Les croqueurs de pommes fêtent leurs 20 ans les 22 et 23 novembre
Retrouvons les fruits du terroir de Brie
La Brie fut de tous temps un terroir important de culture des fruits, sans parler du vignoble de Brie, qui produisait un vin servant à abreuver l’agglomération de Paris, et dont Boileau, au 17e siècle, vantait si bien ses médiocres qualités. De toutes façons, mieux valait le vanter que le boire. La société d’horticulture de Coulommiers et plus particulièrement Jean Chéron s’attache aujourd’hui avec passion à la réimplantation de la vigne. De tous temps les Briards ont cultivé avec passion les arbres fruitiers, d’abord près des habitations pour amener les nécessaires provisions destinées à la consommation de fruits et à la constitution du breuvrage “le Bouère”, comme dise encore certains, puis après la crise phylloxérique et la disposition du vignoble, les briards ont constitués un important verger destiné à la production spéculative de fruits destinés aux marchés locaux ou des grandes villes environnant Paris et sa proche Banlieue. Cette situation s’est perpétuée pratiquement jusque dans les années 55 – 60, ou l’on voyait fin Septembre et début Octobre des marchands venir acheter les pommes, les poires etc, dans les propriétés. Les fruits étaient triés un à un, les petits séparés des gros, les malsains écartés, etc…. Cette pratique archaïque au regard des méthodes actuelles pratiquées en station de production fruitière conjuguées à l’évolution du goût des consommateurs, aux développements de variétés nouvelles plus structurées sur le plan agronomique et commerciale est tombée en désuétude. Aujourd’hui le verger Briard est livré aux attaques incessantes des bulldozers qui préparent le terrain aux nouvelles voies rapides ou autoroutes, aux futurs voies ferrées de l’interconnexion TGV, à l’Eurodisney et à l’extension de l’habitat individuel qui grignote tous les jours un peu plus notre paysage traditionnel. Localisation des vergers Les variétés Briards et les raisons de leur renommée Comme dans toute la France les variétés traditionnelles de pommes sont nombreuses, alors que la poire à couteau est un fruit qui est très peu cultivé dans le monde paysan. Par contre il existait en Brie un grand nombre de variétés à poiré. De même des variétés traditionnelles de fruits à noyau méritantes sont assez peu nombreuses. |
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Pommes Le terroir de Brie était dans les siècles passés un terroir de paysans rudes et opiniâtres, un tantinet hostiles aux novations qui devaient travailler difficilement pour subsister, à cause de la nature de la terre lourde des plaines et des coteaux. Avant la mécanisation agricole, les façons à la main étaient difficiles et pénibles, il n’y avait pas de place pour le superflu si bien que cette façon d’être s’est retrouvé dans la constitution du patrimoine fruitier local. Les variétés de pommes briades sont toutes des variétés à deux fins, c’est à dire à boisson et à couteau. Aucune n’a vraiment dépassée notre région, quoique Faro soit connue quand même un peu partout en France et figure même toujours au catalogue du CTPS et que Gros Locard se partage entre la Seine et Marne et la Sarthe. En général le verger était un verger de plein vent avec des arbres greffés en tête à une hauteur de 1,90 – 2m. Ils ne fleurissent pas en général avant le 15 mai, les plus tardives sont Fleuritard qui retarde de 15 jours à 3 semaines pour fleurir vers le 15 juin tandis que Feuille-morte ne se réveille qu’à la mi-juin. En 1947 le Verger Français citait comme appartenant aux patrimoine Seine et Marnais les variétés suivantes : Nous reprenons dans ce qui suit les descriptions du Verger Français et les localisations de RIEDEL, pour Belle Josephine, les descriptions des ouvrages ci dessus étant éronnées nous l’avons rédigé. Un doute subsiste aujourd’hui quant à l’existence réelle d’une Belle-fille typique de la Brie, la description du Verger Français ne correspond pas à celle que cultive J.CASSIER à Coulommiers et que multiplie les pépinières D HOUDRY àSt SIMEON.
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Poires
Comme les pommes, les poires traditionnelles de la Brie ne sont pas des fruits sophistiqués peu ou pas de variétés tendres à couteau sauf peut être P de Carrière et encore compte tenu de sa taille c’est plutôt une variété à croquer. La plupart des variétés sont des fruits durs, à cuire ou à boisson. Aujourd’hui à l’abandon depuis longtemps ces variétés ne sont plus connus des villageois, le nom de Carisi est devenu pratiquement synonyme de poire à poiré dans notre pays. Decaisne dans le jardin fruitier du Muséum donne la liste que nous reproduisons ci dessous. Dans la région de Meaux, La Ferte-sous-Jouarre : Dans la région de Jouy-le-Chatel Nangis : Nous avons retenu les descriptions des variétés que nous connaissons effectivement. Les variétés sont à localiser et à décrire, nous comptons sur l’aide du public pour effectuer cette tâche, nous recherchons plus particulièrement Cirole. P de Fosse. P d’Angoisse. |
Les fruits à noyau
Dans la Brie la culture des fruits à noyau n’a jamais fait, semble t’il l’objet de grand développement sauf toutefois dans la région de Quicy-Voisins autrefois Quincy-Ségy où le cerisier a eu en son temps une certaine importance et dans la vallée de la Marne, dans la région de Dormans plus précisément dans les villages de Courthiésy et de Sauvigny ou l’on cultive encore une certaine variété de cerise de Montmorency. La prune n’a jamais fait l’objet de culture commerciale à grande èchelle de même que la pêche dans une région pourtant si proche de Montreuil. Néanmoins, il existe quelques variétés typiques du pays. La prune Bonne de Bry originaire de Bry sur Marne que l’on cultivait à assez grande echelle dans cette région si proche de Paris et aujourd’hui complètement intégrée à la banlieue. La prune de Diaprée bleue si courante dans les vallées des Morins semble également ètre native du pays. Nous citerons également la montmirelle petite prune jaune ressemblant à la mirabelle et la coulommiers ou prune de Coulommiers qui à fait l’objet d’une description dans la revue horticole de 18. |
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Article très intéressant. Y a t’il encore des multiplicateurs de ces variétés?
Oui, j’ai retrouvé un plant de « belle josephine » l’an dernier.
A l’occasion de cette manifestation j’espère qu’on aura une liste de pépiniéristes qui commercialisent ces espèces.
Sachant que les croqueurs de pomme pratiquent le greffage et régulièrement organisent des démonstrations sur le sujet. Mais pour ceux qui comme moi ne sont ni doués ni patients, c’est quand même bien d’avoir des adresses de pépinéristes qui peuvent fournir des plants de 3 ans.
Nous devons remercier pour la bonne idée de cette manifestation ainsi que pour cet excellent article, Claude Scribe, voulangeois émérite, qui fut pendant de nombres années Président National de l’association des Croqueurs de Pommes.