Villages-nature, une chance pour le Pays Créçois

Le projet village-nature est sur les rails. On en a parlé ces dernières semaines, c’est signé, cela se fera bientôt. L’heure n’est plus à être pour ou contre. Faire l’inventaire des nuisances, des retombées, en affichant des hypothèses, certes c’est faire preuve de réalisme, mais on reste dans le domaine du constat voire de la contemplation.

Le vrai sujet c’est plutôt de se demander quel rôle pourra jouer le Pays Créçois. Comment tirer partie de ce projet en prenant sa part de gâteau ? Rappelons les grandes lignes du projet. Sur le territoire des communes de Villeneuve-le-Comte, Coutevroult et Bailly-Romainvilliers, Disney et Pierre et Vacances vont construire un parc de loisir axé sur le thème de la nature. A terme ce sera l’équivalent de 4 center-parcs. Un parc sous bulle alliant hébergement et activités ludiques. On a eu l’occasion dans les médias ou sur différents sites internet d’en décrire les inconvénients pour nous riverains : Des nuisances pendant les travaux, la circulation, le bruit, … Les logements à construire pour loger les nombreux employés. Les projets qui viennent de surgir sur Montry et Coutevroult semblent trouver là leur finalité. La circulation induite sur les routes des environs. Une pression sur les prix de l’immobilier. La fin de la tranquillité dans notre petit territoire encore peu peuplé et préservé. Les pouvoirs publics, nos élus, feront, n’en doutons pas, leur maximum pour limiter ces problèmes. Mais, ne rêvons pas, nous aurons à subir tous ces inconvénients.

En 1992 le parc Disney a ouvert, à quelques encablures du Pays Créçois. Il fut suivi d’un deuxième parc, et du développement du secteur environnant, en termes d’habitat, de commerces et dans une moindre mesure d’activité économique. Une ville nouvelle construite essentiellement sur une mono-activité, le tourisme. Par la suite, le Pays Créçois a développé ses atouts touristiques, axés sur le patrimoine et la tradition artistique. Des « produits » touristiques aux antipodes du tourisme de masse des parcs Disney. On aurait pu espérer que parmi les millions de visiteurs du parc Disney, si une infime partie d’entre eux faisait le détour ne serait-ce que quelques heures, le Pays Créçois ferait vite le plein. Or il n’en a été rien. Sans compter, que même en ignorant Disney, on pouvait compter sur le réservoir de population parisienne, pour partager nos valeurs touristiques et venir nous visiter.
Alors pourquoi la mayonnaise n’a pas pris ?

A noter que le parc Disney et le projet Village-nature présentent une différence notable. Dans le 2ème cas, cela se passe à nos portes, en partie sur notre territoire. Nous avons donc une légitimité pour nous en mêler. Il faut dès le début du projet être associé à l’élaboration de l’offre. Après il sera trop tard. Il suffit d’aller sur les sites Internet des autres Center-parcs pour constater qu’ils font la promotion des activités de tourisme traditionnel dans les environs des parcs. S’intégrer dans son environnement, même si ce n’est pas l’essentiel pour le parc, est un élément de sa promotion. Dans le cadre d’un parc qui revendique le concept de « village-nature », travailler en synergie avec la nature et les villages environnants est un plus. Ils ont donc besoin de nous. Pas autant que nous d’eux, mais sachons tirer partie de cet intérêt.

Dès la conception du projet, au niveau du markéting, par l’élaboration de programmes combinés, cherchons à être présents afin de proposer nos atouts. Sur un séjour d’une semaine, à côté des 2 jours passés dans les parcs Disney, de 3 jours aux villages-nature, le 6ème pourrait être consacré au Pays Créçois, au moins de manière optionnelle pour une partie des visiteurs. Une diversification de l’offre pour le bénéfice des deux parties mais aussi du client.

Alors quelle offre proposer ?

Nos atouts sont pour nous excellents, de grande valeur patrimoniale, culturelle et environnementale, mais est-ce suffisant ?
La visite guidée de la collégiale, c’est bien, mais cela reste assez modeste. La Vallée des peintres est un beau projet, mais comment intéresser les gens au-delà de quelques érudits.
Le tourisme vert, au travers de balades à pied, à vélo ou en canoë c’est bien mais est-ce suffisant pour emballer des touristes qui auront passé quelques jours dans un super centre d’attraction de renommée internationale ?

Assurément non !

Notre implication, même modeste dans le projet Village-nature, ne peut passer que par des investissements importants.
Etablir des communications d’abord. Au travers de pistes balisées en site propre, pour les vélos et les randonneurs de Village-nature vers la vallée du Grand-Morin. Pourquoi pas au travers d’un circuit ludique qui surprenne. Ensuite, une continuité de ce parcours avec la vallée des peintres afin de l’intégrer dans l’offre de circuits.
S’il faut poursuivre le développement de l’offre traditionnelle (ateliers d’artistes, expositions, …) devra s’ajouter la création d’un site d’importance faisant appel aux technologies les plus élaborées en termes de mise en valeur du patrimoine (scénovisions, sons et lumières, …) Un musée du XXIème siècle alliant tradition et innovation.
Et à côté de ces équipements offrant des activités permanentes, il conviendra de proposer des événements annuels d’envergure qui fidéliseront la population régionale tout en permettant d’enrichir l’offre de Village-Nature.

Des investissements nécessaires si l’on ne veut que le Pays Créçois passe à côté de son développement et ne fasse que subir les inconvénients sans profiter des avantages.