La fin de la carte scolaire
La suppression de la carte scolaire est d’actualité.
De quoi s’agit-il ? Le but est de supprimer l’obligation de scolariser dans l’établissement (école, collège, lycée) affecté à la commune ou au quartier dans lequel on habite. Lutter contre l’échec scolaire, permettre à chaque enfant de progresser dans les meilleurs conditions, c’est ce que chacun souhaite pour ses enfants. Cette nouvelle mesure dont la réalisation est annoncée par étapes, atteindra-t-elle ces objectifs ou est-ce de la poudre aux yeux ? |
Supprimer la carte scolaire permettra à choisir son établissement.
Prenons le cas du collège. A Crécy et ses environs, la carte scolaire impose d’aller au collège de Crécy. Il sera possible de scolariser ses enfants dans un collège à Meaux, Nanteuil ou encore à Serris. On peut supposer que des réputations se feront vite, les collèges des zones socialement en difficulté seront de moins en moins côtés au profit des quartiers plus hupés. Les mouvements de transhumances s’établiront, pour ceux qui en ont la possibilité. Ceux qui ne pourront pas se déplacer subiront le collège local, bon ou mauvais. |
Qu’il faille créer des niveaux pour permettre à chaque élève d’évoluer selon ses capacités me parait être du bon sens.
Mais pourquoi donc inciter les gens à toujours se déplacer, à destructurer la vie des enfants, à leur faire perdre toute attache à une communauté locale ? La solution doit passer par un service de proximité. C’est au sein de chaque collège qu’il faut créer des classes de niveaux pour permettre à ceux qui en ont la possibilité d’avancer plus vite et à ceux qui sont en difficulté d’avoir un enseignement adapté. Quand votre enfant arrive en 6ème, au collège de Crécy, comme ailleurs, il se retrouve dans une classe de tous niveaux, mélange qu’on a d’ailleurs soigneusement établi à partir des dossiers scolaires et en concertation avec les enseignants du primaire. Les écarts de niveaux sont tellement importants que certains s’ennuient pendant que d’autres rament ou chahutent. |
Quant on évoque le sujet avec certains enseignants, s’inquiétant du retard pris dans le programme, on entend parfois des conseils du genre "faites comme moi, mettez vos enfants dans le privé …"
C’est parce qu’on voudrait éviter ce type de solution, qu’on croit encore à l’école publique et à sa capacité à former autant les élites que les autres, que l’on doit faire évoluer la situation. Permettre des classes de niveau serait surement un progrès. Evidemment, on essaie de tricher en choisissant des options qui vont recréer des niveaux. Prendre l’Allemand en première langue, cela ne marche pas, les germanistes étant dispatchés entre 5 classes différents. Le latin en 5ème cela marche encore, à moins qu’on se mette à nous les délayer dans l’ensemble des classes. Il faudra alors peut-être suivre les conseils énoncés plus haut par ce professeur dont nous tairons le nom. |
(article vu 21 fois)
de toute façon tout est orienté afin de faire passer les enfants dans le privé:
L’éducation nationale inconsciemment en sciant la branche sur laquelle elle est assise.
la politique »bourgeoise » tendant à privatiser l’enseignement au profit de sociétés privées qui guettent au coin du bois.
qu’on soit favorable ou non à cette tendance; il semble(je dis bien il semble) que l’enseignement privé soit de meilleure qualité vu le nombre croissant de demandes dans ce sens??
:#
Quand j’étais élève c’était le contraire. L’enseignement public avait bien meilleure réputation que le privé. On a même entendu un examinateur décréter avant que la candidate ait ouvert la bouche : « Enseignement libre zéro ». Evidemment il y a toujours eu des abrutis d’extrémistes partout. Mais maintenant que la quasi-totalité des écoles privées ont été obligées pour survivre d’accepter un contrat d’association avec l’Etat, tous les enseignants sont les mêmes fonctionnaires, formés dans le même moule, soumis aux mêmes exigences, recevant les mêmes directives, etc. Il doit donc y avoir d’un côté comme de l’autre la même proportion de bons et de moins bons. A mon avis le problème est que les jeunes sont mieux encadrés dans le privé, où il y a quand même moins de problèmes, et que de meilleures conditions de discipline et de surveillance sont bénéfiques pour les études. Mais le pays créçois n’est pas constitué de banlieues chaudes, ni de grandes villes industrielles.
La vie n’étant pas un long fleuve tranquille, il me semble que l’école publique est plus apropriée afin d’adapter nos enfants à toute situation. Le mélange socio-culturel au lieu d’un »milieu » type unique si je puis dire, est une bonne chose. Parce-que dans la vie, nos enfants ne peuvent pas se contenter de la fréquentation d’un seul genre humain, l’école publique, avec les défauts qu’elle comporte, est exemplaire en son genre.
On peut être catholique sans pratiquer ou ne pas vouloir être catholique, les enfants d’artisans, de commerçants, d’ouvriers, de cadres, de fonctionnaires peuvent s’y fréquenter.
L’enseignement doit rester gratuit pour tous. Mes enfants sont en école publique, leurs copains sont de toutes origines, de tous horizons, de tous milieux. Savoir qu’ailleurs peut-être différent de chez soi aide à comprendre beaucoup de choses. Et parce-qu’on n’est pas à l’abri des aléas de la vie, que l’on peut avoir de l’argent et un jour en avoir moins ou plus du tout, le savoir, cotoyer des gens de tous les milieux, les aimer pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils ont, donne la faculté d’adaptation nécessaire pour toute situation que l’on peut rencontrer.
Pour ma part, j’ai eu une scolarité »mixte » si je puis dire, entre public et privé (3 ans chez les soeurs). J’ai bien aimé les deux en considérant tout de même que j’étais un peu surprotégée chez les religieuses dont certaines m’ont laissée de très bons souvenirs.
Concernant le comportement des enfants, les seuls qui en sont responsables sont les parents.
certes,mais l’école publique n’est pas forcément « réservée » aux plus riches(ou aux moins pauvres);en bretagne et en alsace une grande proportion des enfants va à l’école privée.
et puis école privée ne veut pas dire école catholique;il en existe de nombreuses d’autres confessions et la tendance »moderne » est la création d’établissements non religieux.
Et puis l’enseignement privé ou publique « à distance »se développe beaucoup;
Pour revenir sur la carte scolaire il me semble anormal que des parents cotisent par leurs impots locaux à la vie (et le financement) d’une école alors que leurs enfants fréquenteraient une école dans une autre ville.
car si je ne m’abuse(kodonosaure) c’est la commune qui supporte les frais (de l’école primaire au moins).
de plus même le phénomène dont on nous dit qu’il n’est pas catastrophique(mon oeil) va avoir tendance à gonfler car pourquoi envoyer ses enfants dans un établissement local dont la réputation n’est pas très bonne alors qu’on pourrait les envoyer dans un établissement plus »coté »? :#
Petit lapsus de RA, je suppose quand il dit que « l’école publique n’est pas forcément « réservée » aux plus riches ».
Concernant le cas des parents qui mettent leurs enfants dans une école primaire située sur une autre commune, il faut savoir qu’il y a des « échanges » budgétaires entre communes, ainsi la commune qui accueille un enfant qui vient d’une autre comune réclame-t-elle une participation financière à la commune dont l’enfant est originaire : c’est classique.
La où c’est un peu plus dûr à comprendre, c’est lorsque la commune d’origine cotise volontairement auprès d’établissements privés situés sur une autre commune.
On a vu ça, il ya quelques temps, à Villiers où la commune cotisait généreusement auprès de Ste Thérese de Couilly. De nombreux enfants de Villiers allaient sur l’établissement de Couilly, en particulier parcequ’il l n’y avait pas de cantine à Villiers. Chose rare en cette fin de 20ème siècle, mais la municipalité d’alors, n’en voulait pas. Cela permettait du même coup de justifier le fait de ne pas avoir de cantine puisqu’il n’y avait pas assez d’enfants.
C’est un effet du mouvement perpétuel, bien connu à Villiers.
😉
effectivement lapsus impardonnable. :-d)
lapsus révélateur ^^ croyez en le bon Freud 😮
C’est vrai qu’il y a toutes sortes d’écoles privées qui ne sont pas forcément réservées aux plus riches, mais pas non plus aux plus pauvres. Que des parents puissent mettre leurs enfants dans une école chrétienne, ou israélite, ou musulmane, ou autre, je trouve que cela fait partie des libertés d’un pays démocratique. Maintenant que toutes ces écoles soient gratuites, le problème est très complexe.
nous retournons au moyen-âge le temps des rois est revenu ! 🙁
J’ai fais le même constat que Florence. De « mon temps », il y a 30 ans, l’école privée, du moins dans mon secteur, était de très mauvaise qualité. Y allaiten ceux que le public ne voulait plus et dont les parents avaient les moyens. Il y avait aussi des aspects religieux militants chez certains. Ces gens-là préféraient faire parcourir de longues distances à leurs enfants de 6 ans plutot que de les envoyer à l’école communale juste à côté. Résultat : ils n’ont pas mieux réussi, et surtout les autres enfants du village ne les connaissaient pas, ils n’étaint nullement intégrés à la vie des enfants de leur age.
je suis assez mal placé(plus d’enfant scolarisé )pour juger des 2 systèmes cependant quand je recueille les avis d’amis ou connaissances qui ont placés leurs enfants dans le privé apres le public me disent tous qu’il y a une réelle différence…
a suivre..et à voir?
Mes parents et mon frère se sont très bien portés d’être élevés dans le public. Pour ma part, j’en ai déjà parlé, je garde un nettement moins bon souvenir que Corinne de mon éducation chez les soeurs. Mais je suis entièrement d’accord avec elle qu’une plus grande mixité socio-culturelle nous aurait été très profitable. En fait mes parents, qui n’étaient pas très croyants, et qui m’avaient mise chez les religieuses uniquement pour des raisons de commodité, situation radicalement inverse de celle mentionnée par Jean-Michel, l’ont regretté par la suite. Les soeurs étaient de braves femmes. Elles n’étaient pas très sévères et ne faisaient pas régner une discipline de fer. Elles étaient même, à certains égards seulement, larges d’esprit. Mais elles dispensaient une éducation religieuse extrêmement culpabilisante et doloriste, très éloignée de celle que ma mère avait reçue, pourtant largement une génération avant, à l’aumônerie de son lycée. Il faut dire que c’était le problème de l’enseignement privé de l’époque, qui était souvent catholique et dispensé par des religieux des deux sexes, lesquels, entre autres, ne réalisaient pas très bien que la Règle de leur Ordre ne concernait pas leurs élèves. Heureusement tout ce monde là a évolué depuis, mais a encore des progrès à faire.
J’ai l’impression (ce n’est qu’une impression n’ayant jamais été dans le privé) que les écoles privées du passé très marquées religieusement étaient des fabriques de futurs anti-cléricaux. Maintenant elles n’ont rien plus rien de religieux.
C’est un peu vrai.
Ma mère, Bretonne de sang et de naissance (attention ça ne plaisante pas !) a été scolarisée jusqu’à l’âge de 14 ans chez les soeurs. Elle n’en garde pas un bon souvenir, c’est le moins qu’on puisse dire, avec toutes les brimades morales, mentales voire physiques (eh oui !) qu’elles lui ont fait subir. C’était dans les années cinquante. Avec une mère peu démonstrative affectivement même un peu rustre et une éducation religieuse rigide à l’âge des câlins, il n’est pas étonnant qu’il lui fut très difficile de savoir aimer. Elle n’en reste pas moins croyante, avec cette empreinte culpabilisante incontournable !
Est-ce pour ces raisons que mon éducation ne fut pas articulée autour de la religion ?
Quant aux religieuses que j’ai connues à la période du collège, elles ne m’ont apportée (c’est mon avis) que du positif. Certaines étaient d’une douceur et d’une gentillesse exemplaire. Le choix de cet enseignement fait par mes parents à l’époque était pour des raisons de »sécurité » et cette impression que la bonne éducation passait par cette voie. Heureusement, j’ai pu connaître ce qu’était l’école publique et… la mixité (à l’âge où les garçons deviennent importants). J’y ai connu des enfants de tous les milieux et c’était très bien. J’ai même connu ma première manifestation silencieuse dans les rues de Meaux pour réclamer des professeurs au lycée Moissan (mais ça c’est pas le meilleur côté du Public…).
A propos des classes de niveaux :
Cela me parait être jouable dans le cadre du collège. On peut imaginer que sur 5 ou 6 classes de sixième on réussisse à identifier 2 ou 3 niveaux.
Pour que le dispositif soit efficace et ne pas tomber dans le principe des « classes laissées pour compte » (pardonnez-moi l’expression) on pourrait imaginer que les classes les + faibles bénéficient par exemple, d’effectifs vraiment allégés, et/ou d’un soutien spécifique, et/ou encore d’une pédagogie différente, ou encore, et ce sera mon idée la plus géniale aujourd’hui, d’un service minimum spécifique en cas de grève des enseignants (ou « bouclier professoral » visant à protéger les plus fragiles).
Sur le papier, l’idée de jms, se défend assez bien sans nécessairement faire appel aux sacro saintes demandes de moyens supplémentaires que l’on voit déjà poindre à l’horizon.
En revanche, je ne pense pas que cela puisse s’envisager sérieusement dans le contexte présent de coupes franches dans l’effectif du corps opérationnel des enseignants, principe qui a le vent en poupe.
Le collège unique pénaliserait donc les enfants qui « marchent bien » et tirerait le niveau global vers le bas. C’est le sentiment général. Les classes de niveau apparaissent comme une réponse possible pour réconcilier les parents avec un collège un peu moins unique mais toujours de proximité, celui imposé par la carte scolaire.
La carte scolaire constitue à mon avis la solution la moins pire, même si les parents s’inquiètent parfois … honnêtement l’idée d’envoyer les collégiens de Crécy à Jean Villars à Meaux, ne faisait pas plaisir à tout le monde, à commencer par moi. La simple hypothèse envisagée à plusieurs reprises n’a sans doute pas pas été neutre sur les inscriptions en privé cette année là. Les discours et les bonnes intentions à l’encontre de la mixité sociale paraissent moins pertinents quand on commence à être concerné. Hypocrisie ?
Mais de toute évidence, la suppression de la carte scolaire doit logiquement conduire à accentuer les fossés, les écarts entre les établissements scolaires.
La suppression de la carte scolaire mettra un terme à l’hypocrisie des boites postales dans certains quartiers de Paris et aux passe-droits obtenus çà et là.
Il faudra veiller à ce que l’école de la République continue à pratiquer la mixité sociale, base essentielle de notre vie citoyenne !
J’apprends que cette année seulement un tiers des élèves de CM2 de Voulangis rejoindrait le collège de Crécy, les autres allant dans le privé ; d’habitude c’est la quasi-totalité de Voulangis va à Crécy, constituant ainsi l’élite du collège (je blague à peine).
Signe des temps ?