Mes racines en Brie

Lorsqu’on a beaucoup voyagé, quelquefois déménagé, beaucoup aimé, exercé de multiples métiers, qu’on a fini par se marier,  choisi le toit de sa maison, mis au monde ses enfants, on se retrouve bien installé sur ses deux pieds et un jour on se retourne, ça s’appelle faire un bilan de mi-parcours, généralement, on a 40 ans…
Tout d’abord, il y a Boutigny. LE Boutigny de ma jeunesse, de mes amours, de mes tristesses.
Les courses folles en vélo, à  »ratisser » tout le pays : St Fiâcre, Villemareuil, St-Fiâcre, Prévilliers, Magny St Loup, Quincy-Voisins, Magny St Loup (l’ancienne route pas la nationale d’aujourd’hui !), Boutigny de long en large.

Les mobylettes des copains, le premier baiser (quelle émotion ! Vous savez, celui qui fait mourir !), les matches de football tous les dimanches matin, l’arrêt du bus où se tenaient nos conférences, le père qui surveille mon retour à la maison pour 19h00 pile (ça ne plaisantait pas là-dessus). Les sorties aux bals à Meaux, Pommeuse, Bouleurs, les courses à l’aérodrome de Voisins (c’est terminé maintenant ça n’existe plus…mais je suis sûre que certains d’entre-vous ont connu), les garçons des villages voisins qui s’aventuraient quelquefois et qui étaient observés d’un regard noir par  »les nôtres ». Et puis les naissances des petits frêres et petites soeurs des uns et des autres, qui grandissent et qui prennent le relais puisqu’ensuite on part vers d’autres chemins : le travail pour les uns, les études pour les autres, le mariage pour les précoces.

On s’est tous mariés, on a presque tous des enfants, on a vieilli, un de nous est décédé et ça fait un choc.
Aujourd’hui, il n’est pas rare que je rencontre des femmes, que j’ai connues… Bébés ! ca rajeunit pas…
Quelquefois, des gamins que j’ai connu alors qu’ils étaient encore dans le ventre de leur maman et qui sont mariés, avec un petit dans la poussette, se baladant à Crécy ! Et tout ça, c’est un bonheur. Parce-que l’on se souvient. On a des souvenirs,
C’est importants les souvenirs. Ca fait partie de nos racines. Au départ, il y a un père, une mère mais il y a aussi une région, un village, des voisins, des copains, des habitudes de vie, des commerçants.

C’est la vie, ce n’est pas un long fleuve tranquille… Mais qu’est-ce qu’on y tient !