Désespérément  »briarde-wife »

Je me suis rendue chez mon libraire créçois favori, afin d’acheter le Pays Briard du 24 juillet 2007, puisque tout le monde en parle …

Concernant le lotissement du golf, quelle surprise d’y lire, page 7, ‘‘Les clients de l’hôtel, mais aussi les habitants des alentours pourront venir ici pratiquer du fitness mais aussi pour se faire masser ou bénéficier de soins du visage … Un rêve quand on sait que, dans la région, des équipements de ce genre font cruellement défauts.’’
Eh bien, quelle surprise fut-ce de lire pareille ineptie !
Avec 5 cabinets kiné et nos instituts de beauté, les soins visages et les massages étaient loin de manquer cruellement à Crécy ! Ca fait pas plaisir !

Ce projet (qui n’en n’est plus un puisqu’il se réalise) semble satisfaire pleinement les investisseurs et vraisemblablement nos ‘‘meilleurs ennemis’’ les banquiers, cependant, il ne me semble pas être à l’avantage des commerçants créçois.

Je ne suis plus Présidente de l’Association des Commerçants mais je n’en reste pas moins concernée par le sujet, étant commerçante à double titre et comptant de nombreux commerçants parmi mes amis, on comprend aisément mes interrogations.

Pour certains, le projet est certainement une aubaine mais pour la majorité d’entre-nous, je pense que ce pourrait être notre arrêt de mort, selon la façon dont sera mené ‘‘ce rêve’’.

Je n’ai rien contre les différences de cultures et de niveaux de vie. Avoir de l’argent est le désir de tout à chacun. Dans le contexte en question, le niveau de vie de nos prochains hôtes n’aura vraisemblablement rien à voir avec la grande majorité des habitants du Pays Créçois et il est clair qu’ils ne consommeront pas dans nos commerces. Mais si ce lotissement de luxe tout confort ne nous apporte rien, il est plus que souhaitable qu’il ne nous enlève rien !
Puisque tel à été le choix des décisionnaires, il serait judicieux que ces mêmes décisionnaires prennent le parti de ne pas nuire aux commerces qui eux sont installés depuis longtemps en ouvrant, par exemple, les portes de cet Eden aux Créçois et à leurs voisins.
 
Le commerce connaît déjà un impact important depuis la création du Val d’Europe, ensuite, à deux pas surgira le second impact du complexe de Villeneuve-le-Comte/Coutevroult aux limites de Voulangis et enfin le coup de grâce avec cette ‘‘fabuleuse’’ machine à sous ( ???)…
Beaucoup se sont endettés pour acheter un fond de commerce et parce que leur loyer très élevé ne cesse d’augmenter, ce serait les achever une bonne fois pour toutes que de leur imposer cette vision des choses, réduite au profit de ceux qui n’ont que faire de notre région et qui n’ont même pas été élevés sur ses terres.

Quant aux futures maisons ‘‘briardes’’ désespérément Desperate Housewife, elles ne seront jamais que la concrétisation du rêve américain qui est celui de vouloir à tout prix marquer de son empreinte la culture française qui jusque là avait su lui résister. Le Val d’Europe, Euro-disneyland, Crécyland…et à son centre, un no man’s land ???

Lorsque je demande aux anciens ce qu’ils pensent de ce qui nous arrive, ils se veulent rassurants en 6 syllabes : ‘‘C’est pas dit qu’ça marche’’. C’est tout bête, je n’y avais pas pensé… Messieurs les envahisseurs, c’est pas gagné ! On sait que partout où les américains ou autres colons sont allés faire la guerre, leur défaite fut cuisante. Parce que nul ne connaît mieux le terrain que les habitants du pays envahi …
Bon, arrêtons-là cette paranoïa qui nous gagne.

Ce que j’en pense :
1) Nous avons plus à craindre de ce qui se prépare du côté de Villeneuve-le-Comte.
2) Le commerce créçois ne gagnera rien dans cette affaire (les ‘‘Desperates’’ consommeront sur place ou au Val d’Europe)
3) Les commerçants devront s’adapter en se disant que les consommateurs locaux ne sont pas friands du luxe au quotidien  (ça se paie un certain prix !), en ré-aménageant leurs horaires d’ouverture (disponibilité, service et qualité)
4) Faire ses amplettes dans ce genre de structure froide et monotone, est-ce une fin en soi ?

Rien ne remplacera le plaisir de faire ses courses au cœur d’une ville, en contact avec des gens qui nous connaissent, par notre nom, nos habitudes et nos goûts.

Espérons tout de même que Monsieur Le Maire, enfant du pays, n’oubliera pas ses commerçants dans cet élan d’optimisme.