussi celui des pratiques de chasse à risque comme les battues », explique Olivier Rousseau, le directeur de l’Aspas. « Les chas- seurs représentent moins de 3 % des Français. Au nom de quoi des millions de promeneurs, randonneurs, vététistes, cueilleurs de champignons… devraient-ils subir une telle insécurité ? »
B. Bonnefous
L’Aspas multiplie les actions en justice contre les chasseurs.
Sur sa requête, le Conseil d’Etat a retoqué des arrêtés d’ouverture de la chasse dans certaines régions.
Quand je disais que le sujet déclenche des passions partisannes qui rendent difficile l’application de toute objectivité !
Les accidents de chasse sont un autre aspect du problème à prendre en compte :
1 – Il y a des zones où la chasse devient de plus en plus dangereuse et sera un jour abandonné, d’où les problèmes que j’évoquais en début d’article.
2- Parallèlement, la sécurité est de plus en plus prise en compte lors des battues, spécialement celles au sanglier où le tir se fait à balles.
Au-delà des querelles traditionnelles sur la chasse, l’argument qui me fait bondir dans l’article en commentaire est celui des 3%. Dans le même ordre d’idée il y 20% de ruraux pour 80% de citadins. Est-ce à dire que ces derniers doivent tout décider y compris pour la vie des autres 20%? C’est contre ce genre de raisonnement idiot que la ruralité doit lutter !
Ceci dit, parmi ces 3% de chasseurs, combien sont des ruraux ?
Une minorité à mon avis.
Stés de chasse, location de droits, … la chasse est aussi et d’abord un business, une activité qui tend d’ailleurs à être réservée à des propritaires de 4X4.
Les chasseurs des villes ont remplacé les chasseurs des champs.
Parler de ruralité ici, ça me fait sourire. Heureusement qu’il reste la galinette cendrée pour me faire rigoler.
Effectivement il faut distinguer les chasses en réserve pour VIP ou autre privilégié de la chasse populaire pratiquée par les ruraux
Le prétexte des chasseurs sur la surdensité des animaux sauvages me laisse penseur;
Personnellement je n’en vois pas plus qu’autrefois;les accidents de la route ne sont pas plus nombreux,je peux mème dire qu’en Sologne par exemple,comme il ny en a plus on les élève d’abord puis on les lache et ils ont meme du mal à s’enfuir ce qui entraine évidemment des massacres.
Il ne s’agit pas d’un prétexte pour la chasse. Pourtant elle est bien réelle mais certes inégale suivant les régions. D’ailleurs, elle n’arrange pas spécialement les chasseurs qui préfèraient ,me semble-t-il, une situation plus équilibrée.
Céréales et betteraves ont remplacé les verts pâturages, même au fond des vallées. Nitrates et autres polluants coulent dans nos rus, rivières et nappes phréatiques.Et la ruralité dans tout ça, c’est quoi ?
Comme il n’y a plus de troupeaux dans la région et que le Brie fermier est fait avec le lait des vaches lorraines, ne pourrait-on pas réintroduire quelques prédateurs naturels du gibier ?
Il faut revenir à une agriculture plus raisonnée. Quelle absurdité d’augmenter la productivité par des moyens chimiques et en même temps de pratiquer la jachère !
Il est tout aussi absurde de fabriquer du Brie ou du Coulommiers ailleurs que chez nous !
Les grands animaux (sanglier, cerfs, chevreuils) n’ont pas de prédateurs (hormis l’homme) et qu’on ne nous parle pas de réintrioduire le loup !
le renard pour le petit gibier et le loup pour les cervidés …
au contraire l’idée est très bonne : imaginons le retour du vrai Roman de Renart en forêt de Crécy … ce serait très bon pour le mythe et le tourisme !!!!
Isengrin es-tu là ?
je note tout de suite, pour ne pas oublier.
Puisque on revient au roman de Renart, toutes ces discussions passionnantes ne doivent pas faire oublier les questions du concours. Je vois qu’on sèche…
A propos des prédateurs, le climat se réchauffant on aura bientot des animaux plus exotiques tels le lion ou la panthère qui viendront résoudre nos problèmes de surpopulation animale.
On approche de la periode des fetes et le gibier est un met de fete particulierement apprecie.
Autrefois il etait reserve aux priviligies qui seuls avaient le droit de chasse; ce droit s’est democratise a la revolution, utilisons-le avec parcimonie et respect pour nos ancetres qui n’ont pu l’excercer.
Je m’adresse à celui qui a écrit l’article initial sans esprit de polémique.
Nb d’animaux multiplié par 10;ce dont je doute mais que je ne demande qu’à croire.
peut-il indiquer des endroits ou on peut en apercevoir car malgré mes ballades en forte ou dans les champs et circulant beaucoup en voiture sur les routes secondaires seinetmarnaises,je n’en vois jamais.
OU SONT ILS DONC?
Merci
C’est vrai, il est difficile de rencontrer des cervidés ou des sangliers dans nos promenades. Curieusement, on peut observer assez souvent des chevreuils dans des champs situés tout près de la gare d’Esbly, derrière les silos à grains. Les observations sont possibles depuis les trains. Une agréable façon de commencer la journée.
En fait, on croise plus facilement des soi-disants sportifs, tout de treillis vêtus que des chevreuils. De là en conclure que plus les premiers sont nombreux, moins il y reste de place pour les seconds.
Eh oui la campagne n’est pas toujours plaisante qu’on l’aimerait.
bravo pour votre commentaire
Voici ci-joint un article d’un organisme officiel traitant de la profilération des sangliers :
http://www.oncfs.gouv.fr/events/point_faune/mammifere/Rapport-IGE-sangliers-sept-03.pdf
Je m’adresse à celui qui a écrit l’article initial sans esprit de polémique.
Nb d’animaux multiplié par 10;ce dont je doute mais que je ne demande qu’à croire.
peut-il indiquer des endroits ou on peut en apercevoir car malgré mes ballades en foret ou dans les champs et circulant beaucoup en voiture sur les routes secondaires seinetmarnaises,je n’en vois jamais.
OU SONT ILS DONC?
Merci
Les chiffres indiqués sont basés sur des comptages officiels et parfaitement reconnus.
Où en voir ? pas facile car par nature les animaux sauvages sont farouches. Cependant apercevoir des chevreuils dans des champs est assez courant.
Une chose est certaine, que l’on soit pour ou contre la chasse ,il est de toute façon nécessaire de réguler et de gérer le développement des espèces animales . Laissez un territoire pendant moins de 10 ans sans régulation et des déséquilibres se produiront qui vont avoir un impact soit sur la flore naturelle,soit sur les cultures et même parfois sur les activitées humaines.Les milieux sont désormais trop impactés par l’homme en métropole pour pouvoir rester sans gestion directe par celui ci. La chasse est un de ces moyens.Le piégage en est un autre.
On est bien d’accord. La chasse est au pire un mal nécessaire.