Taxes et impots

La France était un pays de bon sens, et cette histoire de baisse de TVA dans la restauration montre que cela est terminé.
La TVA est un impôt. La règle devrait être de facturer le prix hors TVA et de rajouter l’impôt ensuite, comme le font les industriels. Les petits commerçants, du moins une grande partie, ont pris l’habitude de facturer leurs produits TVA incluse, ce qui est pratique : on arrondit, cela évite de rendre la monnaie, mais créée une confusion dans l’esprit des consommateurs.
Si vous allez aux USA, au moment de régler votre note (de restaurant ou autres) on ajoute la taxe (qui était il y a quelques années de 5%) au prix affiché sur le menu. Il devrait en être de même en France. Cela éviterait toute confusion, car ainsi, chacun sait ce qui va dans la poche du prestataire, et ce qui va dans celle de l’Etat.

C’est cette façon de procéder qui est en vigueur chez les prestataires du bâtiment qui pratiquent le taux de TVA réduit. La baisse d’impôt profite au consommateur. Même remarque aussi pour la facturation des restaurateurs pour les produits qui ne sont pas consommés sur place.

Bien naïvement, on pouvait penser qu’il allait en être de même pour la restauration, et que la baisse des prix de près de 12% qui en résulterait, augmenterai les ventes et le chiffre d’affaires hors taxe (encaissé par le restaurateur) et créerait ainsi des emplois pour satisfaire la demande en hausse..

Et bien il n’en a rien été, car en même temps que les prix baissaient de 12%, beaucoup de restaurateurs ont augmenté leurs prix hors taxe.

Prenons le cas d’une addition de 100 euro HT. Le restaurateur la facturait 119,6 et versait à l’Etat 19,6 euro. Avec la nouvelle TVA est facturée 105,5 euro. La somme de 100 € allant au restaurateur reste inchangée, et le consommateur bénéficie d’une baisse de prix de 11,79 %.

Lorsque le prix demandé reste le même, cela signifie que le restaurateur a appliqué la baisse de TVA et augmenté simultanément son prix HT de 13,27 %.

Si le prix TTC reste le même, les quantités vendues n’augmenteront pas, et il n’y a donc aucune raison ni nécessité d’embaucher du personnel.

Toutes les situations intermédiaires sont possibles.

Le Premier Ministre vient de confirmer la création prochaine d’une nouvelle taxe sur l’énergie. L’idée peut paraître bonne, afin d’encourager les consommateurs à économiser dans ce domaine. Mais si l’on veut soutenir la consommation pour lutter contre le chômage, il faut conserver le pouvoir d’achat, donc supprimer d’autres taxes d’un montant équivalent. Il pourrait s’agir d’une compensation de la taxe professionnelle ? Cette taxe viendra alourdir encore le prix des carburants déjà les plus taxés du monde. Ce sera la 215ème. En 2008, le système fiscal français comportait 214 impôts et taxes différents pour un total de 792.5 milliards d’euros …

Il y a quelques 10 ans déjà, des contribuables ont introduit la notion de date de Libération fiscale, c’est-à-dire le jour de l’année où ils commencent à travailler à leur profit, toutes les sommes gagnées avant allant dans les caisses de l’Etat.

La date de Libération fiscale, selon "Contribuables Associés" se situe aux environs du 22 juin pour la moyenne des pays de l’Union européenne (exception faite de l’Espagne où elle se situe le 30 mai) et à la mi-juillet pour les français. Avec cette nouvelle taxe qu’en sera-t-il l’an prochain ?

La France n’est pas en faillite, car elle possède des actifs, mais elle est en situation de dépôt de bilan, puisqu’elle ne dispose pas de revenus suffisants pour équilibrer son budget. Que penseriez vous d’une entreprise qui chaque année, irait emprunter à ses banquiers une somme d’ argent équivalente à ses pertes pour pouvoir continuer son exploitation, avec des remboursements d’intérêts de plus en plus lourd, et de nouveaux emprunts, pour rembourser ceux venus à échéance ?

Tôt ou tard, l’économie reprend ses droits, et le réveil sera dur.

Nota : http://www.liberation-fiscale.com/