Le photovoltaïque en 2010
En ce samedi 24 avril, nos deux spécialistes du photovolatïque, Jean-François Pien et Antoine Morel nous ont présenté les dernières nouveautés sur leur sujet de prédilection. En rappelant les aspects techniques et fiscaux, agrémenté d’élements financiers, en indiquant les pièges à éviter, leur exposé a permis aux particuliers de tout savoir sur comment faire installer des panneaux solaires sur sa maison en revendant l’électricité produite à EDF.
|
Devenir producteur d’électricité est rentable, l’exposé le démontrera, mais c’est avant tout un acte écologique encouragé par les pouvoirs publics.
En France si 80% de l’électricité provient du nucléaire, 10% du thermique et environ 10% des barrages, la part des énergies dites renouvelables est mince, de l’ordre de 0,5% (éoliennes, solaires, combustion des déchets, …). Si les éoliennes ne font pas partout l’unanimité, le photovoltaïque ne suscite aucune critique. (sur l’éolien, voir l’actualité : http://actu.orange.fr/a-la-une/la-loi-grenelle-2-en-plein-vent-a-l-assemblee_542303.html) |
C’est une technologie déjà ancienne et éprouvée, inventée lors de la conquête spatiale, et utilisée autant pour les satellites que dans des régions isolées d’afrique pour produire du courant, loin de tout réseau.
Le contexte règlementaire incitatif permet à des particuliers de créer sa mini centrale sur son toit, dans le but de rattraper les pays qui s’y sont lancés plus tôt, avec l’objectif d’atteindre 5400 MW en 2020. En 2010, les règles fiscales ont évolué (et évolueront encore), l’occasion de refaire un point sur ce qui est proposé. Rapellons le contexte brievement Il est possible à un particulier propriétaire d’une maison de faire installer des panneaux photo-voltaïques sur son toit. L’électricité produite est revendue à EDF qui a l’obligation de l’acheter à un prix contractuel pour une durée de 20 ans. Subventionné par l’état, ce prix est nettement plus cher que le prix d’achat de l’électricité par les particuliers, à condition de remplir certaines conditions d’installation. Comment ça marche ? Combien ça coûte (et combien ça rapporte) Un onduleur offre un rendement de 94 à 96% (donc légère perte de production). Il faut envisager de le changer au bout de 10 ans. Il coute environ 1500 euros (prix en baisse à terme). Le cout d’une installation est de l’ordre de 5 euros par watt installé. Ainsi une installation de 3KW revient à environ 20 000 euros. Les conditions A partir de 2012, les contrats souscrits deviendront moins favorables avec une probable baisse des prix Le tarif plus cher pour l’intégration au bati se justifient par la difficulté (et le surcout) de ce type de technologie. L’intégration simplifiée, qui "rapporte" moins, est aussi plus facile à réaliser : les panneaux peuvent être parallèles au toit (même inclinaison). Le système remplace le toit mais l’étanchéité n’est pas forcément assurée par le panneau. Cependant le détuilage reste nécessaire. L’intégration au bati présente une meilleure présentation architecturale mais n’est pas sans présenter des difficultés de réalisation, en particulier pour assurer la ventilation arrière des panneaux. Quelques exemples : Les précautions Le contrôle par un consuel est désormais obligatoire avant raccordement au réseau. Ce contrôle doit être prévu par l’entrepreneur. Installateur de solution photovoltaïque ne s’improvise pas. Cela met en oeuvre 2 métiers : Il est recommandé de faire confiance à des artisans qui ont cette double compétence. A l’inverse il faut se méfier des sociétés commerciales, genre de celles qui vous harcèlent au téléphone de plus en plus souvent, et qui vont même jusqu’à se présenter plus ou moins au nom d’EDF. Attention aux contraintes architecturales. En particulier dans le bas de Voulangis et aux bourgs de Crécy et La Chapelle, on est en ZPPAUP. La précaution est alors de se renseigner auprès des bâtiments de France pour présenter son projet. Conclusion Un exposé intéressant et vivant qui a passionné un public peu nombreux mais captivé et curieux.
A lire également le dernier numéro du bulletin municipal de Couilly : http://couilly.free.fr/IMG/pdf/echo20.pdf |
(article vu 12 fois)
je me permets tout de même de réagir par rapport à cette affirmation : « , le photovoltaïque ne suscite aucune critique. » C’est un peu surprenant alors que c’est plutôt le contraire qui se passe actuellement dans les médias. Certes on est en droit de se méfier de ces gens là qui cherchent l’audience et ne prêchent pas dans une salle paroissiale, là où il n’est pas question de mentir, je suppose ! 😉
Je rappelerais le reportage tout récent (à la décharge de jms était en vacances) présenté dans l’émission de France 2 « Envoyé spécial », qui à lui seul pourrait donner un coup presque fatal au développement du photovoltaique tant il fait peur : recensement de nombreux sinistres (surtout en termes d’étanchéité), risques d’électrocution ou d’incendie dans 30% des installations réalisées actuellement (le controle par un consuel, comme indiqué dans l’article, va peut être améliorer les choses), arnaques en tout genre, simulations économiques hyper mensongères, …
Certes cela ne doit pas remettre en cause le principe même du développement des énergies renouvellables mais il est clair qu’un gros ménage est à faire parmi les nombreux installateurs, fournisseurs qui louvoient sur ce marché. Enfin, le reportage indiquait également que les couts de maintenance des installations remplacement régulier de l’onduleur notamment, entretien des dispositif d’étanchéité) ne sont jamais pris en compte dans les simulations des vendeurs.
Quand on écrit qu’il faut « s’assurer du sérieux de l’installateur », c’est bien, mais il faudrait alors expliquer quels sont les critères qui permettent de le faire (ok, peut-être fallait-il assister à la présentation pour le savoir !!)
Enfin, le fait de subventionner ces installations notamment en garantissant des prix d’achat par EDF, économiquement abhérents constitue à mon avis une mesure qui dénature la démarche. Il faut savoir que cette électricité est produite (et achetée) dans des périodes où on en a le moins besoin : la journée, l’été quand le besoin en électricité est le plus bas. Il est ridicule de vendre les KW à EDF en pleine journée et de se chauffer en parallèle à l’électricité fournie par EDF.
Enfin, une question : je n’ai pas trop compris est-ce que c’est l’article paru dans le Pays Briard ?
Effectivement je n’ai pas vu le reportage cité par jna, reportage postérieur à cet exposé. Je me suis contenté d’évoquer ce qui a été dit au cours de cette intéressante conférence auquel jna a eu le tort de ne pas assister. Je précise bien d’ailleurs, et les intervenants ont beaucoup insisté là-dessus, qu’il faut se méfier des mauvais installateurs qui sont légion dans ce domaine. Nous ne faisons que dire la même chose.
Il n’empêche que cette technologie n’est pas remise en cause, et ne suscite pas de nuisances ni de critiques, comme c’est le cas pour les éoliennes par exemple.
Pour répondre à la dernière question : cet article est totalement inédit et sans autre influence que mes notes personnelles.
Je n’ai pas lu ce qui est paru dans le Pays Briard.
Concernant les critères de sérieux, et la check-liste des points que doit proposer l’installateur, Antoine dispose d’une liste précise et complète qu’il peut fournir sur demande.
L’article paru dans le Pays Briard a été fait par une correspondante locale et pas par jms.
Il existe également une technologie dite en couche mince qui semble plus adaptée à nos latitudes car apte à continer à produire sous soleil diffus. D’autre part , ce procédé est plus discret (car présentant moins d’effet miroir ) et est moins coûteux au M². Il est cependant moins productif par unité de surface.
Un proto de maison donc la couverture à été entièrement créé avec ce type produit à été réalisée:
http://www.cythelia.fr/maison-zen.html
La technologie en couches minces a été évoquée au cours de l’exposé. Elle est cité en tant que silicium amorphe dans l’inventaire des 3 types de technologie. Elle est encore peu développée, mais M Pien a précisé que c’était sûrement l’avenir.
C’est bourré de cadmium les couches minces… dur à traiter en fin de vie.
Oui, une partie de ces technologies sont à base de cadmium mais il existe également de nouveaux procédés; la technologie cuivre-indium-gallium-selenium est de celles ci.
Je ne suis pas certain que cela soit plus facile à recycler mais la technologie évoluant rapidement, cela sera pris en compte.
Il existe aussi du silicium amorphe, qui effectivement devrait coûter moins cher à l’unité de puissance installée ( KWc ) que le mono ou le polycristallin. Mais l’entreprise qui produit ces cellules PV ayant un monopole et ne voulant pas baisser ses prix, il en résulte que le poly et monocristallin coûtent aujourd’hui moins cher.
Les réalisations en silicium amorphe ne sont pratiquement réalisées que sur des bâtiments publics où souvent le souci du prestige l’emporte largement sur celui de la rentabilité. Il ne s’agit pas d’un jugement de valeur de ma part, mais d’un fait bien souvent observé.
un article sur ce sujet dans le dernier numéro du bulletin municipal à Couilly. Les conclusions ne
sont pas aussi favorables et tranchées.
J’ai réjouté le lien à la fin de l’article.
Bulletin très intéressant.
Il faut vous avez raison penser au risque de pollution.
A ce sujet, nous avons avec Mr PIEN, à notre modeste niveau contribué à écarter le choix du Tellunure de Cadmium dans une dizaine de projets agricoles dans les Ardennes, au profit de la technique poly et mono-cristalline. Suite à notre intervention, l’installateur en question ne propose plus cette technique.
En Allemagne, le tellenure de cadmium est exclusivement réservé à des centrales solaires au sol et tous les sites sont répertoriés par un service administratif, afin de gérer les risques et le futur recyclage.
Ce matériau a été proposé à des agriculteurs à des prix au KWc inférieurs au poly ou monocristallin, dans l’aisne. J’ai vu plusieurs devis en 2009, sur lesquels il m’a été demandé conseil.
Apparemment, l’administration française n’avait pas encore imposé de restriction à ce sujet.
Le risque est le suivant : En cas d’incendie d’une toiture une masse « importante » de tellenure de cadmium, portée à plus de 1000 ou 2000 °C, peut se transformer à l’état gazeux et risque de
1) d’intoxiquer la population humaine et animale des alentours
2) de polluer les prés et les champs aux alentours,
les végétaux qui pousseraient sur ces parcelles auraient une teneur en cadmium dangereuse pour la santé des animaux ou des humains qui les consommeraient.
En centrale au sol le risque est minime, c’est un panneau qui brûle à la fois, sur un toit se sont des centaines ou des milliers de M2 qui peuvent br^ler en même temps
Merci Jean-Michel pour cette fidèle relation de notre conférence, je voudrais cependant préciser deux points :
1) Le prix d’une installation pour particulier, comme tu le dis justement tourne autour de 5 par Wc à l’heure actuelle, compte tenu de la baisse du prix des matériau par à l’année dernière et ce avec du mtériel de marque. Cela nous donne un prix de 15 000 TTC pour une installation de 3 KWc.
Ce prix comprend les modules, l’onduleur, le cablage, la main d’oeuvre, hors travaux spécifiques sur la charpente : redressement, modification.
2) Concernant le choix du matériel, je recommande de choisir du matériel européen, américain ou japonais, pour les raisons suivantes :
a) les modules doivent tenir plus de 20 ans, ils sont garantis par le constructeur la plupart du temps en terme de performances pendant 20 ou 25 ans. iIl faut absolument demander à l’installateur de vous fournir les termes et conditions de garantie en français et surtout les lire plusieurs fois, se les faire expliquer. Si ça tombe en panne , qui dois je contacter ? le N° de tel, qu’est ce qui est pris en charge ? qu’est ce qui demeure à ma charge ? En cas de litiges, il est plus facile de s’adresser à un tribunal français qu’à un tribunal chinois ou indien, ou indonésien.
b) les européens, les américains et les japonais ont plus d’expérience dans la fabrication des modules.
c) Votre choix de matériel peut aussi être guidé par des raisons de patriotisme économique, d’étique sociale, environnementale. Je ne veux pas donner de leçon, mais à chaque fois que l’on achète tel produit plutôt que tel on contribue à la prospérité de l ‘un par rapport à l’autre.