Journée des justes – les déportés d’Avon
Pour nous associer la journée des justes dont toute la presse parle aujourd’hui en ce 18 janvier 2007, je vous soumets un petit article que j’avais publié en 1994 dans la revue « Notre département » .
Il concerne l’histoire d’un de ces justes (Lucien Bunel), rendue célèbre par le film de Louis Malle « Au revoir les enfants » et qui constitue aussi le thème d’un ouvrage richement documenté réalisé par les élèves du Collège d’Avon, la commune seine et marnaise où se sont déroulés les évènements. Dans la suite : les déportés d’Avon, enquête autour du film de Louis Malle. |
à propos des Justes … Après la Seconde Guerre mondiale, l’expression Justes parmi les nations (חסידי אומות העולם en hébreu) a été employée pour désigner les héros non-juifs qui, par leurs actes, ont sauvé des juifs d’Europe pendant l’holocauste. L’expression vient du Talmud (traité Baba Batra, 15 b). Ils sont reconnus officiellement par l’État d’Israël et honorés dans le cadre du Mémorial de Yad Vashem, en Israël. (Srce Wikipédia) |
J’ai découvert ce livre par hasard chez un bouquiniste. C’est la couverture qui attira mon attention, une photo extraite du film de Louis Malle : Au revoir les enfants.
En bon Seine-et-marnais, le titre de l’ouvrage m’intrigua aussitôt : les déportés d’Avon, enquête autour du film de Louis Malle.
J’ai franchi la porte du libraire. Je savais que le film avait été tourné à Provins (on y aperçoit les remparts et la tour César) et en forêt de Fontainebleau, mais ce n’est pas son seul lien avec notre région. J’allais découvrir que le scénario du film de Louis Malle a été directement été inspiré de faits réels qui se déroulèrent au collège des Carmes à Avon (près de Fontainebleau) entre 1943 et 1944. Louis Malle y était pensionnaire. Le film relate le destin tragique de trois enfants juifs hébergés pendant l’occupution allemande, dans un collège catholique dirigé par des religieux.
« Au revoir les enfants !», ce sont les dernières paroles lancées à ses élèves par le Père Jacques (Lucien Bunel), directeur de l’établissement depuis 1934. Les allemands venaient de l’arrêter en même temps que les enfants qu’il protégeait, le 15 janvier 1944.
Dénoncés, déportés, aucun d’eux n’en reviendra. Le livre va plus loin. Il met en lumière le vie étonnante du Père Jacques, une vie partégée entre un pédagogue moderne et un résistant reconnu. Le père Jacques mourra aussi dans un camp nazi alors qu’il venait d’être libéré.
Le film se terminait sur ses paroles, mais pas la guerre. On découvre dans le livre, le destin exemplaire et tout aussi tragique du Maire de la commune d’Avon et de quelques uns de ces concitoyens (deux adjoints, le secrétaire de Mairie, un interprète ..) Peu de temps après l’arrestation du Père Jacques, ils prendront aussi le chemin de la déportation pour avoir aidé le Père Jacques et défié l’occupant.
L’ouvrage qui m’a appris tout cela est le résultat d’un projet pédagigique qui remonte déjà, aux années 90, réalisé par des élèves du collège d’enseignement public d’Avon sous la direction de deux de leurs professeurs.
Ce livre est un documentaire, mais il se lit comme un roman.
Je pensais que cet ouvrage devait être difficle à trouver, mais j’ai constaté qu’il était toujours disponible sur certains sites de vente en ligne, comme amazon. Mais je peux aussi prêter mon exemplaire à un Brionaute qui serait intéressé par sa consultation
Pour en savoir plus sur le Père Jacques : Portrait du Père Jacques |
Journées de la mémoire 2007 …
En 2002, les ministres européens de l’éducation ont adopté à l’initiative du Conseil de l’Europe la déclaration instituant la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité dans les établissements scolaires des États membres. La France et l’Allemagne ont retenu la date du 27 janvier, anniversaire de l’ouverture du camp d’Auschwitz, pour instituer cette journée du souvenir. L’année 2007 sera aussi l’occasion de rendre hommage aux Justes de France, ces personnes qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs (dont de nombreux enfants) pendant la Seconde Guerre mondiale. |
(article vu 46 fois)
cè quand meme de l’histoire ancienne
Certes !
Mais si on oublie l’histoire on est condamné à la revivre ! (je ne sais plus qui a dit ça)
pour invité? le feu qui semble éteint souvent dort sous la cendre
corneille
L’Histoire Ancienne rejoint l’actualité, comme c’est souvent le cas d’ailleurs, puisqu’elle fait référence à la Journée des Justes qui a été célébrée hier. Mais est-ce parce que c’est de l’Histoire Ancienne qu’il ne faut pas en parler ? Tout a sa place. Il faut parler de l’actualité bien sûr, essayer d’anticiper l’avenir, mais ne pas oublier que l’Histoire Ancienne ce sont notre culture, nos racines, notre mémoire, ce qui nous a façonnés, les découvertes qui ont tellement amélioré nos conditions de vie, une source de réflexion, un recul et un éclairage qui permettent de comprendre bien des choses, pour être reconnaissants aux générations qui nous ont précédés et nous inspirer de leur exemple, ou au contraire pour tirer les leçons du mal qui a été fait. Pour en revenir à l’article de José je l’ai lu avec beaucoup d’intérêt, et je trouve qu’il a eu tout à fait raison de « nous associer à la Journée des Justes ». Il y a un devoir de mémoire très important, et vis à vis des frères qui ont souffert de telles atrocités, et vis à vis des justes qui ont souvent payé de leur vie l’aide qu’ils leur ont apportée.
Tout à fait Florence.
J’ai d’ailleurs un second article en préparation pour la fin de la semaine … mémoire et/ou histoire