Que faire après la défaite ?

Dimanche dernier, la liste « Bien Vivre à Voulangis » a été sévèrement battue.
Les voulangeois n’ont pas voulu du changement que nous leur proposions. Je ne reviendrais pas sur ce que nous pensons de ce mauvais choix et sur les désillusions qui attendent nos concitoyens.
Maintenant que faire ?
Quand on a comme beaucoup d’entre nous pris tellement à cœur cette volonté d’apporter un vrai progrès aux voulangeois et que l’on voit ce qu’à été leur réaction, le sentiment d’injustice est énorme, le besoin de se reconstruire devient une nécessité si on ne veut pas sombrer dans la déprime.

Chacun réagit selon son tempérament et sa propre histoire.

Philippe Nicolas a écrit à ses colistiers sur le blog http://www.bienvivreavoulangis.com/?2008/03/11/66-lettre-a-mes-colistiers  
Sa déception est à la hauteur de ce que fut son engagement et on sait qu’il fut grand et sincère.

Pour ma part, l’histoire prend ses origines sur ce site même district-crecy.com sur lequel j’interviens depuis quelques années maintenant. Ce travail quotidien et passionnant est devenu une vraie partie de moi-même, un engagement tellement prenant.

Cependant, on se lasse de tout, surtout quand cette activité se limite à de la réflexion, du commentaire, de l’observation. Un jour il est temps de passer à l’action, ce fut le sens de mon engagement auprès de Philippe Nicolas.

Une anecdote révélatrice de ce besoin est celle des rencontres du pays créçois.
C’était en septembre dernier. J’y avais été invité en tant que représentant des brionautes comme d’autres associations. La plupart des participants étaient des élus locaux. Je m’employais à noter tout ce qui a pu se dire au cours de cette journée, ce qui donna lieu à 3 articles sur ce site. Je remarquais que les élus dont ç’eut été, me semble-t-il le rôle, ne notaient rien. Pourtant, les sujets étaient intéressants et méritaient d’être relayés auprès de leurs administrés. Le DVD donné à chacun aurait du être présenté aux populations. Quelqu’un en a entendu parler à Voulangis, en dehors des lecteurs de ce site ? J’étais sûrement le seul à prendre des notes, eux, semble-il, n’étaient venus là que parce qu’ils avaient été invités et attendaient impatiemment le cocktail de clôture. En somme je faisais leur travail ! Cette année, s’il y a une autre rencontre du même type, je n’y serais sûrement pas, le cœur n’y est plus. Vous aurez les mêmes élus que l’an dernier (ou leurs clônes) pour vous représenter et vous n’aurez aucun retour. Rendre compte, ce qui est simple pourtant, vos élus ne savent même pas le faire, alors que leur demander de plus ? Là, en l’occurrence, les sujets abordés (le SDRIF, l’habitat durable) donnaient envie de s’impliquer bien au-delà du simple compte-rendu. Hélas, je n’en aurais pas l’occasion, et se contenter de faire des compte-rendu cela ne me motive plus.

Alors que faire ? S’opposer systématiquement, dénoncer les erreurs, pétitionner, harceler ? Certains nous disent : avec votre score de dimanche, soit un tiers des voix, vous représentez un espoir, une force d’opposition pour dans 6 ans. Cela ne colle pas, notre programme pour dans 6 ans, il est déjà tout prêt, intellectuellement avec des années d’avance sur ce que peuvent prétendre bâtir les élus de dimanche dernier. Et puis nous ne sommes même pas opposants, n’ayant aucune représentation au conseil, nous ne sommes rien du tout, nous n’avons pas accès aux dossiers. Si c’est nous qui avions été élus nous aurions mis en place des instances où chacun aurait pu s’exprimer, participer, des comités de quartier, une commission de concertation. Ce ne sera pas le cas avec cette municipalité qui va, comme auparavant, confisquer tous les pouvoirs.
Enfin, il faut le tempérament pour être constamment et uniquement critique pendant 6 ans. Personnellement, je préfère construire que démolir, proposer que critiquer.

Oui, proposer, mais quoi ? Notre programme est un catalogue de propositions qui, s’ils laissent leur fierté au vestiaire, peut donner des idées aux conseillers de Voulangis pour au moins deux mandatures, s’ils s’en tiennent à leur rythme habituel. Des idées, nous en avons eu à revendre, ce qui nous manque ce sont les moyens de les exercer, moyens que les voulangeois nous ont refusé.

Que reste-t-il comme solution ? quitter ce village qui nous rejette. J’y serais presque tenté tellement tout devient amer autour de moi. Pourtant, je n’ai jamais considéré la fuite comme une solution à un problème.

Philippe Nicolas nous invite à tourner la page, à oublier, à laisser les voulangeois avec leur mauvais choix.
Il a raison ! Pourtant c’est pas facile à faire, et pour aucun d’entre nous. Il est clair que le groupe subsistera, se retrouvera à différentes occasions festives, certaines sont déjà programmées, et que ce sera peut-être l’occasion de lancer des actions collectives qui en surprendront plus d’un, comme nous avons su le faire au cours de cette campagne.

La réalité aussi nous rattrape. Ce lundi matin, jour de rentrée scolaire, on redécouvre les problèmes que les vacances avaient mis en sommeil. Pour ne prendre qu’un exemple, M le Maire vient d’arrêter la participation financière de Voulangis au budget du centre aéré de Crécy. Il a attendu le lendemain des élections pour l’annoncer, chacun jugera cette attitude !
Non seulement Voulangis ne va pas progresser, mais Voulangis va encore régresser ! Les problèmes des abords de l’école sont à nouveau visibles et pas prêts d’être réglés : sens de circulation, stationnement, … On parle de fermer une classe l’an prochain, non pas parce qu’il y a moins d’enfants à Voulangis, mais parce que les parents préfèrent les mettre dans des écoles mieux équipées. Faudra-t-il laisser faire cet immobilisme qui se double maintenant d’une attaque en règle contre les familles ?

A titre individuel, sur le choix d’action ou d’inaction chacun réagira selon son tempérament. Vous en saurez probablement plus sur le blog de campagne qui, pour l’instant, est bien parti pour durer. Maintenant qu’il n’y a plus d’enjeu, tout le monde peut se lâcher ! Vous y lirez peut-être des choses surprenantes …