Rencontres du pays créçois – la vallée des peintres
Les 5ème rencontres du pays créçois ont eu lieu le vendredi 14 septembre 2007 à partir de 13h30 à la salle Altmann de Crécy-la-Chapelle.
Nous avons déjà relaté la première partie consacrée au SDRIF et la deuxième traitant du logement durable. La troisième et dernière partie de cette journée fut consacrée à l’inauguration de la Vallée des peintres. Après un exposé historique relatant la vie artistique dans la vallée du Grand-Morin depuis le milieu du XIXème siècle, l’inauguration officielle eut lieu devant la maison du tourisme. Les élus locaux découvrirent un chevalet comme ceux que l’on peut rencontrer tout le long du circuit à Crécy, Villiers, Voulangis ou Saint-Germain. |
M Piedeloup vice-président du pays créçois chargé du tourisme et du patrimoine relate l’histoire des peintres dans la vallée.
Son exposé est illustré par la projection de reproductions de tableaux et agréménté d’explications complémentaires par M Noël Coret historien de l’art. En 1877 Amédée Servin créé le cercle artistique de Villiers, cercle qui perdure jusqu’à nos jours sous la houlette d’Henri Corpechot.
On dispose ainsi de beaucoup d’informations sur Villiers mais peu sur Crécy, d’où de gros travaux de recherches initiés par une thèse de DEA d’une étudiante en 2001.
L’histoire commence en 1855 par l’arrivée de Servin à Villiers. Installé à l’auberge du pont de Villiers (devenu Le Souterrain), il ne quittera plus ce village.
Il fera venir ses amis rencontrés chez Drölling ou à Barbizon où il étudia et fit ses débuts. Il se lia d’amitié avec un journaliste local, Jules grenier. En cette période du XIXème siècle les peintres se libèrent de leur enseignement traditionnel. Grâce à l’invention du tube de peinture, ils se déplacent dans la nature et trouvent de nouvelles sources d’inspiration. Pendant un siècle, tous les courants de peintures ou presque vont être représentés à Villiers, Crécy ou encore Voulangis. Le XXème siècle verra l’arrivée d’artistes étrangers, américains, japonais, canadiens, luxembourgeois, roumains, russes, … Edward Steichen, peintre et photographe américain d’origine luxembourgeoise s’installera à Voulangis. Il y accueillera le sculpteur Brancousi, le photographe Man ray, le peintre Arthur carles. Tous trouveront dans la vallée du Grand-Morin des lieux d’inspirations hors du commun et une lumière que tous quelifieront d’exceptionnelle. Alexandre Altmann, inspiré par le fauvisme et le cubisme s’installe à Crécy.
Il sera aussi important pour Crécy au XXème siècle que Servin le fut pour Villiers au XIXème siècle. Georges Pacouil et Jean Commère furent les peintres les plus récents à s’illustrer dans la vallée. (NDLR : la vallées des peintres ne rend hommage qu’aux peintres décédés, les contemporains ne sont donc pas cités).
Tous ces peintres sont destinés à être les ambassadeurs de la région au travers du circuit qui vient d’être mis en place. M Piedeloup a accepté très gentillement de nous fournir le texte complet de son exposé. Vous y trouverez de nombreux détails retraçant l’épopée picturale de la vallée du grand-morin et dont je n’ai fait qu’un résumé : Après cette présentation, l’assemblée se déplaça à la maison du tourisme pour l’inauguration formelle.
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Retour à la salle Altmann, pour remerciements et conclusion : Le président Corpechot remercie les 4 acteurs principaux de ce projet que sont : M. Olivier Baron sous-préfet de Provins, chargé du tourisme conclue la journée :
C’est une belle réussite mais maintenant il faut vendre le projet ! L’histoire de cette vallée des peintres fut d’abord la rencontre entre des lieux et des hommes et l’amitié qui les lia.
Le parcours de la vallée des peintres permet de revivre ces liens forts entre les peintres et ces lieux qui leur servirent d’inspiration. C’est un projet moteur du développement économique. Maintenant il est nécessaire de réaliser un ouvrage sur le sujet afin de compléter l’offre touristique.
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L’une des étapes de la vallée des peintres au Pré Manche devant le moulin de saint-Martin et l’église Saint-Georges, |
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d’où lintérêt de tirer profit de notre jolie région comme cela est fait à barbizon sans tout détruire :b
On insiste beaucoup sur Corot et Lautrec qui sont les peintres les plus connus. Il faut le faire, mais est-ce bien honnête ?
Il faut bien reconnaître que la production de ces deux artistes lors de leur passage chez nous ont été à peu près nulles. Lautrec, 3 mois en convalescence à Villiers. Corot, deux années au ralenti, à la fin de sa vie : les oeuvres de Corot évoquuent d’abord lAafrique du nord, Ville d’Avray, les bords de Seine à l’ouest de Paris …
Certes c’est de bonne guerre. Et ce n’est pas forcément la durée qui fait la qualité.
Auvers sur Oise communique à fond sur Van Gogh, pourtant celui-ci n’y passa que 70 jours, les 70 derniers de sa vie avant son suicide.
Pour résumer la vallée des peintres, s’il ne faut citer que deux noms, je crois que c’est Servin et Altmann qu’il faut d’abord retenir.
Corot ne fit que quelques brefs passages à Crécy et Voulangis avant 1873 , et c’est cette année là qu’il peint, à l’occasion d’un séjour chez son ami CHATELAIN, qui avait acheté en 1861 une maison au 32 rue Dame’Gilles, au coin du pont et du Morin.. Il n’avait pas pris son matériel de peinture et fut contraint d’utiliser celui de son ami. Il fallut même élargir le trou de la palette car il avait le pouce gros et court. Il faisait ses relevés dans la nature puis composait et peignait ses toiles dans une tour annexe de la maison située dans le jardin
Il n’est connu de lui que 4 tableaux peints pendant son séjour et un dessin:
– Une saulaie avec deux paysannes
– Pré bordé de saules avec des vaches
– Crécy en Brie: clocher du village avec Châtelain au premier plan
– Le même sans Châtelain
– Route dans la campagne (dessin)
Un cinquième tableau « Mort de St Sébastien » aurait été peint au dessus d’une porte du restaurant ‘Le Souterrain ».
J’ai vu quelques chevalets posés dans le paysage.
J’ai à ce sujet, en comparant les scènes peintes, pu constater le développement des végétaux (sur le bord du Morin) depuis le travail des artistes. C’est amusant de constater que la vallée semblait beaucoup plus dégager à cet époque là. Au moulin de la Sault par exemple, on a beaucoup de mal à apercevoir les bâtiments maintenant.
Les photos de la fin du XIXème siècle confirme cette remarque et pas seulement au bord de la rivière.
Beaucoup de champs cultivés sont devenus des propriétés résidentielles avec jardin, d’où moultes végétaux, parfois trop d’ailleurs. A cela on peut ajouter les terrains abandonnés où la nature a repris ses droits. Je connais le cas d’un petit bois à l’abandon qui touche mon terrain et qui était autrefois un jardin ouvrier.