Un jour, mon père m’a dit …
On oublie parfois, pressés par le temps, de serrer ceux qu’on aime dans ses bras, de leur adresser un sourire, un regard plus long que d’habitude. On n’ose plus leur dire je t’aime.
Parfois aussi, on ne sait pas relativiser les choses, les évènements, faire le tri de ce qui est grave et de ce qui ne l’est pas. J’ai écris d’un seul jet ce message d’amour à l’attention de tous ceux qui ont oublié de s’arrêter dans leur course effrénée de la vie… |
J’avais 16 ans, j’habitais encore chez mes parents, à Boutigny, petit village gaulois de la communauté de commune du pays créçois.
Il faisait beau et pourtant mon cœur n’était pas à la fête. Mon amoureux avait préféré les charmes de l’Auvergne à ceux de la Brie ! Quel idiot ce garçon ! Mon père s’est alors approché de moi et il a prononcé ces paroles, que je n’oublierais jamais : « On a tous connu un chagrin d’amour, c’est la vie. Les chansons d’amour sont écrites et chantées par des gens qui ont vécu la même chose que toi. Ca passera ma fille, en attendant, je sais, ça fait mal ». Mon père, cet homme qui montait dans les manèges avec moi quand j’étais petite, qui avait crié sur la méchante voisine (celle qui n’aimait pas les enfants) parce-qu’elle avait écrasé ma dinette avec son talon de chaussure, mon père, ce géant, qui ne m’a jamais donné ni claques ni fessées. Mon père, qui a toujours répondu présent quand j’avais besoin de lui, qui m’a tenu la main pour trouver mon premier travail, mon père, celui qui sait tout (ou presque) aurait donc connu lui aussi un chagrin d’amour ? A partir de ce jour, c’est un peu comme s’il était devenu un être humain. Nous étions pareils. C’était en 1978. Vingt quatre ans plus tard, j’apprends qu’il est malade, très malade… Je le retrouve, fragile, comme un petit enfant. Il devient l’enfant et je deviens l’adulte, avec un grand A comme amour. J’ai peur pour lui. Lui aussi a peur. Il change, il tremble, il pleure. Je lui prends la main. Je n’avais jamais pris sa main comme ça, seulement quand j’étais petite, pour traverser la route, mais à l’époque, c’était lui qui la tenait ma main. Là c’était ma main, mes deux mains même qui serraient un bouquet de doigts tremblants. C’était en 2002. Cela fait 4 ans qu’il est sorti de ma vie mon père, cet immortel mortel, ce monsieur devenu un enfant, les yeux remplis de terreur par la peur de partir. Les souvenirs qui me restent de lui sont ceux datant de mon enfance et de mon adolescence puis de sa maladie. Un peu comme si j’avais eu deux pères. Un jour, mon père m’a dit… Ca passera ma fille, en attendant, je sais, ça fait mal… |
(article vu 16 fois)
Merci Corinne pour ce témoignage très beau et très émouvant ! J’en profite pour souligner que tout doit avoir sa place dans une société équilibrée et dans notre site, et combien il est important, à côté des articles, certes très utiles et intéressants, qui concernent les informations et sujets locaux, il y ait des articles, également très utiles quelque part, ainsi que très intéressants, de la catégorie « Humeurs et opinions » qui viennent humaniser district-crecy.
Une petite apparté par rapport au sujet afin de répondre à Florence :
Des articles de ce type ont tout à fait leur place sur le site dans la mesure où ce sont des textes de qualité et qui apportent une note personnelle, artistique ou littéraire. Une des motivations principales pour s’exprimer sur ce site est le plaisir d’écrire.
Cependant, la priorité doit être donnée aux sujets locaux. Si nous avions chaque jour pléthore de propositions il serait nécessaire d’être plus sélectifs.
N’oublions pas qu’il y a aussi un forum très utile pour tout ce qui question-réponse, demande d’information, conseil mais aussi informations générales.
Pour revenir aux propositions en cours, je vous dévoile ce qui vous attend :
– demain dimanche un sujet local, disons anecdotique
– lundi, un sujet local et polémique. Aiguisez vos couteaux et vos poignards !
En attendant, n’oubliez pas de voter pour district-crecy au concours du Festival de Romans. Nous sommes encore 5ème mais les suivants nous talonnent de près, il faut absolument rester dans les 10 premiers.
J’ai été très sensible à votre beau texte, et au sujet qu’il évoque. Une certaine pudeur empèche malheureusement. les pères d’exprimer leurs sentiments d’amour à leurs enfants. Ils les découvrent plus tard. Vous avez su exprimer cette relation et avez eu le courage d’en parler librement, et c’est trés bien ainsi.
C’est effectivement un très beau texte : à méditer.
Oui, c’est un thème très fort et très touchant.
Je le dis d’autant plus que j’apprend à l’instant en retard la disparition d’une personne très chère à qui je ne n’ai pas eu l’occasion de dire adieu. La vie est cruelle parfois …
un beau soir l’avenir s’appelle le passé
c’est alors qu’on se toune et qu’on voit sa jeunesse .
Aragon (louis)
Qui vécut une très belle histoire d’amour avec Elsa Triolet.
pas si belle que ça semble t-il.
Elsa Triolet était un(e)écrivain(e) français(e) d’origine russe, née en 1896 sous le nom de KAGAN.
Elle épouse un français André Triolet dont elle divorcera. Puis, elle rencontre Louis Aragon, un poète français dont elle deviendra la compagne.
Durant la seconde guerre mondiale, elle rejoint les écrivains résistants.
Si si RA, je persiste à croire que tous deux ont vécu une grande histoire d’amour !
Ils reposent tous deux dans un immense parc et sur leur tombe on peut lire un texte écrit par Elsa : « Quand côte à côte nous serons enfin des gisants, l’alliance de nos livres nous réunira pour le meilleur et pour le pire dans cet avenir qui était notre rêve et notre souci majeur, à toi et à moi. » 😕
C’est trés beau Korie …. depuis le mort de mon père mes larmes sont comme les gouttes d’eau dans le désert, beaucoup trop rares !
j’en suis tout émouvu ausi; j’ai chialé pour deux vrai en lisant ce texte; cè vous dire si cè fort
il n’est pas bon d’être malheureux,
mais il est bon de l’avoir été
Chevalier de Méré
Je préfère ne rien dire car les douleurs personnelles doivent rester … personnelles !
Si on continue à exprimer nos problèmes perso, on finira par lasser les éventuels futurs membres.
Mais je suis, comme à l’accoutumée, un vieil emmerdeur et je le revendique !
Notre site est destiné, avant tout, à la promotion et aux infos de Crécy et des environs.
Et je signe : un des râleurs (ou le seul, si vous le souhaitez) qui attend avec impatience notre prochaine réunion.
Je pense avoir répondu plus haut à ce genre de critique.
Le témoignage évoqué par korie est à la fois émouvant et intéressant et a parfaitement sa place sur se site.
Le sujet est d’ailleurs suffisamment pathétique et grave pour ne pas se prêter à une quelconque polémique.
L’expression libre est la règle sur ce site, les thèmes sont nombreux. Chaque brionaute exprime les sujets qui l’intéressent et qui peuvent intéresser ou pas d’autres personnes. Vus les réactions suscitées plus haut, ce sujet en a touché plus d’un. La variété des sujets fait que chacun doit y trouver les sujets qui l’intéressent et peut parfaitement être indiférent à d’autres, dans ce cas il lui suffit simplement de laisser les autres apprécier ce qui ne l’intéresse pas.
bien jms
J’ai trouvé l’illustration un peu forte lorsque j’ai vu mon texte publié.
Pour son contenu en revanche, il était plutôt écrit sous le signe d’ouverture vers les autres (relisez cher âme sensible SergeMichel) : »J’ai écris d’un seul jet ce message d’amour à l’attention de tous ceux qui ont oublié de s’arrêter dans leur course effrénée de la vie »
Maintenant, question pudeur : la vôtre aurait eu tout à y gagner en ouvrant la bouche à bon escient (surtout lorsque l’on est censé oeuvrer pour autrui…).
Je puise beaucoup dans l’expérience des autres et je me dis quelquefois que les autres peuvent en faire autant concernant la mienne.
Partager c’est avant tout communiquer, écouter (lire les autres aussi) et ne pas toujours s’exprimer de façon égocentrique »môa ceci, môa cela ».
Je suis très souvent exaspérée par vos propos égocentriques auréolés de nombrilisme et croyez-moi, je ne suis pas seule à le penser. Je vous propose une solution : ne lisez plus mes articles, ça vous soulagera et nous aussi.
En lisant mon commentaire, vous remarquerez qu’il est possible de dire ce que l’on pense à quelqu’un sans pour autant être insultant et vulgaire.
J’espère que ma réponse ne sera pas censurée.
J’ai enlevé la jeune fille pleurnicharde pour mettre le cheval fougueux que m’a transmis Korie.
Pourquoi le cheval ? la jeunesse insouciante qui gambade sans penser à l’avenir peut-être …
La course effrénée de la vie 😉
Pour info : comme nous l’avons souligné bien souvent (notamment jms, bien placé pour cela), notre site a beaucoup plus de lecteurs que de rédacteurs. Il se trouve que plusieurs de ces lecteurs m’ont dit lire avec plaisir mes articles, certains précisant qu’ils partageaient le même avis.
Le nombre de lectures concernant l’article »un jour, mon père m’a dit… » démontre un certain intérêt pour le sujet. Sans prétention, vous constaterez le nombre de lectures à chacun de mes articles… On ne peut pas déplaire à tout le monde, si je puis dire. 😉
212 lectures ! :-e) Qui dit mieux ? :-d)
suffi d’cliquer pour faire gonfer les stat
En parlant de cliquer n’oubliez pas de voter pour nous au concours du festival de Romans.
Même Ombre_jaune peut voter; je dirais même plus, même M. Sambonlebris peut voter s’il sait faire !
Il faudrait qu’un même lecteur ne soit compter qu’une fois. A chaque commentaire posté = 1 lecture d’ajoutée…