Difficile de résumer 355 pages et quelques dizaines de cartes très détaillées.
En voici quelques éléments modestement rassemblés ici.
Le logement
Les justifications de la relance de la politique de logement sont nombreuses : déficit du passé, familles éclatées, logements vétustes, … Le logement des années 2030 sera urbain, concentré, collectif et plus "social". Dans le détail, les zones rurales devront atteindre les 10% de logements sociaux, les zones urbaines (dont les grandes communes du pays créçois font partie) auront 30% pour objectif. Donc 30% de logements sociaux au sein de communes comme Crécy, Voulangis, Villiers, … Quand on pense que le pays créçois envisage de faire un gros effort dans les prochaines années en passant à … 5% de logements sociaux !
Concrètement, pour nos communes, l’objectif est de "boucher les dents creuses". Chasser le terrain vague, le verger en plein hameau (comme en ce moment au centre de Voulangis), l’usine en ruine, la gare de triage désaffectée, … Et si cela ne suffit pas, probablement qu’on diminuera les COS (Coefficient d’occupation des sols, c’est-à-dire ce qui définit le terrain minimum pour construire une maison), qu’on construira des maisons de villes (sans terrain) avant d’envisager de construire en hauteur.
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A propos des logements sociaux
Ce qui est étonnant c’est qu’on imagine qu’en 2030 ce concept de logement social existera encore, comme un concept inscrit dans le marbre. A l’origine il s’agissait (et ce fut une réussite dans les années 60) de rénover le parc et d’aider les moins riches à se loger. Pour limiter l’aide à donner, on a construit des logements au rabais. Ne serait-il pas plus sain de considérer qu’il n’y a pas de catégorie de logements mais des gens à aider à se loger, à aider plus ou moins selon leur niveau de revenus et l’ampleur de la solidarité nationale que l’on souhaite offrir ?
Alors qu’on nous promet une France de propriétaires, que sera le logement social en 2030 ?
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Service et équipements
Les objectifs sont louables : développer les équipements et services là où il y a des déficits comme dans l’est et le nord.
Notons un renforcement des équipements autour de Val d’Europe et de Meaux ainsi qu’une valorisation de la zone touristique de Marne-la-Vallée. Dans les domaines de la recherche et de l’enseignement le pôle de la cité Descartes sera conforté.
Au niveau des commerces, Meaux et Coulommiers verront leur position confortée. Notons la construction de centres de congrés à Val d’Europe.
Le PNR de la brie et des Morins est cité, comme un acquis désormais. Le lancement du projet en juin dernier en est la marque. Par contre la charte du PNR devra respecter les directives du SDRIF.
Ressource naturelles et environnements
Le projet met énormement l’accent sur la protection de l’environnement. Ce leitmotiv revient régulièrement, un document complémentaire y est même consacré. Cette insistance fait dire à beaucoup que l’idéologie (en l’occurrence écologiste) a dicté sa rédaction. On insiste sur le développement durable, la réduction de l’effet de serre, la maitrise des consommations d’énergie. Concrètement, cela passe par une préservation de zones vertes à différents niveaux de la ceinture parisienne, de la valorisation des énergies géothermiques, de la conservation de champs cultivés et bien sûr d’une politique de l’habitat et des transports axés sur les modes de communication collectifs. C’est bien connu, que les transports en communs n’ont de sens que dans un habitat urbain dense.
Entre les différents pôles, continuites agricoles et zones vertes doivent modeler le territoire.
Concrètement, près de chez nous, une coupure verte à l’est du confluent marne/ grand-morin est prévue.
Développement économique
28000 emplois nets de plus chaque année, un développement autour des sites les mieux desservis, ré-équilibrage est-ouest autour de pôles de rayonnnement sont les principes-clés du développement économique préconisé pour la région. Un côté positif du SDRIF est la volonté de développer des pôles locaux d’activité. Autour de nous, les pôles concernés sont : Meaux, Coulommiers, Val d’Europe et Fontenay-Trésigny (logistique). La carte ci-contre est issue du document du SDRIF. Elle montre la situation actuelle, l’emploi privé continue à se développer à l’ouest au détriment de l’est. D’où la nécessité d’un ré-équilibrage vers l’est tant souhaité dans notre région. Le SDRIF prévoit le développement des secteurs dès la proche banlieue (Bercy, Ivry, Val de Fontenay) puis Noisy-le-Grand, cité Descartes, Val d’Europe.
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A propos du taux d’emploi
Ce critère définit le rapport entre emploi et population. En seine-et-marne il y a moins d’emplois que d’habitants; ce taux est donc actuellement de 0,68 ; à Paris, à l’inverse il est de 1,39. L’objectif du SDRIF est d’atteindre 0,83 dans notre département. Un progrès certes, mais il faudra toujours aller travailler à Paris !
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Les transports
En dehors des déplacements internes à Paris ou à destination de Paris le constat est fait que pour les autres types de déplacements (70% de l’ensemble) les transports en communs ne sont que peu utilisés (11%).
D’où une politique visant au dévelopement de ce mode de transport. Et donc une reconcentration de l’habitat en milieu urbain et un développement des transports en commun au sein des pôles d’activités et entre les principaux pôles.
Concernant la RN36 : la mise à 2 fois 2 voies est prévue par l’état mais avec un avis défavorable du SDRIF qui souhaite, tant qu’à la subir, la compléter par une voie de bus en site propre.
Marne-la-Vallée et Meaux
Un hopital verra le jour à Jossigny.
Bussy-Saint-Georges continuera à accueillir de nouveaux habitants.
Une liaison en site propre est envisagée entre Val d’Europe et Lagny
Val d’europe continuera à se développer en privilégiant les activités tertiaires et touristiques.
La gare TGV de Chessy-Marne-la-vallée s’agrandira, TGV-Est oblige.
Un transport collectif est prévu entre Val d’Europe et Meaux, probablement via un prolongement du RER A jusqu’à Esbly.
L’achèvement complet de la rocade de contournement de Meaux est prévu.
Meaux doit s’affirmer comme pôle d’attraction local au même titre que Val d’Europe ou Coulommiers dans une moindre mesure.
Le Projet village nature de Villeneuve-le-Comte est inscrit au SDRIF. : Il doit s’agira d’une opération à vocation purement touristique sans habitat à demeure. La réversibilité du site est à prévoir, c’est-à-dire en cas d’arrêt de cette activité, une remise des lieux dans leur état naturel d’avant la construction !
Carte du pays créçois
(cliquez sur la carte pour l’agrandir)
Cette carte est extraite du plan général de destination du SDRIF ; pour la compréhension, j’ai rajouté les noms des principales localités et éléments remarquables. En marron clair, les zones destinées à un espace urbain à optimiser incluent le coeur de Crécy, Villiers et Voulangis jusqu’au grand-morin. Sur ce dernier point c’est asez contradictoire avec le classement de la vallée et la volonté sans cesse réaffirmer du SDRIF de privilégier l’environnement. Serait-ce une coquille ?
Du côté des villages ruraux du pays créçois (Coulommes, La Haute-Maison, …) peu de changements à signaler ; la vocation agricole de ces territoires est conservée.
Noter également la coulée verte au niveau de Coutevroult, délimitant le pays créçois de Marne-la-vallée, là-même où le pays créçois avait prévu de réaliser une zone d’activités.
Un projet déjà contesté
Avant d’être soumis à l’enquête publique, le SDRIF doit être accepté par certaines instances.
Tout d’abord les conseils généraux des département concernés. Tous se sont prononcés et pas par forcément de manière positive. En effet les départements 78, 92 et 95 ont voté contre ; il est probable que le ré-équilibrage à l’est proné par le SDRIF, et fort légitime, ne leur déplaise !
Il y a quelqu’un d’autre qui votre contre également, c’est un certain Nicolas Sarkozy, Président de la République de son état, et c’est plutôt génant pour l’avenir du SDRIF. On peut bien sûr être choqué que l’état se mêle des affaires de la région, la décentralisation aurait du éviter cela. Au-delà de ces considérations, ce que reproche le Président au SDRIF c’est de n’être dicté que par des considérations doctrinaires écologistes et de manquer d’ambition internationale : pas assez de développements, trop de projets d’infrastrucures gelés, … Il a donc demandé au président de la région de différer l’enquête publique et de revoir sa copie !
Conclusion
De bonnes intentions comme le ré-équilibrage à l’est et l’application du principe de subsidiarité, c’est-à-dire gérer au plus près des habitants, ne pas aller chercher loin ce qu’on pourrait trouver près.
Et bien sûr une sacré dose de doctrine écologique, réduire l’effet de serre, protéger l’environnement, … et aussi du logement social pour loger tout le monde.
Le projet a alors les défauts de ses qualités. Travailler à proximité de son travail implique que nous devenions tous des citadins, dur à avaler ! Et obtenir un environnement de qualité (mais urbain) suppose des renoncements notamment en termes de développement économique.
Au final, que ce soit ce SDRIF qui soit adopté ou une version remaniée, soyons sûr qu’il aura des impacts importants sur notre avenir !
Quel boulot a fait là JMS…CHAPEAU. :-e) :=!
On voit bien une fois de plus que il ya tellement d’intervenants que comme d’habitude l’unanimité est loin de se faire sur un projet « au carré ». :#
Aux générations (actuelles montantes et futures) je souhaite un bel avenir mais j’ai des doutes. 😕
Dépéchons nous et jouissons du mieux possible de l’état actuel de notre petit coin. :b
Merci pour ces encouragements à propos de ce petit devoir de vacances que je me suis imposé.
Bien sur je vous encourage à lire le rapport ; vous en aurez peut-être une autre lecture et un autre avis.
Ce sujet devrait occuper les esprits à l’automne. L’enquête publique devrait avoir lieu de mi-octobre à début décembre. Les responsables politiques locaux auront probablement l’occasion d’informer le public sur le sujet, en tout cas espérons-le.
Et n’hésitez pas à réagir à cet article.
oui, bon boulot jms … un résumé du SDRIF courag :-e) eux et fort utile à tous
Effectivement, quelle belle analyse. Qu’ajouter d’autre? L’analyse de JMS est parfaite comme d’habitude. Peut-être un petit bémol, histoire de dire quelquechose. La coulée verte de Coutevroult pose un problème. Préserver l’environnement est une trés bonne chose, mais à cet endroit précis, cela pose question, car le Pays crécois, territoire sans moyen financier à besoin d’une zone d’activités pour son budjet. Et précisément à cet endroit compte tenu du tracé de la liaison A4-RN36 retenu par le Conseil général, les terres agricoles se retrouvent complètement déparcellisées. Il ne reste donc plus grand chose à protèger. Plutôt qu’une friche, mieux vaut prévoir de l’activité produtrice de richesses et donc de moyens pour financer les politiques publiques
Quelle était verte ma vallée …….. hélas les bisons ont fui 😎
Ils ne supportent pas le son(j’allais dire le bruit,pardon lomig) de ta bombarde. 🙂 😉 😛 😎 😀
j’avais oublié de me connecter
c’est RA.
La verte vallée est au coeur du débat.
Inspirée par les verts, le projet la conservera-t-elle verte ?
On peut en douter, sinon pourquoi conserver un no man’land à Coutrevoult et urbaniser à outrance Voulangis jusqu’au grand-morin ?
Je suppose que Familles Rurales a un avis sur la question …
On ne doit pas regarder la même carte ?
Toute la boucle du grand-morin au sud de crécy jusqu’à serbonne est en marron « espace urbanisé à optimiser ». 😐
A noter que le barreau RN36-RN34 ne figure pas au SDRIF. 😀
le marron clair correspond à ce qui existe déjà : n’est-ce pas le remplissage des dents creuses dont il s’agit ?
Non pas du tout. Il n’y a pas d’urbanisation à cet endroit actuellement, rien que des champs !
:#
La chose est assez surprenante pour être remarquée.
Il ne peut s’agir d’une approximation de dessin. Rive droite on peut voir plusieurs villages beaucoup plus petits que la zone « urbanisée » de Voulangis et qui correspondent bien à la réalité.
Quelque part il est précisé que l’urbanisation doit suivre les rivières. Il semble que se soit ce principe qui est appliqué, mais de là à tripler la surface du village ils vont fort !
De plus cette extension urbanisée correspond au site désormais classé de la vallée du grand-morin. Comment les auteurs du projet pouvaient-ils ne pas l’ignorer, même si le classement officiel est intervenu quelques semaines après la publication du projet de SDRIF.
Si j’en crois la barrière de continuité écologique ou de limite d’urbanisation qui apparait sur la carte, la vallée et Crécy en particulier me semblent relativement à l’abri du développemnt urbain, même si on voi bien que quelques projets sont prévus sur Crécy (un point orange) au centre et un autre pour le golf.
Si l’on positive, on peut dire que cette situation est très valorisante pour nos communes qui se trouvent du coup les premières « semi rurales » à l’est de Paris. Les charmes de la campagne, tout à côté de certaines commodités urbaines.
Personnellement je ne suis pas effrayé par ce schéma surtout s’il prône un développement harmonieux. La vallée devrait restée verte et on ne sait pas ce que cela donnerait si elle devait être submergée d’une vague bleue.
A la lecture des blogs que tu as cité je constate que le SDRIF risque dêtre remis en cause suite aux interventions récentes du président et du premier ministre.
Ai-je bien compris? :#
Un bras de fer s’est instauré entre eux.
Le conseil régional a tout pouvoir ou presque pour mettre en place le projet vu que c’est de sa compétence et non de celle de l’état. Mais c’est plus compliqué que ça, l’état étant en partie concerné et notamment car il s’agit de la région-capitale.
Il semble qu’un dialogue se soit initié entre Sarkozy et Delanoe, leurs visions du Grand Paris étant semble-t-il en phase. Mais que feront-ils de nous ?
A Crécy, on a le devoir d’être serein 😉 Quelle inquiétude ! Vous allez vous faire des tonnes de cheveux blancs ! Remarquez, c’est joli les cheveux blancs chez les hommes…
Ma retraite, je la conçois de plus en plus en Province. Il s’y trouve encore et pour pas mal de temps je crois des endroits paisibles. Demandez à Mr Gallot par exemple… 😉
Pour notre région, côté »paisible », c’est fichu. La »machine » est en route.
L’éternelle contradiction dont ce SDRIF est le reflet.
On ne peut avoir tranquilité et développement économique.
On ne peut avoir la campagne et le travail à côté.
On ne peut avoir tous les services de la ville en étant au milieu des champs.
On ne peut avoir de transports en commun en habitat isolé.
On ne peut pas vouloir être tous ruraux en habitant tous au même endroit car cela devient une ville !
Je m’en voudrais de prendre position au sujet de questions qui concernent une région où je n’habite pas. Mais pour cela comme pour tout le reste, on ne peut pas tout avoir. Le problème actuel il est bien là. Les gens veulent tout avoir, ce qui est la cause de bien des tracas, et ne leur facilite pas la vie.
Cet article est déjà paru le 23 aout dernier en une période où certains de nos lecteurs étaient encore en vacances. Je me suis donc permis de le rediffuser, et pardon à ceux pour qui ce sujet peut paraitre rébarbatif.
L’enquête publique sur le SDRIF aura lieu à partir de mi-octobre (nous en reparlerons surement).
Ce vendredi aura lieu les rencontres du pays créçois (élus, associations, acteurs économiques, …) Le SDRIF, avec l’inauguration de la vallée des peintres sera au coeur de l’ordre du jour. Au travers de cet article et de vos commentaires, il me parait important que nous ayons nous-aussi ce débat.
vous avez investis pour vivre à la ville ou bien à la campagne ????? 😛 :paf
tu as eu raison de le rappeler. :-d) :-e) :=!
Concernant le SDRIF, pour les voulangeois, une réunion publique annoncée ce matin dans les boites aux lettres est prévue … demain matin samedi 15 septembre de 10 à 12h.