Les liens fraternels
Ne dit-on pas s’aimer comme frère et soeur dans le langage courant ?
Mais comme toujours dans le domaine du fonctionnement de l’être humain, il y a loin entre le rêve et la réalité …
La suite du témoignage bouleversant de korie … |
Si la fratrie peut-être le lieu de l’amour, elle peut être aussi le lieu de la haine.
En tout état de cause, elle est bien souvent tour à tour, pour une même famille, le lieu de l’un et de l’autre. Pourtant, les parents (en général) souhaiteraient, en réalisant leur projet de famille plus ou moins nombreuse, que tous leurs enfants s’entendent bien, s’aiment et s’entraident. "Il adore son petit frère ou sa petite soeur, d’ailleurs il attendait avec tellement d’impatience sa naissance !" Mais comment extérioriser sa jalousie devant un nouveau-né quand l’ambiance générale est à la joie ? Non, les grands frères ou les grandes soeurs n’ont pas de mission particulière à veiller sur leurs jeunes frères ou soeurs. Inversement, les petits n’ont pas vocation à obéir à leurs aînés. Les enfants doivent rester à leur place d’enfant. «Il n’y a pas de justice pour l’enfant», résume Françoise Dolto. «Tout est injuste à ses yeux quand il n’a pas tout. » L’équation est simple : chacun veut tout et considère que ce qu’on donne à l’autre lui est enlevé, à lui. Je reçois moins = on m’aime moins, donc je vaux moins. Née en 1962, je ne suis pas ce qu’on appelait un enfant voulu, pire même j’étais un ‘‘accident’’. Dieu merci, bien que la pratique de l’avortement fut chose courante à l’époque, ma mère n’a pas opté pour cette solution. Ce que j’ai souvent remarqué, peut-être me contredira-t’on, c’est que l’on est souvent plus exigeant avec l’aîné, plus strict qu’avec le cadet. Mes parents, surtout ma mère, ne me passaient rien, ma sœur avait droit à toutes les excuses, à toutes les aides (morales, financières, pistons etc…). Vous me direz, quand on est ‘‘un accident’’, ça ne facilite pas les choses… Aujourd’hui, malgré les blessures (je vous passe les détails) de mon enfance et ensuite de ma jeunesse, je dis merci maman ! Serais-je maso ? Non bien sûr et je me serais bien passé de certaines de ces blessures cependant, ce que ma fait vivre ma mère, m’a rendu forte et c’est là que je reviens aux parcours différents que nous avons eus ma sœur et moi. Plus je réussissais dans mes projets, plus elle échouait, malgré les trésors de bienveillance dont faisaient preuve mes parents. Pourquoi ? Ma mère ne s’en rendait pas compte, mais je pense qu’il ne faut pas tout donner aux enfants, les pourrir comme on dit. Tu veux un portable tiens en voilà un (j’en ai connus qui en avaient 2 !), tu veux une voiture tiens voilà la mienne moi j’en achèterai une autre, tu n’arrives pas à payer ton téléphone, ton assurance, tes vacances tiens et puis tiens et puis encore tiens ! C’est vrai, j’aurais bien aimé cela, je l’avoue, mais quand les mois sont difficiles, je souffre normalement et non comme quelqu’un pour qui la terre s’arrête de tourner. J’ai le goût du travail, des projets que je réalise petit à petit. Je n’ose même pas penser où en est ma sœur, d’ailleurs je ne la vois même plus tellement elle m’en veut de ne pas avoir échoué, tellement nos parents nous ont séparées… Aujourd’hui, j’ai un mari que j’aime et deux enfants monstrueusement adorables que j’aime profondément, un métier qui me plaît, une maison, des amis. Je regrette seulement de ne plus voir ma sœur et de ne pas connaître mes nièces, toute réconciliation à chaque fois étant un échec. Mes parents ? Partis en province vivre leur retraite seuls. Vous voyez ce que je veux dire quand je dis rassemblement ? Corinne |
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Je ne voulais pas être bouleversifiante !
Ce sont mes deux enfants qui m’ont inspirée : ils se chamaillent presque tout le temps, surtout lorsque je suis présente… Riche de mon expérience passée, j’essaie d’être vigilante et j’ai voulu en faire part aux brionautes. Peut-être ont-ils un avis sur le sujet ? Je trouve que bon nombre de jeunes ont trop alors qu’ils devraient être mieux préparés étant données les difficultés qui les attendent…
C’est vrai qu’il ne faut pas tout leur accorder et rester ferme sur certaines exigences … sans doute différentes en fonction des individus.
Ce n’est pas toujours facile car des conflits, des grosses colères, peuvent en résulter … nombreux sont ceux qui de guerre lasse, relâchent la pression, pour avoir la paix.
Ces jeunes gens devraient finir par se rendre compte de la pertinence de l’attitude de leurs chers parents … sinon c’est qu’il y aura eu erreur quelque part.
Quel témoignage saisissant et riche d’enseignements !
Des relations de ce type dans une fratrie on en tous des exemples un peu similaires en tête, de même que des exemples contraires. Personnelement je ne connais pas trop étant enfant unique. Par contre je vois vivre mes filles qui sont presque du même age, sont très différentes et sont très complices tout en se chamaillant parfois.
La venue du petit frère ? toute une question, non il ne faut pas que se baser sur l’avis des grandes soeurs pour savoir s’il naitra ou pas, mais quand même … Nous hesitions beaucoup, la grande voulant tellement un petit frère, elle l’a eu. Nous ne regrettons pas, ces soeurs l’adorent et s’en occupent beaucoup, presque trop, il a presque 3 mamans. Le risque serait de trop le gater, on y veille bien qu’il soit élevé très différement. Nous les parents avons vieilli de 10 ans, avons eu l’expérience des deux grandes. Il est élévé par sa mère alors que les soeurs étaient en nourrice, aux bons soins de l’excellente Mme Chamaillard; forcément il aura une enfance différente de celles de ses soeurs.
C’est vrai qu’il ne faut pas faire de différences entre ses enfants. Je crois que si il y a un secret que l’on doit emporter dans sa tombe c’est celui de sa préférence. Car forcément on a une préférence entre ses enfants, il ne faut jamais en faire état ni en acte ni en parole.
Et Sergemichel7, qu’en pense-t’il ? Son avis (avec son humour habituel) m’intéresse. 😉
Pas grand’chose. Ayant vécu une expérience similaire avec un frère une soeur plus jeunes (-8 et -7 ans), je ne peux qu’être d’accord avec ce qui a été dit.
Par contre, nous sommes au règne des enfants-rois et ces petits chéris ont tous les droits, même celui de porter plainte contre leurs propres parents s’ils ne sont pas d’accord sur leur mode d’éducation.
En tant que grand-père, je ne suis pas toujours d’accord avec la façon qu’ont mes enfants d’élever les leurs. Et pourtant, ma petite-fille (3 ans 1/2) sait y faire, même avec ses grand-parents.
Alors, il faut vivre avec son temps, ce n’est pas moi qui subirait le contrecoup de ce mode d’éducation.