En cette période du XIXème siècle les peintres se libèrent de leur enseignement traditionnel. Grâce à l’invention du tube de peinture, ils se déplacent dans la nature, plantent leur chevalet en plein air et trouvent de nouvelles sources d’inspiration.
Ils peignent sur les lieux même les paysages, avec leurs couleurs et leurs ombres de l’instant.
De Corot, qui trouvait "que la lumière était bonne", à Commère, qui suivait les pas de Dunoyer-de-Segonzac, les artistes célèbres et les "petits-maîtres" français, américains, canadiens ou japonais, …, se sont plu dans notre vallée et nous ont laissé leur interprétation de lieux aujourd’hui souvent inchangés.
Ces peintres ont participé, influencé, et dans tous les cas, traversé, les divers courants artistiques du moment, ce qui nous vaut des œuvres d’expressions si différentes.
Élèves d’un même atelier, les anciens invitant les plus jeunes artistes à découvrir notre vallée et à y vivre des fêtes mémorables.
Pendant un siècle, tous les courants de peinture ou presque vont être représentés à Villiers, Crécy ou encore Voulangis. Le XXème siècle verra l’arrivée d’artistes étrangers, américains, japonais, canadiens, luxembourgeois, roumains, russes, ... Edward Steichen, peintre et photographe américain d’origine luxembourgeoise s’installera à Voulangis. Il y accueillera le sculpteur Brancusi, le photographe Man ray, le peintre Arthur Carles. Tous trouveront dans la vallée du Grand-Morin des lieux d’inspirations hors du commun et une lumière que tous qualifieront d’exceptionnelle. Alexandre Altmann, inspiré par le fauvisme et le cubisme s’installe à Crécy. Georges Pacouil et Jean Commère furent les peintres les plus récents à s’illustrer dans la vallée. Tous ces peintres sont destinés à être les ambassadeurs de la région au travers du circuit des peintres mis en place par le Pays Créçois en 2007. Depuis longtemps déjà, l’appellation « Vallée des peintres du Grand Morin » est connue sur notre territoire du Pays Créçois, mais il manquait sa matérialisation, indispensable afin qu’un public moins restreint et privilégié puisse profiter de ces oeuvres et de ces paysages. Plan d’ensemble des circuits. |
Nous sommes au milieu du XIXe siècle, rejetant les scènes galantes et futiles du Rococo, la peinture se veut sobre, éloquente mais aussi exemplative. L’art moral et didactique a recours à des scènes antiques, le paysage n’est qu’accessoire. C’est l’apogée de Jacques-Louis David et de son école. Selon la tradition, afin d’entrer à l’école des Beaux-Arts, les jeunes artistes commencent leur apprentissage au sein d’ateliers de peintres reconnus. C’est chez Martin DROLLING puis chez François PICOT qu’Amédée SERVIN apprend, selon ces critères académiques, la minutie de son art et qui, par sa franche gaîté, se lie d’amitié avec de nombreux élèves qui le rejoindront plus tard à Villiers, pour notre bonheur. A cette époque, nombreux sont les jeunes artistes se rebellant contre l’académisme enseigné. Ils brisent le carcan du travail en atelier et plantent leur chevalet en plein air, tirant profit des évolutions techniques car le tube de peinture vient d’être inventé. Servin - Intérieur d’étable dans la Brie
Corot - clocher de Crécy
Franck CINOT - Le pont de Couilly Franck CINOT, natif de Voulangis, apprend à peindre auprès d’Alexandre VÉRON, Armand GUÉRY, Auguste PRÉVÔT-VALÉRI, Georges SERRIER, peintres réalistes aimant à représenter les paysages de la vallée s’inscrivent dans la continuité artistique de ce groupe d’amis. Jadis élève de la princesse Mathilde DEMIDOF fille de Jérôme BONAPARTE, Amélie SANS, surnommée Lili, était modèle d’Edgar DEGAS et l’égérie des anciens de l’atelier Fernand CORMON ; c’est par elle, que ces artistes arrivent dans la vallée. Le couple invite leurs amis, anciens de l’atelier CORMON : Louis ANQUETIN, Henri de TOULOUSE-LAUTREC, Émile BERNARD, Vincent VAN GOGH, et apporte à Villiers leurs fêtes parisiennes. Henri-Gabriel Ibels par Toulouse-Lautrec.
Les Fauves rejètent les courants artistiques qui les ont précédés, ils favorisent une simplification des moyens, abandonnent la perspective illusionniste, affirment l’autonomie de la couleur pour la représentation de l’espace et intègrent les émotions du peintre comme composantes picturales. André DERAIN, l’un de ces chefs de file vient à Serbonne. Ce dernier, et André PLANSON artiste de La Ferté-sous-Jouarre, peindront le Grand Morin au pré Manche. Emily CARR artiste canadienne, venue à Paris pour y trouver le « Nouvel art » préfère séjourner à Crécy en 1911 pour « ses lumières et ses couleurs qui se mêlent à l’air » dit-elle. Les peupliers de Steichen Edward STEICHEN peintre et photographe américain s’installe à Voulangis il y accueille à plusieurs reprises le peintre dada-surréaliste MAN RAY et le sculpteur roumain Constantin BRANCUSI. La première « colonne sans fin » est sculptée dans le jardin de STEICHEN Arthur Beecher CARLES, autre peintre américain, est également à plusieurs reprises l’hôte de STEICHEN. Yuso SAEKI, jeune artiste japonais, vient à Villiers accompagné de Takanori OGUISS et Takeo YAMAGUSHI. Altmann - maison au saule pleureur
En 1925, Georges RAULT arrive à Villiers. Plus récemment Georges PACOUIL, peintre parisien, disciple et ami du « grand chêne » surnom donné à André DUNOYER de SEGONZAC, peint le Grand Morin et les brassets créçois. N’oublions pas notre voisin Jean COMMERE. Commère - descente de croix Venez découvrir notre circuit des peintres et nos paysages qui ont éveillé l’émotion.de plus de quarante artiste. |
La genèse de la "Vallée des Peintres".
"En 1877 Amédée Servin créé le cercle artistique de Villiers, cercle qui perdure jusqu’à nos jours sous la houlette d’Henri Corpechot.
On dispose ainsi de beaucoup d’informations sur Villiers mais peu sur Crécy, d’où de gros travaux de recherches initiés par une thèse de DEA d’une étudiante en 2001. Lorsque le président Corpechot m’a demandé de mettre en place ce projet, je m’y suis investi avec un grand intérêt, découvrant ces histoires avec l’aide éclairée de Daniel Chamaillard, peintre et maire de Villiers et d’Henri Corpechot, président de l’association Office de Tourisme, en charge de l’animation de notre Maison du Tourisme, et membre du Cercle artistique de Villiers-sur-Morin. Ce dernier n’a cessé d’être actif depuis sa création en 1877 par le peintre Amédée Servin, un des piliers de notre projet. Daniel et Henri se souvenaient encore de personnes ayant côtoyé la plupart de ces artistes. La perspicacité d’Elisabeth Landrieux, déléguée communautaire et vice-présidente de l’office de Tourisme, nous permet aujourd’hui de vous dévoiler des oeuvres majeures, notamment celles d’Emily CARR artiste canadienne, et d’Henry SUGIMOTO peintre japonais : des oeuvres répertoriées en d’autres lieux, en sud Seine-et-Marne, voire même en Bretagne." Jacques Piedeloup, Vice-Président du Pays créçois en 2007 et Président de l’Office du Tourisme de 2010 à 2015, |
A lire :
http://www.expatway-magazine.com/article.php?lang=fr&rubr_id=5&arti_id=2803
http://www.france-voyage.com/tourisme/vallee-grand-morin-1490.htm