Clarté sous-marine
par
morel antoine
·
30 janvier 2010
Clarté sous-marine
Un filet d’or trait implacable du soleil S’est soudain posé, vertical et rectiligne Sur la vaste puissance salée, tel un cygne, Puis a traversé l’épaisse et bleutée merveille, Pour resplendir d’une lumière cristalline, Sur la perle nacrée d’une huitre émaillée Aux franges veloutées, jusqu’à illuminer Par une chaude clarté les fonds de platine.
Les corbeilles à franges, les coupes bleu azur, Sur des rocs marbrés d’algues minuscules étalent Parmi les anémones et la fluide sciure, Leur étendue chamarée que le flôt emballe. L’ombre de coreaux en forme de bois de cerf Camoufle deux chirurgiens bleu des caraïbes.
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A cinq branches, l’orangée étoile de mer Ecarte les valves d’une palourde fébrile. Bernard l’Hermite promène une actinie Sur sa porcelaine où mille tentacules A pointes empoisonnées flagellent les branchies D’un haemulon doré, dont le banc déambule.
Le poulpe se propulse à travers l’eau brunie Son jet d’encre s’estompe une lueur rayonne. Un syngnathe reste faux spongiaire indigo. Le caméléon de mer endosse un teint chaud. La pastenague s’enfouit sous le sable blond. La chlamys rubis ne filtre plus le plancton, Car du récif corallien incrusté d’éponges Chassant la méduse et le labre bigarré Est apparu mollement comme dans un songe L’homme dans l’antre pur de ce décor muet.
Antoine MOREL – 1977
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Quel poète !!!! :=!
Tu étais ou en ce temps là(1977)?aux caraïbes?; :-d)
la sirène aux cheveux d’or,tu l’as oubliée? 🙁
Bravo Antoine
En ce temps là, ma sirène avait les cheveux brun foncés.
L’idée de ce poème est née d’un livre que m’avait prêté, puis donné le père Nöel, le vrai et son épouse la mère Noël.
Ce livre contenait des photos en couleur des fonds marins avec des commentaires passionnants pour les passionnés, dont j’étais.
A l’époque j’étais en 1ere ou en terminale et nos professeurs de français successifs de la 3eme à la première, à qui je rends hommage au passage, ceux qui sont au ciel et celui qui n’y est pas encore, nous avaient appris tout ou presque des techniques d’écriture poétiques : allitération, métaphore, rime, rejet, etc..et j’ai ressenti le besoin de créer un poème sur la beauté des fonds marins.
J’ai fait un plan, mis mes idées par écrit, fait des listes de mots qui avaient une résonance qui me plaisait et je me suis lancé dans l’écriture.
Je voulais que ce poème soit plein de couleur : un poème technicolor à l’image des photos du livre. Je voulais également que ce soit comme une vision caméra au poing d’un plongeur qui découvre ces splendeurs. Je voulais aussi qu’il y ait une musique silencieuse, qui coule de source comme le gulf stream dans ce « monde du silence ». je voulais aussi qu’il y ait du mouvement d’où le choix inconscient ou conscient de verbes d’action.
C’est ton reportage Daniel sur ton voyage dans le Pacifique, qui m’a donné l’idée de rechercher ce poème dans mon grenier. L’ayant retrouvé sans trop de peine, je me suis dit que ce serait sympathique de le partager avec les Brionautes, puisqu’il y a parmi eux quelques amateurs de poésie : Lomig, Korie, Florence et peut-être aussi d’autres encore.
Ah oui j’oubliai, Jms a omis de mettre le titre, que j’avais choisi : Clarté Sous-Marine.
J’ai bien mis le titre pourtant, sans les majuscules à chaque mot certes.
Oui, c’est vrai Jean-Michel, pardonne moi cet écart de langage, mais j’eusse préféré qu’il figure en tête du texte à l’intérieur de l’article. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance.
:=!
j’aime bien, la palourde fébrile !
une pub pour Océans ?
Dans cette scène cruelle à laquelle nous assistons, comment ne pas imaginer que la palourde à l’agonie ne soit pas envahie par la fièvre.
On sent plein d’influences de l’époque (1977), anémone c’était le prénom de la femme du président de l’époque (Giscard d’Estaing) et Bernard l’Hermite c’est pas le frère de Thierry qui jouait dans les bronzés ?
A mon avis l’auteur a du subir une opération à cette époque pour nous parler de ces 2 chirurgiens.
Peut-être un voyage en provence, car la pastenague, je ne sais pas ce que c’est mais ça fait penser à une bonne soupe à la pastèque bien de là-bas.
Quant au haemulon et au syngnathe, il fallait les trouver quelque part, dans les bois de Moulangis peut-être ?
Ah la poésie j’adore !
Tous les noms des plantes et des animaux sont authentiques et figurent dans ce livre à l’origine du poème.
que d’iode, que d’iode !
Que diodes, que diodes, que veux tu il en faut pour le fonctionnement de l’informe matic !