L’adieu aux écoles

Nous étions huit cent deux familles amoureuses de notre patrimoine.
Nous avons signé une pétition, tous ensemble, avec notre nom et notre adresse.
Il y a eu des tentatives d’intimidation : ce n’est pas simple, de se dresser contre l’autorité.
Elle est sourde, aveugle, têtue, cette autorité : mardi 10 juillet, les bulldozers ont commencé leur travail de destruction : les anciennes écoles de Mouroux sont mortes.
La mémoire d’Edouard Bled gît sous les gravats.

Une couronne dans la tête.

Nous nous sommes battus, avec nos armes, celles de la démocratie : la parole, le papier, l’information, nous avons proposé des solutions pour éviter le massacre. Nous avons compté sur le respect, ce lien qui réunit les citoyens à leurs élus. Madame le Maire n’a pas de respect pour nous. Elle a de l’autorité. Elle est fière de savoir résister à la crétinerie ambiante.
Notre pétition ? torchon de papier.
Notre amour pour notre patrimoine ? Enfantillages.
Notre désir de démocratie ? Foutaises.
Madame le Maire, ayant été élue, entourée d’un essaim de courtisans dévoués, a troqué « Liberté – Egalité – Fraternité » contre « Décision – Obstination – Arrogance ». En un mot, elle règne, souveraine absolue d’une féodalité qui s’appelle Mouroux.

Mouroux mérite le respect.
Pour notre chance, en mars de l’année prochaine, lors des élections municipales, nous pourrons la renvoyer à ses chères études.
Ensuite, il faudra rendre vie aux Mourousiens. Le ciment d’une commune, c’est le respect, celui de votre bien-être matériel autant que de votre intelligence. Aucune décision aussi importante que la destruction d’une mémoire ne devrait être prise sans vous consulter. Vous le savez déjà, je présenterai ma liste aux prochaines municipales. Quelque soit votre choix lors de l’élection, exigez le respect.

Jeannette Prétot