Du Rififi à Crécy en Brie – 4

Bon enfin, ce qu’il en reste du château parce que depuis les inondations catastrophiques de 2011, 2012, 2014, 2017, 2020 et du début de cette année, c’est un peu le marécage à Paris. Faut dire que c’est le retour du bâton. Depuis presque 50 ans qu’on parle de l’effet de serre, rien n’avait été fait par les chefs de la planète. Les températures n’ont jamais été aussi hautes depuis 12000 ans. Et malgré ça, ils étaient tous à se tirer la bourre pour savoir qui aurait le plus gros déficit budgétaire ou la plus longue limousine, surtout les plus puissants.

Le petit Nicolas a voulu faire la course avec les grands. Il a pas gagné mais tout le monde a perdu. La température a bondi de quelques degrés en 15 ans. Ils avaient fallu se décider à délocaliser  le ministère des finances au château de Versailles. Faut dire que le ministre des finances du court sur patte les premières années, c’était le grand tout mou qui pète plus haut que son cul. Il avait été obligé de décarrer du Louvre lors de l’aménagement du musée dans les années 90 alors quand l’autre lui a dit : « Fluctuat nec mergitur  peut-être mais les rats sont prudents, ils ont quittés Paris, on va faire pareil », il se l’ait pas faire dire deux fois pour aller se loger chez Louis XIV.

Mais comme c’était pas raisonnable de mettre tout le monde au même endroit depuis les attentats terroristes de 2010 (Les terroristes avaient réussi à faire fondre la tour Eiffel et l’arc de triomphe en grillant quelques touristes et des habitants du quartier au passage), ils avaient décidés d’éclater le gouvernement sur les 7 départements franciliens. Nous, dans la Brie, on avait hérité de l’Elysée. Ils avaient démonté le château pierre par pierre pour l’installer à Crécy la chapelle  sur l’ancien golf où le plus haut dignitaire de l’Etat pouvait avoir une vue sur le splendide viaduc de Serbonne qui franchit la vallée du Morin. Ben oui, parce que maintenant, il y a un  viaduc sur la vallée du Morin On n’avait pas compris au départ pourquoi en 2008, les polytechniciens avaient décidé de faire un viaduc de plus de 70 mètres de haut pour faire le barreau RN 36- RN 34.

L’étude d’impact ne nous avait pas tout dit. En fait, pour protéger Paris des inondations, les Enarques avaient décidé dans les années 2000 de faire une série de barrages sur toutes les rivières un peu importantes autour de la capitale.

Yavait un hydrogéologue qu’avait dit que le Grand Morin était depuis toujours un vrai torrent dès qu’il pleuvait un peu. J’ai pas tout compris parce que je ne suis pas spécialiste mais il parait que cette rivière draine un bassin versant qui représente 10% de la région Ile de France. Ceci explique sûrement cela. Et maintenant qu’à chaque automne, des pluies de type cévenoles s’abattent avec une intensité de plus en plus forte, le débit du Morin était multiplié par 10 lors de ces épisodes par rapport aux années 80.

Quand tout arrivait ensuite à Paris, via la Marne, renforcé par  la Seine  et la Bièvre avec des débits jamais vus, le zouave du pont de l’Alma n’était plus qu’un lointain souvenir quand la Seine débordait. La crue de 1910 était une aimable plaisanterie par rapport aux dernières crues. La ville était quasiment à reconstruire, le Marais portait bien son nom maintenant. Un consortium privé Allemand avait reçu mission de l’ONU de reconstruire la ville et de la protéger de nouvelles inondations.

En attendant, 1 million de personnes avaient du être relogées. Comme le choléra commençait à se répandre, l’armée a fait évacuer une partie de la ville. J’ai été obligé d’accueillir une  famille de Paname qui avait désormais les pieds dans l’eau toutes les 2 semaines. Des lois très strictes avaient été votées qui obligeaient les propriétaires à louer tous les logements disponibles dans des secteurs non inondables et un ratio de 30 m² par personne maxi était attribué pour partager les logements en Ile de France. Pas toujours facile mais yavait pas à discuter.

Pourtant, Vu de Montmartre, c’est beau Paris dans l’eau mais c’est pas très pratique de circuler tout le temps avec des bottes ou en barque, sans compter que les élégantes des grands boulevards, elles n’aimaient pas trop les pluies tropicales et beaucoup étaient allés s’installer à Brest parce là bas, y pleut quasiment plus. Phénomène de désertification du à un survol trop rapide des cotes par les nuages qu’ils disent à la météo. Que celui qui a compris lève le doigt !

C’est devenue la Californie là bas, en Bretagne. Tous les friqués et les pleins de thunes vont habiter chez les bouffeurs de crêpes maintenant.