Mon voyage en Jordanie
La Jordanie, située sur la rive est du Jourdain, et qui a des frontières avec l’Arabie Saoudite, la Syrie, et Israël, fait partie de la Terre Sainte.
Son découpage géographique ne correspond à aucune entité ayant existé dans le passé. Ses frontières ont été tracées pour répondre à des considérations politiques. |
Le Mont Nebo |
De nombreux épisodes bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament ont pour cadre ce pays. A commencer par Amman, elle-même, qui apparaît dans la Bible sous le nom de Rabbat Ammon, où vivaient les ammonites, ennemis des hébreux, et finalement défaits par le Roi David. Citons aussi l’apparition de Dieu à Moïse dans le Madian, le Sud-Jordanien, la traversée de la Mer des Roseaux, le Golfe d’Aqaba, par les israélites fuyant Pharaon, et la révélation de la Terre Promise à Moïse sur le Mont Nébo.
C’est le Nouveau Testament qu’on retrouve à Machéronte où Hérode accorde à Salomé la tête de Jean-Baptiste. Pendant longtemps les sources bibliques sont les seules connaissances historiques sur les royaumes de la région. Aujourd’hui l’archéologie et l’étude des inscriptions sur la pierre viennent corriger, voire infirmer, les informations fournies par les Ecritures. Cependant l’Histoire continue d’animer ces sites cachés dans le désordre urbain ou isolés en plein désert. On voit également Jésus et Saint Jean se rencontrer, Jésus longer la rive orientale du Jourdain pour se rendre à Jerusalem. En ce qui concerne le baptême de Jésus sur les bords du Jourdain, on ne sait pas trop s’il a eu lieu sur l’actuelle rive jordanienne de ce fleuve, ou sur sa rive israélienne. Les paysages qui ont certainement peu changé depuis les temps bibliques, des dégradés de tons pastels baignés dans une douce lumière, sont d’une grande beauté. On est plongé dans une atmosphère envoûtante, et, ému par le charme des lieux, on se plaît à évoquer les patriarches et les prophètes de l’Ancien Testament, Jésus et ses disciples, évoluant au milieu de ce décor. Ainsi que le paysage le mode de vie de certains jordaniens n’a pas beaucoup changé non plus. On trouve encore des bédouins, de plus en plus rares il est vrai, subsistant grâce à l’élevage et vivant sous la tente. Ils cultivent toujours certaines caractéristiques anciennes : importance des liens du sang et des clans, alliances et mariages selon les relations tribales, application de leur justice traditionnelle, importance de l’autorité des cheiks sur le groupe. Nous voilà donc arrivés à Amman. Quand en 1921 l’Emir Abd Allah la choisit pour capitale, il n’y avait là qu’un petit village circassien de quelques 6 000 habitants, et il dut loger sous la tente. En 1947 il n’y avait encore que 60 000 habitants. C’est son rôle de capitale et l’afflux de réfugiés palestiniens en 1948 qui furent à l’origine de son extraordinaire développement. Nous faisons un tour panoramique de cette ville moderne où nous couchons. Le lendemain nous sommes à Jérach. La légende de sa fondation date d’Alexandre le Grand, qui aurait conquis une cité située sur l’emplacement actuel de la ville et tué tous ses habitants. Des vétérans de son armée, dirigés par le Général Perdiccas, y auraient ensuite fondé un établissement nommé Gérasa en raison de l’âge des fondateurs, (gérontes). Nous visitons donc le site de Jérach qui est constitué d’un ensemble de ruines gréco-romaines datant du deuxième siècle avant Jésus-Christ au sixième siècle après Jésus-Christ. Après Jérach le Mont Nébo que j’ai évoqué tout à l’heure. C’est de là que Moïse, fuyant l’Egypte, découvrit la Terre Promise et mourut. Il s’agit en fait d’une crête qui comprend trois sommets, dont l’un est le lieu du tombeau de Moïse. Du moins le suppose t-on. Ce lieu mythique devint un lieu de pèlerinage dès le début de la chrétienté. Il en reste des traces qui font, ou on fait, l’objet de fouilles. Après le Mont Nébo nous voici sur les bords de la Mer Morte. Les paysages qui la bordent sont saisissants. Les pentes désertiques des montagnes viennent se perdre dans une mer plate. Des concrétions minérales forment une ligne blanche le long de l’eau. Les cours d’eau qui viennent s’y jeter entaillent la montagne et créent de petits oasis de verdure où poussent quelques palmiers. La route est très peu fréquentée. Seule l’extrémité sud de la mer, qui abrite les installations d’extraction de potassium, est construite. Aucun village n’est établi sur la rive orientale. La dépression de la Mer Morte est d’origine tectonique. C’est un des maillons du Grand Rift qui court de la Syrie à l’Afrique Orientale. Sur la rive nord le rivage forme quelques plages. Il est possible de s’y baigner au débouché de petits cours d’eau dans lesquels on peut se rincer à l’eau douce ensuite. La teneur en sels de cette mer étant environ 7 fois plus importante qu’en Méditerranée, flotter n’y pose aucun problème. La position verticale est en revanche difficile à maintenir. La moindre plaie ou égratignure se fait immédiatement sentir. Une douche est absolument nécessaire après le bain. C’est là que je vais vous raconter une petite anecdote amusante. Nous nous sommes baignés dans cette mer. Je savais bien naturellement que je ne pourrais pas nager. Mais malgré tout, plus habituée à la plage du Havre qu’aux conditions très particulières de l’endroit, et le naturel prenant le dessus, je suis allée trop loin. Je n’aurais pas dû m’avancer jusqu’à avoir de l’eau à la hauteur de la taille. Car dans ce cas on ne reste pas debout, on flotte, et on a du mal à reprendre pied. J’aurais dû me contenter d’avoir de l’eau au maximum jusqu’au haut des cuisses. Me voilà donc flottant et n’arrivant pas à reprendre pied. J’avais l’impression, stupide évidemment, mais quand on panique on n’a pas l’esprit très clair, que j’allais couler. Je me débattais dans tous les sens en criant. Tout cela n’était pas triste. Finalement, heureusement, je suis arrivée à poser les pieds par terre et à sortir de l’eau. Ouf ! J’avais eu chaud ! Sur la petite plage qui bordait la mer, à l’endroit où nous nous sommes baignés, il y avait des personnes enduites de la tête aux pieds d’une substance noire. Renseignement pris cette substance est naturellement tirée de l’environnement, et sa forte concentration saline a une action curative. Cela fait penser aux bains de boue des cures thermales. |
De la Mer Morte départ pour Madaba, Medba dans l’Ancien Testament, avec ses nombreuses mosaïques, dont l’une représente une carte des régions de la Palestine. Il y avait dans cette ville une école de mosaïstes.
Départ ensuite pour Kerak , Kir Heres au premier millénaire avant Jésus-Christ, où les croisés construisirent une forteresse. Puis nous voilà à Pietra, (pierre en grec), c’est un chaos de roches façonné par le vent, le sable, et l’eau, dans lequel ont été sculptés tombeaux, temples, et monuments. Les différentes sortes de grès donnent à la ville ses couleurs de toute beauté : jaune, orange, rose, rouge, violet, bleu. Elle fut d’abord appelée Reqem, qui signifie multicolore dans le vocabulaire sémitique. Je voudrais vous dire quelques mots sur la Jordanie d’aujourd’hui. La population jordanienne se reconnaît dans la quasi totalité de ses composantes, transjordanienne, ou palestinienne, musulmane, ou chrétienne, comme arabe. Ce terme ne renvoie pas à une définition ethnique mais culturelle. Lors de la conquête arabe les flux de populations en provenance de la péninsule arabique vers le Proche-Orient furent limités. Les populations soumises adoptèrent progressivement la langue arabe, puis certains traits de la culture La population d’origine bédouine est majoritaire dans le sud du pays, dans les villes de Kerak, Maan, Tafilah. Traditionnellement nomade, elle s’est aujourd’hui largement sédentarisée. On estime actuellement le nombre de nomades à 10 000 au minimum. Les jordaniens d’origine palestinienne dominent dans les villes du nord et du centre du pays, particulièrement à Amman, Zarqa, et Irbid. Seule une partie des palestiniens de Jordanie bénéficie d’un statut de réfugié datant de 1948, qui leur permet de recevoir de l’aide matérielle, dans les domaines de l’éducation primaire et des services de santé, d’un organisme dépendant de l’ONU. La majorité des palestiniens s’est intégrée à la vie économique du pays. Ils détiennent l’essentiel du commerce et des entreprises jordaniennes, Il y a également en Jordanie des communautés circassiennes et arméniennes. Il faut noter que la Jordanie joue un rôle particulier de protecteur des lieux saints de Jerusalem, datant de la période d’annexion de la ville au royaume. Ce statut, qui ne concerne que les aspects religieux de la troisième ville sainte de l’Islam, est à l’origine de tensions entre la Jordanie et l’autorité palestinienne qui revendique ce rôle. Parlons maintenant des ressources : L’agriculture est limitée par les conditions naturelles, désertiques en particulier. On cultive un peu de blé et d’orge, ainsi que l’olivier. L’agriculture maraîchère se développe autour d’Amman, et surtout dans la vallée du Jourdain. L’élevage de chèvres et de moutons conserve une place importante. L’industrie est modeste : quelques cimenteries, des petites unités crées par les jordaniens d’origine palestinienne dans les domaines du bâtiment, des meubles, des détergents, des plastiques, du textile, et de la chimie. Les ressources énergétiques sont faibles. L’essentiel de l’électricité est d’origine thermique. La Jordanie est le cinquième producteur mondial de phosphates qui constituent la principale source d’exportations. La deuxième ressource naturelle est la potasse extraite des cristaux de la Mer Morte. Les petites entreprises qui forment le socle de l’économie du pays sont nombreuses dans les domaines de l’import-export et du tourisme. Je ne voudrais pas terminer cet exposé sans vous parler du personnage légendaire qu’est Lawrence d’Arabie. Thomas Edward Lawrence a écrit un livre autobiographique qui a été publié en 1935, et qui a pour titre : " Les Sept Piliers de la Sagesse". Il en a été tiré un film que vous avez peut-être vu. Il est né en 1888 en Angleterre. Etudiant à Oxford, il apprend l’arabe et vit au Proche-Orient de 1909 à 1916. La mer morte |
Pietra |
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Ca fait quelques années déjà que j’ai envie d’aller voir Petra. Cet article ne fait que renforcer cette idée.
Quant à la forteresse de Kerak évoquée par Florence, cela nous ramène vers CRécy puisque Renaud de Chatillon était le tonton d’un des seigneurs de Crécy. Il fut justement gouverneur de cette forteresse. Le dit Renaud avait plutot une sale réputation de sanguinaire et donc, nous ne nous attarderons pas sur son cas aujourd’hui.
Est ce que c’est plus facile d’aller en Jordanie ? car il y a 2 ans nous sommes allés en Israël sans organisme de voyage et il fallait 3 heures à l’aller et au retour pour passer les postes de police à l’aéroport de Tel Aviv (fouilles, interrogatoires individuels répétés, vérifications papiers…)
J’ai fait mon voyage il y a déjà plusieurs années avec un tour operator. Nous n’avons eu aucun problème à la frontière jordanienne. Mais il faut dire que nous venions de Chypre et non d’Israël. Il est vrai qu’il y a des problèmes entre ces 2 pays. Je me souviendrai toujours, car cela m’avait assez choquée, de notre guide israëlienne nous montrant la frontière entre son pays et la Jordanie avec animosité et agressivité.
Je me rends compte qu’il faut que j’apporte une précision pour qu’on comprenne quelque chose. Quand je parle de la guide israëlienne il s’agit d’un autre voyage, en Israël bien sûr.