Ce territoire fut l’un des premiers découverts par Christophe Colomb en 1492. Il fut pendant les 20 premières années d’occupation espagnole le quartier général des conquistadores, en somme la capitale du nouveau monde. 20 ans au bout desquels le peuple indigène disparut, vaincu par les maladies ramenées par les étrangers et par les affrontements avec ceux-ci. Cette terre regorgeait d’or qui fut rapidement exploité et disons-le pillé. Le pays connut divers conquérants, espagnols bien sûr mais aussi français. L’autre partie de l’ile (Haïti) francophone en garde trace, notamment au travers des mauvais souvenirs de la dictature Duvallier. L’ile entière fut occupée par les haïtiens. C’était au début du XIXème siècle. La libération qui s’en suivit marqua l’indépendance définitive des dominicains. La fête nationale célébrée le 28 février et dont le héros fut un certain Duarte rappelle ces événements. Ce jour est aussi l’occasion d’un carnaval dans tout le pays.
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La nature est très généreuse en République Dominicaine. On y découvre toutes sortes de fuits exotiques. Dans la partie occidentale du pays, en altitude il y fait moins chaud. C’est l’idéal pour y cultiver les productions tradionnelles des pays tempérés et obtenir l’auto-suffisance alimentaire.
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La canne à sucre vient juste après le tourisme dans les sources de revenus du pays. Cette usine près de San Pedro de Macoris est l’une des sucreries les plus grandes du monde.
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On trouve toutes sortes de forme de transport en commun, que ce soit en camion ou en moto.
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Même les chevaux voyagent à moto.
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Ce bus qui ressemble étrangement aux bus US est le témoin de l’américanisation du pays. Les américains ont vendu aux dominicains jean’s, tee-shirt et même 4×4 à profusion, y compris dans les coins les plus reculés et les plus pauvres du pays. On compte en gallons et le dollar est roi, rattrapé il est vrai par l’euro qui désormais vaut plus cher ! Le base-ball est le sport national avec les combats de coqs.
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L’habitat traditionnel est composé de petites maisons en bois de cocotier. Leur durée de vie est assez limitée. Les familles sont nombreuses, une dizaine de personnes peuvent vivre dans des maisons de ce type. Une ville comme Bayaguana dans le centre du pays compte près de 30000 habitants. Elle n’est guère plus étendue qu’une ville française de même population. Par contre les maisons sont sans étage, on peut facilement imaginer comment les gens sont entassés !
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Cherchez l’erreur sur cette image d’immeuble en construction. Cela ne m’a pas frappé tout de suite, pourtant c’est la même chose sur tous les immeubles en cours d’édification, et ils sont nombreux dans les zones touristiques.
Vous ne voyez pas ?
Et bien il n’y a pas de grue ! Tous les matériaux sont montés à la main. La main d’oeuvre n’est pas chère, alors on occupe un maximum de personnes, y compris pour des petits boulots.
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Sur les marchés on trouve toute sorte de nourriture, fruits, légumes mais aussi des viandes cuites sur place. Boucherie et poissonnerie sont une seule et même spécialité.
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Rues typiques d’une petite ville
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et d’une plus grande
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Les dominicains sont toujours prêts à rendre service. Ils grimperaient au cocotier pour vous ! Et ont souvent quelque chose à vous vendre. La mendicité est très répandue, surtout sur les lieux susceptibles d’être fréquentés par les touristes. Et c’est toujours avec le sourire. Peuple gai, supportant parfois la misère avec philosophie, les dominicains se disent insensibles au stress.
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Alors qu’à la même époque à quelques centaines de kilomètres de là des événements avaient lieu, on ne peut s’empêcher d’établir une comparaison avec la Guadeloupe (ou la Martinique bien sûr). Dans les 2 cas, on est sur une ile paradisiaque dévolue au tourisme. Pourtant la comparaison s’arrête-là.
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Guadeloupe |
République Dominicaine |
Superficie |
1 703 Km2 |
48 730 km2 |
Habitants |
400 000 |
10 millions |
Revenu par habitant |
20 000 euros |
3 000 euros |
Exportations/importations |
7% |
75% |
Indice de développement humain |
0,86 (21ème rang) |
0,73 (88ème rang) |
On le voit sur le terrain, en dehors des installations touristiques qui sont à peu près comparables, le niveau de vie des dominicains est nettement plus bas que celui des antillais français (de l’ordre de 10 fois plus "riches"). Et pourtant, on l’a vu à l’occasion des événements de cet hiver, les antillais ont du mal à joindre les 2 bouts. L’organisation de la société post-coloniale les a maintenus dans un état de dépendance totale vis-à-vis de la métropole. Situation voulue pour couper court aux idées d’indépendance ? peut-être.
Il n’empêche que la situation n’est plus supportable. Mais que dire alors des Dominicains, beaucoup plus pauvres, beaucoup plus productifs finalement et dont l’indépendance est une donnée acquise depuis longtemps (avec de l’aide internationale néanmoins).
Les antilles françaises doivent s’émanciper en produisant beaucoup plus sur place et arrêter de tout importer de la métropole. On aurait mieux à faire en développant le commerce avec les pays voisins à plus bas coût, comme la République Dominicaine.
Chacun y serait gagnant !
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Tu as donc fait du tourisme »intelligent » c’est bien;quand j’y étais allé (1 semaine) j’avais simplement fait une excursion/incursion dans la montagne à une cinquantaine de km de punta cana ou je bronzais « idiot ».
je ne sais pas si tu es allé sur les plages touristiques mais là tu pourras citer la prostitution y compris masculine comme source de revenu;et encore punta cana il parait que c’est rien par rapport à Bocca Chicca.
Concernant ton dernier paragraphe;la différence entre ce pays ou Mauricius que je connais parfaitement par rapport à nos antilles, c’est que dans ces pays tout le monde travaille à tout un tas de petits métiers et pour cause c’est qu’il n’ y a pas d’assistance ni sécu ni rien en fait et qu’ils essaient de se débrouiller avec les moyens du bord plutot que de rouler des mécaniques en 4*4.
On est passé à Boca Chica. La prostitution, on en parle dans les guides, en effet. Je n’ai pas remarqué, mais je ne suis pas un spécialiste. C’était la journée aussi. Par contre les vendeurs de tout poil sont légion, y compris pour vous trouver une place de parking.
On a aussi bronzé idiots, ce sera relaté au 3ème épisode.
c’est un ex collègue qui m’avait dit ça à propos de boca chica(c’était il y 8 ans) et comme il était avec 2 jeunes enfants il avait même changé d’hotel et de plage…..depuis ça a probablement changé?
Les personnes qu’on voit ont l’air en bon état physique, et ne sont pas non plus en haillons. Il y a pas mal de véhicules, y compris des deux roues. L’habitat est très modeste mais le contexte est différent du nôtre, en particulier le climat est beaucoup plus doux. Tout cela est pauvre mais ne sue pas une misère atroce. Cependant, comme le reconnaît Jean-Michel, un tel article, même conçu et rédigé avec talent, ne peut pas être exhaustif. Questions essentielles : Les dominicains mangent-ils tous à leur faim ?. Y a-t-il beaucoup de SDF ? N’y a-t-il pas des poches isolées beaucoup plus pauvres que ce que montrent les photos ?
J’avoue ne pas avoir aprofondi le sujet de manière aussi exhaustive.
Des gens très pauvres, il y en a en France aussi, on peut supposer que là-bas aussi il y en a.
Dans les campagnes les gens sont quand même assez pauvres. Les maisons qui ressemblent à des cabanes parfois en attestent. La plupart des gens se déplacent en moto ou en vieille guimbarde plutot dans le genre camionnette, vue l’état des routes. Personne n’est vétu de haillons, pas plus là que dans la plupart des pays du monde, ils connaissent eux-aussi le textile à bas prix. L’habillement n’est plus un critère de pauvreté sauf peut-être dans quelques pays très pauvres. Ce pays se situe dans le milieu du tableau au niveau de la richesse des pays du monde. Le plus pauvre des caraïbes, en fait, c’est Haïti, tout près de là.
Une question qu’on se pose naturellement, c’est « faut-il aller dans un pays pauvre en vacances ? ».
Cela n’a-t-il pas un côté indescent, provocateur, nous qui vivons bien mieux qu’eux ?
On a ce genre de scrupules et c’est normal.
Pourtant, par le tourisme, on contribue à leur enrichissement, à la sortie de la pauvreté, et cela c’est plutôt bien. Il y a aussi un état d’esprit, celui qui consiste dans les dépenses que l’on fait, dans l’argent que l’on laisse se demander si cela ira bien à la population locale et non à quelques étrangers profiteurs. Mais c’est souvent difficile de faire la part des choses.
bravo à jms d’avoir essayé de s’écarter des sentiers battus !
cela dit : 1492 … ce serait plus proche de la vérité que 1792 !
J’ai corrigé. C’est bien, je vois que jna lit en détails.