Un an après

Il y a un an tout juste certains se sont réveillés tout guillerets alors que d’autres avaient passé une très mauvaise nuit. Eh oui, le premier tour des dernières municipales c’était le 9 mars 2008. Elus et battus ont eu une année, qui pour se mettre au travail, qui pour se remettre de leur déception.

Traiter des dossiers, tenir leur promesses (enfin peut-être …) pour les uns, rejouer le film et chercher ce qui a cloché pour les autres, cette année aura été vécu de manière très différente selon que l’on a été élu ou battu.

Et pour les électeurs qui sont comptables des actions entreprises par les élus, un bilan doit être tiré. Au bout d’un an, qui est satisfait du choix qu’il a fait, qui est déçu, qui sait à quoi il s’attendait ?

Devant l’llustration de la mairie périgourdine de Belvès (belle veste !) je peux, pour ma part, évoquer ce que fut cette année du côté des battus.

Une grande déception au soir de ce Waterloo électoral. Un dernier verre où l’on essaya de comprendre ce qui nous arrivait, sans vraiment l’admettre. Puis pendant quelques semaines une période transitoire dont le blog Bien Vivre à Voulangis fut le témoin. Le lendemain et les jours qui suivirent les commentaires se déchainèrent sur le blog. Ironie du sort, nous eûmes plus de visiteurs que de voix au scrutin. On avait l’impression de ne pas vivre la réalité, d’être dans un cauchemar et qu’on allait se réveiller. Puis le groupe s’est disloqué. Chacun, à son rythme, a décroché, tourné la page, fait son deuil. Non point que nous étions en mauvaise compagnie avec nos colistiers, mais je pense plutôt que la présence des autres nous renvoyait l’image de notre défaite. Personnellement j’ai poursuivi le blog, assisté aux conseils municipaux tant que mes contraintes professionnelles le permettaient.

Malgré l’échec, ce fut une expérience irremplaçable. Quand je pense que certains élus n’ont jamais connu ça, ils ne savent pas ce qu’ils perdent. Je me rappelle d’un recruteur qui lors d’un entretien d’embauche me demanda "Avez-vous eu la chance de connaître l’échec ?". Eh oui, il faut avoir connu cette expérience pour en apprécier tout le bénéfice. Au delà de la grande aventure humaine que constitua la campagne, cet échec est un pas en avant. Le moment de faire un bilan sur soi-même, sur ce qu’on a vécu, ce à quoi on a cru, nos décisions, nos choix, nos erreurs, et elles furent nombreuses.
Ah si c’était à refaire, on en changerait des choses, mais le problème ne se pose plus, on ne refait pas le passé.

Les bénéfices ne se limitent pas à des enseignements sur soi-même, ils se retrouvent aussi dans la société qui nous entourent. On sent, au travers des rapports avec les autres, le sentiment d’être reconnu, d’exister plus qu’avant. Chez les uns on a pu représenter un espoir, chez les autres on ressent un certain respect.

Ce fut aussi l’occasion de connaître nos adversaires, ceux avec lesquels nous avions été très durs lors de la campagne, et disons-le sincèrement l’occasion de les apprécier !