Au temps jadis : Paris et la Grosse Bertha
Ce nom rappellera des souvenirs aux plus anciens d’entre nous qui ont entendu leurs parents en parler. Les autres j’espère découvrirons avec intérêt cet épisode de la guerre de 14.
Il y a quatre vingt–neuf ans, à quelques jours près, eut lieu le premier bombardement de Paris. La guerre faisait rage, mais le front était encore loin de la capitale où chacun vaquait à ses occupations. Tout fonctionnait normalement. Il n’y avait que peu d’hommes valides dans les rues. Le front n’était pas très loin, à un peu plus de 100 kilomètres. |
Le 23 mars 1918, vers 7h30 une première explosion survient devant le n° 6 du Quai de Seine. La seconde a lieu dix minutes plus tard devant la Gare de l’Est, puis ensuite tous les quarts d’heure. Les tramways qui reviennent à vide pour rentrer à leurs dépôts propagent la nouvelle. L’explosion de la Gare de l’Est aurait fait huit morts et une quinzaine de blessés.
Vers 09h00, le Gouvernement militaire de Paris donne l’alerte et publie un peu plus tard à 10h00 un communiqué, expliquant que quelques avions ennemis, volant à haute altitude, ont lâché des bombes sur Paris, mais qu’ils ont été pris en chasse par nos avions. Dans le milieu de l’après midi le Ministère de la Guerre communique une dépêche, au journal « Le Temps » pour son édition du soir. Il précise cette fois, que les explosions qui se suivent à un quart d’heure d’intervalle sont dues à des obus de 240 mm tirés à l’aide d’une pièce d’artillerie allemande à longue portée, et que des mesures ont été prises pour la réduire au silence. Le journal, pour éviter l’affolement de la population rappelle que le point du front le plus proche de Paris est situé à plus de 100 km. Cette nouvelle est incroyable : on ne connaît pas de canon pouvant porter à plus de 30 km. En fait la batterie était située à 120 km de Paris. Elle était composée de 9 tubes de marine de calibre 380, qui étaient destinés au croiseur de bataille « Ersatz Freya » dont la construction avait été suspendue puis annulée. Ces canons de marine avaient été reconvertis en pièces terrestres. Ils avaient une longueur de 34 mètres, et un poids de 140 tonnes. Montés sur leurs affûts ils pesaient chacun 750 tonnes. La portée maximum était de 120 km, soit quatre fois la portée des pièces françaises les plus puissantes Notre artillerie parviendra à réduire momentanément ces canons au silence, par quelques coups précis. Assez durement touchée, la batterie allemande devait être remise en état de tirer. Le vendredi 29 mars, à 15h00, les tirs reprennent sur Paris. Le dernier coup fut tiré sur Paris le 9 août 1918 à 14 heures. Il y eut en tout 819 victimes dont 256 tués et 563 blessés. L’histoire retiendra « le bombardement de Paris par la Grosse Bertha », alors que cet obusier n’y participa en aucune façon. |
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Très intéressant RC. Est-ce le groupe de Voulangeois que l’on voit sur les photos ?
Je me demande si le petit garçon ne serait pas le dénommé Maurice qui se fit remarquer un jour de pentecôte dans une autre histoire racontée par RC ?
Mon message a été tronqué. Bravo pour votre mémoire. Le petit garçon qui s’appelle Maurice est devenu grand. C’est la deuxieme personne du groupe en partant de la droite, la première étant son père Arsène.
Ils reposent tous les deux au cimetière de Voulangis
Oui c’est bien cela. Je ne suis pas certain pour autant qu’il ne s’y trouve pas quelques personnes de Crécy
Et gravé dans l’église Saint Gervais, le nom d’ Etienne BUSCH, mort pour le france le 6 septembre 1914 du coté de Barcy.