Les Paons d’or et les poissons d’argent

Quelques brillants oiseaux
Vêtus de bleu marine,
Faisait la roue,
Près de leurs destriers,
Déguisés dans une gabardine.

« Que faites vous là, messieurs les paons,
Leur demandèrent quelques frais chenapans ? »

« Nous pêchons le poisson d’argent, répondirent-ils très avenants »
« C’est fort aimable à vous, messieurs », lui répondirent les enfants ;
« Pourvu que vous ne preniez dans vos nasses, nos mamans
Car avec de bien petits poissons,
Vous vous trouveriez alors en possession,
Cependant qu’à l’aurore et au crépuscule,
Vous pourriez attraper de bien plus gros gardons ».

(Les minots, par l’école de pêche de Crécy
Etaient passés,
Et bien entraînés;
Connaissaient la chanson).

« Négatif »,
Répondit le chef des paons,
« Notre planning pas plus de trente cinq heures nous dit »
« Et même si la nuit,
C’est des anguilles que nous prendrions,
Hors de question que des heures sups, nous fassions.
C’est contraire au bon équilibre des comptes de la nation ».

Les enfants, surpris et soupirant,
Partirent  en se disant,
Que décidément en Brie, rien n’était très cohérent ;
Sauf peut-être cependant, l’intérêt pour l’argent
De quelques gouvernants.

Mais ils avaient appris aussi,
Ces joyeux garnements,
Que les petits ruisseaux font les grands torrents d’argent.
Et qu’importe si la Faucheuse,
En bonne glaneuse,
Attend au bord du grand ruban noir,
Dans l’astre couchant du soir,
Les vrais contrevenants;
Les ci devants dont personne ne se soucie pour autant.

Moralité :

« Faites ce que vous voulez, accélérez,
doublez sans règlement,
Mais faites le en réalité,
Uniquement quand le soleil fatiguant
Encourage les oiseaux
A se retrouver perchés sous le firmament ».